A l'instar du football et du hockey sur glace, beaucoup de disciplines sportives ont interdit aux sélections et clubs russes de participer aux compétitions internationales. Mardi encore, il restait pas mal d'inconnues concernant les sports individuels. Plusieurs d'entre elles ont été levées.
A commencer par le tennis. Les joueurs et joueuses russes ont de quoi être soulagés: ils continueront d'avoir le droit de s'aligner dans les tournois ATP et WTA, ainsi que ceux du Grand Chelem. Les équipes nationales masculine et féminine ne pourront, par contre, pas défendre leur titre respectivement en Coupe Davis et à la Billie Jean King Cup.
Jean-François Collet, directeur des tournois de Gstaad (hommes) et Lausanne (femmes) doit avoir le sourire. Joint par watson peu avant la décision des instances, il avait déclaré qu'il n'espérait pas devoir fermer la porte à des athlètes russes. «Je ne comprendrais pas pourquoi on leur interdirait de jouer. Même si le drapeau russe figure à côté de leur nom, ils le font à titre privé. C'est comme si vous retiriez le permis de travail d'un footballeur russe dans un club étranger, ce n'est pas juste», soulève celui qui est aussi président de Neuchâtel Xamax.
Pour argumenter son opinion, il prend l'exemple d'Andrey Rublev. Le Russe, vainqueur du tournoi de Dubaï la semaine passée, s'est plusieurs fois positionné très explicitement, en public, contre la guerre que mène son pays en Ukraine.
🙏 "No war please"
— Eurosport France (@Eurosport_FR) February 25, 2022
Le message d'Andrey Rublev 🇷🇺 après sa victoire en demi-finale à Dubaï !pic.twitter.com/lfJtx68wH1
Pour l'instant, aucun tennisman ni aucune tenniswoman venant de Russie n'a officialisé sa venue à Gstaad (17 au 24 juillet) ou Lausanne (9 au 17 juillet) . «Je suis en contact avec un joueur russe», explique «Jeff» Collet. S'il foulait la terre battue de l'Oberland bernois, il resterait une question à régler: comment le payer? «On a déjà reçu des consignes des instances pour ce qui concerne les paiements des prize money. On ne peut pas verser l'argent sur des comptes de banques russes», relate le boss du tournoi.
La question de la participation des tennismen et tenniswomen russe avait émergé quand la star ukrainienne Elina Svitolina (WTA 15) avait voulu se retirer du tournoi de Monterrey au Mexique, parce qu'elle refusait d'affronter son adversaire russe, Anastasia Potapova, en seizième de finale. Finalement, elle est revenue sur sa décision et s'est présentée sur le court dans la nuit de mardi à mercredi (victoire 6-2 6-1). Avec une tenue aux couleurs de l'Ukraine, symbole de soutien à son pays.
Mardi après-midi, Jacky Delapierre avait exactement le même avis que Jean-François Collet. Le patron du meeting Athletissima de Lausanne ne souhaitait pas devoir refouler des sportifs russes.
Malheureusement pour lui, Jacky Delapierre sera contraint d'agir contre sa volonté: il va bel et bien devoir leur barrer l'entrée de la Pontaise. Quelques heures après l'interview mardi, World Athletics annonçait bannir de toutes les compétitions d'athlétisme les Russes et Bélarusses «dans un avenir prévisible et avec effet immédiat». La fédération a ainsi décidé de suivre les recommandations du Comité international olympique (CIO).
The World Athletics Council has today agreed to impose sanctions against the Member Federations of Russia and Belarus as a consequence of the invasion of Ukraine.
— World Athletics (@WorldAthletics) March 1, 2022
Ainsi, il n'y aura aucun représentant de ces deux Etats lors des Mondiaux en salle de Belgrade (18 au 20 mars) ni à ceux, en plein air, d'Eugene aux Etats-Unis en juillet.
Seul motif de satisfaction pour le dirigeant vaudois: il n'a pas à écarter des sponsors liés à la Russie, puisqu'Athletissima n'en a pas. Idem pour les tournois de tennis de Gstaad et Lausanne. Le club de hockey sur glace de Zoug n'avait, lui, pas eu cette chance, par exemple.
Autre grand événement en Suisse romande cette année, lors duquel des athlètes russes sont susceptibles de s'aligner, le Tour de Romandie cycliste ne s'est pas encore positionné sur la présence, ou non, de représentants du pays de Vladimir Poutine dans le peloton. «Pour les coureurs des équipes russes membres d’ équipes WorldTour, nous ne savons pas pour le moment», avouait le directeur de l'événement, Richard Chassot.
Entre-temps, l'Union cycliste internationale (UCI) a pris des sanctions contre la Russie: le bannissement des six équipes russes et bélarusses (qui a aidé la Russie dans son invasion de l'Ukraine) – dont Gazprom-Rusvelo, vainqueur du récent Tour des Emirats arabes unis – celui des équipes nationales de ces deux pays et l'annulation des courses qui devaient s'y dérouler.
The UCI Management Committee has today decided to bring into effect a number of measures following the IOC recommendations.
— UCI (@UCI_cycling) March 1, 2022
Full statement 👇
Par contre, il n'est pas question, dans les nouvelles décisions de l'UCI, d'interdire le peloton aux cyclistes russes roulant pour des formations étrangères.