Roland-Garros a instauré les night sessions en 2021. Depuis, il n'y a eu que quatre rencontres du tournoi féminin en soirée sur le court Philippe-Chatrier, la dernière remontant à 2023: une affiche entre Aryna Sabalenka et Sloane Stephens.
L’une des explications concerne la durée des matchs féminins, disputés en deux sets gagnants, et donc parfois expédiés en une heure, alors que les organisateurs refusent de proposer un second match aux spectateurs munis de billets pour les sessions nocturnes, contrairement à d'autres tournois, comme l'US Open et l'Open d'Australie.
«Il y a deux ans, nous nous sommes posé la question de passer à deux matchs en nocturne, mais la culture parisienne n'est pas d'arriver à 19 heures dans les gradins, nous en sommes tous persuadés», avait ainsi déclaré lors d'une précédente édition la directrice du tournoi Amélie Mauresmo. Le Grand Chelem parisien doit aussi composer avec un métro qui ferme tôt, des soirées printanières fraîches et un diffuseur à contenter, rappelle la presse française.
Cette polémique liée à la programmation resurgit aujourd’hui, car l’affiche du premier tour entre Naomi Osaka, ancienne n°1 mondiale, et Paula Badosa, tête de série n°10, par ailleurs ancienne n°2 mondiale, promettait un joli spectacle sur la terre parisienne, mais n’a pas figuré au programme de la session de nuit. Le match a finalement tenu toutes ses promesses, s’achevant au terme d’un intense combat de 2h21. Cette partie a été plus accrochée que celle en soirée entre Jannik Sinner et le Français Arthur Rinderknech, ce qui a fait réagir Ons Jabeur, connue pour ses prises de position.
Ce duel entre la Japonaise et l'Espagnole fait écho à celui de l’an passé, au deuxième tour, lorsque Naomi Osaka, encore elle, s’était inclinée face à la numéro 1 mondiale Iga Swiatek. La partie, qui avait duré près de trois heures, avait captivé le public du central, régulièrement emporté par son enthousiasme au cours du troisième set. A l'époque, tout le monde s'accordait à dire qu'un tel affrontement entre deux grandes stars du circuit aurait mérité une exposition en soirée.
Il en allait de même mercredi pour le match entre la Polonaise Iga Swiatek, désormais 5e mondiale, et la Britannique Emma Raducanu (41e), après que l'affiche Hugo Gaston-Ben Shelton a été supprimée de la night session en raison du forfait du Français. C’est finalement la rencontre opposant Holger Rune, tête de série n°10, à Emilio Nava, 137e mondial, qui a pris la place de nuit. Selon le quotidien L’Equipe, les détenteurs de billets auraient été peu enclins à assister à ce match jugé peu alléchant sur le papier. La revente aurait d’ailleurs été particulièrement active.
Il se murmure désormais qu'un match féminin pourrait être programmé en night session ce samedi soir. Mais la raison risque de faire grincer des dents. Si les Français Arthur Fils, Ugo Humbert ou encore Gaël Monfils sont encore en lice, ils devraient exprimer leur souhait de suivre la finale de la Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et l'Inter Milan. Des joueurs italiens comme Jannik Sinner pourraient également demander une faveur à l'organisation. La solution à ce casse-tête en approche pourrait donc passer par la programmation d’un match du tableau féminin.