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Trail: Kilian Jornet a gravi 72 sommets aux Etats-Unis

Kilian Jornet vient de gravir 72 sommets aux Etats-Unis, notamment dans le Colorado.
Kilian Jornet vient de gravir 72 sommets aux Etats-Unis, notamment dans le Colorado. image: instagram/shutterstock

Kilian Jornet a utilisé une astuce pour réussir son dernier défi fou

L'Espagnol, star du trail (37 ans), vient de boucler son dernier grand défi: gravir 72 sommets en un mois aux Etats-Unis. Et il a utilisé un moyen ingénieux.
10.10.2025, 18:5510.10.2025, 18:55
François D'ASTIER

La star du trail Kilian Jornet a conclu dimanche un nouveau défi fou, grimpant 72 sommets aux Etats-Unis en 31 jours, qu'il voyait aussi comme une expérience pour comprendre comment son corps s'adapte à l'effort, a-t-il raconté.

Le Catalan âgé de 37 ans, légende de la course en montagne, a parcouru 5 145 km et 123 045 m de dénivelé positif, à pied ou à vélo, du Colorado, Etat du Midwest, à l'Etat de Washington (nord-ouest).

Vous aviez réalisé des projets similaires dans les Alpes (2024) et les Pyrénées (2023). Quelles différences avez-vous remarquées aux Etats-Unis?
KILIAN JORNET: C’est vrai que le format restait un peu le même, mais ici la grande différence, c’était la taille du projet: en distance, c’était trois à quatre fois plus long que dans les Alpes. Et puis la diversité des paysages! Dans les Pyrénées ou les Alpes, on reste dans un écosystème assez homogène. Là, j’ai commencé au Colorado, sur des hauts plateaux, dans un climat continental. Ensuite, j’ai traversé des déserts, des zones plus alpines, puis des forêts immenses et des régions volcaniques plus au nord.

«Les paysages changeaient chaque jour, c’était incroyable»
Aux Etats-Unis, Kilian Jornet a découvert des paysages très variés, comme ici les montagnes du Colorado.
Aux Etats-Unis, Kilian Jornet a découvert des paysages très variés, comme ici les montagnes du Colorado. image: instagram

Qu'est-ce qui vous motive dans ce genre de périple?
Ce qui m’a vraiment fasciné ici, c’est de voir comment le corps s’adapte à l’effort. La première semaine a été difficile: je suis arrivé, j’ai enchaîné directement, avec le décalage horaire, l’altitude... la première journée d'effort a duré plus de vingt heures! Le corps luttait contre tout ça.

«Puis, après une semaine, il a arrêté de résister et a commencé à s’adapter. A la fin, j’étais bien, j'aurais pu continuer encore un mois sans problème»

C’est fascinant de voir ce basculement: d’abord c’est une agression, puis le corps finit par dire «c’est ma nouvelle normalité». Quand on lui donne les bons outils – nutrition, repos, gestion de l’effort –, il s’adapte à presque tout.

Lors de son défi américain, le corps de Kilian Jornet s'est habitué après une semaine.
Lors de son défi américain, le corps de Kilian Jornet s'est habitué après une semaine. image: instagram

Avec la fatigue, les dangers inhérents à la montagne, vous n'avez jamais eu peur de vous blesser?
Dans les Alpes, l’année dernière, le terrain était plus technique. Ici, c’était davantage un défi d’endurance que d’alpinisme pur. Il y a eu quelques passages techniques dans la Sierra Nevada ou sur le mont Rainier, mais rien de très long. Le plus difficile, c’était la météo: sur 31 jours, j’en ai eu 15 avec du mauvais temps – pluie, neige, tempêtes... Le matin à 04h00, sous la pluie, avec deux heures de sommeil, devoir repartir à vélo dans le froid, ce n’est pas toujours facile. Mais le soleil finit toujours par revenir.

Vous partagez aussi des bouts de chemin avec des athlètes locaux, cela vous apporte quoi?
Enormément. J’ai fait à peu près la moitié des sommets seul, et l’autre moitié accompagné. Dans les Alpes ou les Pyrénées, je connaissais déjà la culture, les vallées, les gens. Ici, c’était nouveau, et partager ces montagnes avec des locaux, c'était une manière de comprendre.

«Quand tu accompagnes quelqu’un dans "ses" montagnes, il te raconte leurs histoires, ça change tout. Et puis j’ai retrouvé des amis, j’en ai rencontré de nouveaux»

On vous a parfois vu avec des sacs de congélation aux pieds dans les chaussures de vélo, c'est une nouvelle technique?
Non! (rires) En fait, je ne fais pas souvent du vélo, mais sur cette portion entre la Californie et l'Etat de Washington (réd: 1 400 km environ), il a plu presque tout le temps. Au bout d’un moment, j’étais trempé en permanence. C'était une façon de faire des chaussures imperméables: mettre des sacs plastiques entre la chaussette et la chaussure, comme ça au moins on peut garder les pieds au sec pendant quelques heures.

Les fameux sacs de congélation dans les chaussures de vélo de Kilian Jornet.
Les fameux sacs de congélation dans les chaussures de vélo de Kilian Jornet.image: instagram/watson

On a l'impression que vous vous épanouissez encore plus dans ces projets que dans les courses désormais...
Aujourd'hui je suis content, j'ai eu ma dose pour le moment avec ce type de défi.

«Mais j’aime vraiment le format: parcourir de longues distances, gravir des sommets, explorer. J’ai plein d’idées, il faut trouver le temps»

J’aime encore courir, m’entraîner, me confronter à la compétition mais l’émotion n’est plus la même que lors de mes premières victoires. En revanche, sur des projets comme celui-ci, il y a une intensité encore très grande.

(afp/yog)

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