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Hockey: comment une révolution a aidé Bienne et Servette

Les deux équipes de Hockey Bienne et Servette vont se chercher des crosses en finale.
Les deux équipes de Hockey Bienne et Servette vont se chercher des crosses en finale.keystone
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Comment une révolution a aidé Bienne et Servette

Les deux finalistes du championnat ont bénéficié du passage de 4 à 6 étrangers pour pouvoir enfin viser le titre. Mais ce n'est de loin pas leur seul mérite.
12.04.2023, 06:0612.04.2023, 08:50
Klaus Zaugg
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Au 21e siècle, un petit cercle d'équipes s'est partagé le titre de champion de Suisse: Berne, Zurich, Lugano, Davos et Zoug. Tout est différent cette année, puisque Genève-Servette et Bienne disputeront la finale à partir de vendredi. Or les Aigles n'ont jamais été champions, et les Seelandais ont fêté leurs trois titres (1978, 1981, 1983) avant l'introduction des play-offs (1986). L'ordre ancien, qui semblait figé pour l'éternité, n'existe plus.

Le fondement de cet ordre ancien était l'argent. Certes, les titres ne pouvaient pas être achetés. Mais le prix à payer pour être champion était si élevé que seuls le SCB, avec le plus grand public d'Europe, le HCD, avec la planche à billets de la Coupe Spengler et ses amis de l'aristocratie financière zurichoise, ainsi que les ZSC Lions, Lugano et Zoug, avec le soutien de milliardaires, étaient en mesure de financer des vainqueurs de championnat.

Le directeur sportif et entraîneur de longue date de Genève, Chris McSorley, avait l'habitude de se plaindre de sa situation, affirmant qu'il pouvait faire ce qu'il voulait, il lui manquerait toujours au moins un million pour remporter le titre.

Le fameux million qui lui permettrait de recruter un ou deux joueurs qui feraient la différence dans la course au trophée.

La révolution est arrivée l'été dernier, après que le Bernois Marc Lüthi et le Zougois Patrick Lengwiler ont fait passer le nombre d'étrangers de quatre à six dès cette saison. Il ne fallait pas s'attendre à un grand changement. Dans cette situation aussi, ce sont toujours les grands qui peuvent s'offrir les étrangers suffisamment forts pour porter leur équipe vers le titre.

Mais de manière inattendue, la politique mondiale a changé le visage du hockey sur glace. En raison de la guerre en Ukraine, la KHL russe n'était soudain plus une concurrente sur le marché des joueurs. Dès le printemps 2022, il n'y a ainsi jamais eu autant de joueurs européens de classe mondiale. Certes, ils n'étaient toujours pas bon marché. Mais il y en avait désormais suffisamment pour que les titans du hockey suisse ne soient plus les seuls à pouvoir s'en offrir un ou deux. Or certains grands clubs ont sous-estimé la nouvelle importance des étrangers.

Quatre joueurs étrangers peuvent renforcer une équipe. Mais ce n'est qu'à six qu'un collectif peut être porté par ses mercenaires et devenir champion. Chez les Titans, les deux nouveaux étrangers ont évincé les bons joueurs suisses. Chez Bienne et Servette, ils n'ont fait que reléguer sur la touche des hockeyeurs locaux qui ne jouent de toute façon aucun rôle dans une lutte pour le titre. Lors des demi-finales, les étrangers de Bienne et Genève, clairement meilleurs, ont fait la différence et les deux finalistes de l'année précédente, les ZSC Lions et le champion Zoug, sont tombés.

Geneve-Servette's forward Valtteri Filppula, right, scores the 3:2 against Lugano's goaltender Mikko Koskinen, left, during the first leg of the National League Swiss Championship quarter fi ...
Valtteri Filppula fait partie des étrangers qui font briller les Aigles cette saison.Image: KEYSTONE

Bienne et Genève sont aussi des finalistes logiques parce qu'ils ont développé au fil des ans une identité (le hockey sur glace comme jeu de vitesse) qui peut désormais être optimisée avec deux étrangers supplémentaires.

Avec six mercenaires, le directeur sportif de Bienne Martin Steinegger est enfin en mesure de stabiliser la défense sans devoir réduire la puissance de feu de l'attaque. Cette nouvelle disposition a permis à Servette de mettre sur pied la «machine offensive» la plus puissante des temps modernes.

Sur le plan du jeu, la finale sera ainsi la plus spectaculaire des temps modernes.

Parce que chez les deux équipes, la vitesse, la créativité et la passion sont plus importantes que la tactique et le calcul. Genève attaque sans compromis, alors que le premier triomphe en play-off contre Berne a agi comme un «big bang» pour la confiance de Bienne. Les Seelandais chassent leur premier titre depuis 40 ans et sont en mission pour leur entraîneur atteint d'un cancer.

EHC Biel Cheftrainer Antti Toermaenen (Tormanen) waehrend dem Eishockey-Meisterschaftsspiel der National League zwischen den ZSC Lions und dem EHC Biel am Samstag, 16. Oktober 2021, in Zuerich. (KEYST ...
Antti Törmänen est arrivé sur le banc de Bienne en décembre 2017.Image: KEYSTONE

De son côté, Genève espère remporter le premier championnat de son histoire plus que centenaire (depuis 1905) après avoir échoué trois fois en finale (2008, 2010 et 2021). Les chances? 50-50.

Adaptation en français: Julien Caloz

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