Le dimanche 9 octobre 2022, quelques minutes après l'annonce des groupes sous le dôme de l'immense Festhalle de Francfort, watson publiait un article avec ce titre:
La Nati, protégée par son statut de tête de série, venait en effet d'hériter de la poule la plus abordable de toutes. «Sans faire injure à Israël, à la Roumanie, au Kosovo d’Alain Giresse, à la Biélorussie ou à Andorre, la Suisse possède une belle marge», résumait pour sa part l'agence ATS, ajoutant ensuite:
L'équipe de Murat Yakin aurait pu tomber sur la France ou l'Angleterre dans le chapeau 2, et c'est finalement Israël que les mains innocentes des anciennes gloires Demetrio Albertini, Gianluca Zambrotta et Jürgen Klinsmann lui avaient désigné. Avait-on raison de se réjouir? Evidemment!
Sachant que les deux premières équipes du groupe vont en Allemagne, «la qualification peut être considérée comme une tâche obligatoire pour la Nati», soulignait à juste titre 20 Minuten. La Suisse, il est vrai, avait de solides références:
Plus tard le 9 octobre, lors de cette journée qui devait marquer le coup d'envoi d'une campagne glorieuse, le journaliste de la RTS Alberto Montesissa résumait le sentiment général sur le plateau de Sport Dimanche:
La confiance était tout autant perceptible chez les supporters. «Je m'attends à que des victoires dans ce groupe!», avait même osé un lecteur du Blick alémanique, pendant qu'un autre qualifiait la poule de la Suisse de «groupe en chocolat». La seule crainte, à l'époque, était que la Nati «s'adapte au bas niveau» de ses adversaires, comme l'avait redouté un internaute. Ou que les téléspectateurs s'embêtent devant les matchs: «Le groupe semble ennuyeux. C'est vraiment dommage!», pestait un fan.
D'autres supporters préféraient manier l'ironie. «Ce n'est pas une tâche facile. Andorre n'est pas à sous-estimer!», plaisantait un supporter, sans se douter qu'il avait parfaitement raison. Parce que le 16 juin 2023, la Nati a souffert pour ramener les trois points d'Andorre (victoire étriquée 2-1). Granit Xhaka et ses coéquipiers n'ont pas été bons et, pire, ils sont tombés dans le piège de la facilité après avoir inscrit le 2-0.
Le scénario est toujours le même: la Suisse débute bien ses rencontres, prend l'avantage à un moment ou à un autre, mais ne parvient pas à s'approprier complètement le jeu. Parfois, elle finit tout de même par gagner. Mais pas toujours. Résultat: à deux journées de la fin, cette Nati qui devait gagner tous ses matchs n'est toujours pas certaine de se rendre en Allemagne. Avec quatre succès et quatre nuls en huit parties, elle est encore sous la menace de plusieurs adversaires.
Quand il avait découvert le résultat du tirage au sort en 2022, un supporter helvète avait eu cet avis tranché: «Si la Nati ne parvient pas à se qualifier dans ce groupe, les joueurs ne doivent plus être considérés comme des stars.» On saura bientôt quel statut auront les hommes de Murat Yakin à ses yeux.
La phase de groupes se termine mardi soir pour la Nati avec un déplacement périlleux en Roumanie. Un voyage qui, l'an dernier, aurait été perçu comme abordable.