Le score est encore de 0-0 lorsque Baltazar intervient dangereusement sur Dzemaili dans sa propre surface de réparation. Le défenseur valaisan est en retard et déséquilibre le Zurichois juste après sa frappe. L'arbitre Esther Staubli ne réagit pas mais la VAR, pilotée par Lionel Tschudi, intervient et vérifie s'il y a matière à siffler penalty ou non.
Aux commentaires, Steven Lang fait tout de suite le rapprochement avec une action ayant eu lieu la veille entre Saint-Gall et Servette. «C'est un peu à l'image de Jérémy Frick samedi, lorsque le portier grenat est arrivé lancé dans les pieds de Jérémy Guillemenot.»
A Saint-Gall, l'arbitre Fedayi San avait sifflé penalty en faveur des Brodeurs. A Sion, cette fois, Esther Staubli décide de ne rien sanctionner. Le jeu se poursuit. «Même si c'est moins flagrant que samedi à Saint-Gall, ça aurait pu être sifflé, fait justement remarquer le commentateur Vincent Rigolet. Baltazar s'en sort très bien.» Les Valaisans aussi.
Cette action ne se déroule certes pas dans la surface, mais elle témoigne de la façon dont certains footballeurs tentent parfois de piéger les arbitres, et dit beaucoup de l'après-midi compliqué vécu par Esther Staubli. Ici, l'attaquant valaisan tombe tout seul et piège la directrice de jeu qui siffle une faute. Le Zurichois Simic proteste logiquement et écope d'un carton jaune.
Sion obtient un excellent coup-franc à 35m des buts, mais n'en profite pas. Toujours 0-0.
Après un coup-franc excentré botté par les Sédunois dans la surface de réparation, deux joueurs valaisans réagissent auprès de l'arbitre pour réclamer une faute de main. Mme Staubli ne dit rien et laisse le jeu se poursuivre, tandis qu'un message apparait à l'écran: «Penalty review in progress». L'assistance vidéo intervient.
Au ralenti, le ballon semble en effet être dévié par le bras d'un défenseur alémanique, mais les images proposées aux téléspectateurs ne leur permettent pas de se faire un avis précis. L'arbitre de la VAR coupe court aux interprétations et décide qu'il n'y a rien.
Une poignée de secondes plus tard, c'est Marchesano qui s'écroule dans la surface de réparation du FC Sion. Encore une fois, Mme Staubli ne se manifeste pas; encore une fois, la VAR intervient pour checker l'action et, encore une fois, décide qu'il n'y a pas matière à poursuivre les investigations. Impossible sur ce coup de se faire une idée, aucun ralenti n'étant proposé aux téléspectateurs. C'est la mi-temps. Le score est de 0-0.
Itaitinga plonge dans la surface et déborde Marc Hornschuh, qui touche le ballon de la main. Le jeu pourtant continue. Steven Lang est incrédule. «Je ne comprends pas, grince-t-il. Pour moi, il y a faute à 1000% et penalty. Itaitinga était passé et le défenseur freine le ballon en le touchant de la main.»
Chose incroyable: la scène n'est même pas visionnée à la VAR. Or c'est très clair: Sion aurait dû obtenir un penalty sur cette action.
Reto Ziegler contre le ballon du bras dans sa surface. Mme Staubli, pourtant idéalement placée, ne siffle rien mais est appelée une nouvelle fois par la VAR. Sur les images, le penalty semble indiscutable. «Il y a main, oui. Mais on fait quoi?, interroge Steven Lang. Sur l'action précédente aussi, il y avait une main tout aussi claire et nette du FCZ.» Le consultant est outré et lâche:
Jonathan Okita s'avance et trompe Lindner pour l'ouverture du score. Zurich mène 1-0.
Sion presse pour égaliser. Sur un deuxième ballon, une frappe valaisanne semble toucher un bras zurichois. C'est en tout cas ce que réclament les Sédunois mais en revoyant les images, on s'aperçoit qu'il n'y avait pas la moindre faute.
Le club de Tourbillon s'est finalement incliné 1-0 et s'il a perdu, c'est surtout parce qu'il n'a pas été capable de créer le danger devant le but adverse. Il aurait certes dû obtenir un penalty en seconde mi-temps, mais le FC Zurich en aurait aussi mérité un en première période. La défaite de Sion, l'équipe la plus faible à domicile cette saison (8 points pris en 10 matchs), est celle du jeu et ce n'est pas une bonne nouvelle pour les supporters valaisans, car c'est encore plus difficile à encaisser que le sentiment d'injustice.