Le FC Saint-Gall est officiellement de retour sur la scène européenne. Onze ans qu'il attendait cela. Les Brodeurs ont débuté la phase de ligue de la Conference League par un déplacement jeudi en Belgique. Un match contre le Cercle Bruges, jugé ouvert sur le papier et qu'ils pouvaient espérer gagner.
Les Belges étaient au coup d'envoi antépénultièmes de Pro League. Ils s'apprêtaient à recevoir une équipe de Saint-Gall ambitieuse. Matthias Hüppi, président du club de Suisse orientale, déclarait avant la rencontre ne pas être là pour faire de la figuration. Il comptait marquer des points à Bruges.
Or le retour du FC Saint-Gall en Coupe d'Europe ne s'est pas passé comme prévu. Les Brodeurs ont pris l'eau dans la Venise du Nord et se sont inclinés 6-2. Le calvaire a débuté dès la 3e minute au moment où Alan Minda a piégé Zigi et une défense trop apathique depuis le coup d'envoi. Saint-Gall semblait pourtant jouer à la maison dans un stade Jan Breydel quasi vide, mais peuplé de 1500 supporters suisses. Les billets pour le parcage visiteurs ont tous été vendus en peu de temps, car personne parmi les vert et blanc ne voulait manquer le début de cette campagne, attendue de longue date.
Les ultras saint-gallois ont mis l'ambiance en amont de la rencontre dans les rues de la cité belge, puis au stade, dès que les deux formations sont entrées sur la pelouse. Echarpes brandies, ils ont craqué des dizaines de fumigènes, ce qui a inévitablement provoqué un nuage de fumée. Des scènes habituelles auxquelles l'UEFA goûte peu.
Mais avant, la fête s'est transformée en un vrai cauchemar lorsque les buts ont défilé et que la mi-temps a été sifflée sur le score de 3-0. Moment choisi par les supporters des Brodeurs pour se faire remarquer, puisqu'ils ont déclenché à la pause un immense feu d'artifice, dirigé vers la pelouse.
Etait-ce une façon de protester face à la piètre performance des hommes d'Enrico Maaßen? Compte tenu des chants entonnés au même moment et des célébrations d'avant-match, il semblerait plutôt que le 3-0 à la pause n'ait pas refroidi la volonté des fans du FCSG de fêter dignement leur retour en Europe.
Si cette scène a été saluée par les ultras de divers pays, elle est passée inaperçue outre-Sarine et a choqué en Espagne ou au Portugal. Indigné, le célèbre média Marca a titré «La situation empire» à la vue de ces images. Les supporters du Cercle, eux, s'interrogent. Ils se demandent sur le forum du club comment de tels artifices ont pu être introduits dans leur enceinte.
Nul doute que l'UEFA réagira à cet incident. Une lourde amende sera très certainement attribuée au FC Saint-Gall. Le club peut également craindre une interdiction de déplacement de ses supporters, voire la fermeture de la tribune des ultras au Kybunpark lors de futurs matchs de Conference League. Un huis clos total paraît en revanche peu probable.
Les Brodeurs accueilleront la Fiorentina dans trois semaines, puis le club serbe du TSC Bačka Topola et Guimarães. Ils voyageront encore à Larne en Irlande et iront à Heidenheim en Allemagne. Avant-derniers au classement, ils devront impérativement prendre des points à ces occasions s'ils veulent poursuivre leur campagne au printemps prochain.
Mais revenons à cette célébration. Elle rappelle indéniablement celle du Servette FC lors de la réception de Chelsea fin août au Stade de la Praille. Un immense show pyrotechnique avait illuminé le ciel genevois, sous les yeux ébahis de Cole Palmer. Servette a écopé de près de 40’000 francs d’amende et jouera son prochain match européen sans sa tribune Nord. Nous n'étions qu'au stade des barrages de la Conference League.
Ces feux géants surviennent après la parution du classement des nations les plus sanctionnées par des amendes, à cause du comportement de certains supporters, lors de la phase de groupes du Championnat d'Europe des nations 2024. Cinquième, la Suisse faisait partie des mauvais élèves, uniquement devancée par la Croatie, l'Albanie, la Serbie et la Turquie.