C’est l’une de ces histoires savoureuses que le sport sait parfois offrir: à 41 ans, et alors qu'il dispute son dernier grand tournoi, Andres Ambühl, joueur le plus capé de l’histoire du Championnat du monde et légende de Davos, a inscrit un triplé. Face à la Hongrie, le vétéran a inscrit les buts du 1-0, du 7-0 et du 9-0, portant ainsi son total personnel à 31 réalisations lors des Mondiaux auxquels il a participé. Comme à son habitude, il a commenté cette victoire avec son calme légendaire et son flegme emblématique.
Il ne doit guère exister de fan de hockey suisse qui ne se réjouisse pas de voir Ambühl vivre un tel moment. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que ses coéquipiers partagent cette joie. Une vidéo publiée par la Fédération suisse montre Ambühl rentrant comme à son habitude au vestiaire après le match, se dirigeant calmement vers sa place. L’ambiance semble étrangement silencieuse, et Ambühl paraît déjà pressentir que quelque chose se trame. Il jette un regard sceptique autour de lui.
Et en effet: quelques secondes plus tard, ses coéquipiers se ruent sur lui et célèbrent le doyen de l’équipe en l'arrosant copieusement.
L’orgie de buts d’Ambühl n’a pas surpris tous ses coéquipiers de la Nati – l’un d’eux avait même prédit cet exploit: il s'agit de la star de NHL Timo Meier. «Je ne veux pas me vanter», a lancé l’attaquant des New Jersey Devils en souriant après le match.
Le joueur originaire de Herisau n’était pas seulement fier de ses dons de clairvoyance. Il n’a pas tari d’éloges à l’égard de son coéquipier, de treize ans son aîné. «Ce qu’il accomplit est sensationnel, s’est enthousiasmé Meier. Tout le monde était heureux pour lui sur le banc et dans les tribunes. Le voir encore évoluer à un tel niveau: chapeau!» Meier avait une autre raison de se réjouir dimanche puisqu'il a inscrit ses deux premiers buts du tournoi.
Que Meier ait réellement prédit les trois buts d’Ambühl, ce dernier le confirme lui-même:
Et que pense-t-il désormais de sa performance?
Rien n’a jamais pu troubler la sérénité de «Büeli», et ce n’est sûrement pas lors de son dernier Mondial que cela va arriver.