Cet objet doit disparaître des stades!
La Ligue des champions, c'est la prolifération des écharpes moitié-moitié dans les stades. Celles où chacun des deux adversaires est représenté par son logo et ses couleurs sur une moitié du tissu. Avec, par-dessus, la date du match.
Ces écharpes d'un genre particulier, qui marquent l'événement plutôt qu'un soutien à l'une ou l'autre équipe, créent un débat existentiel. Certains puristes vont jusqu'à demander leur interdiction, en les qualifiant d'«abomination», tandis que d'autres suiveurs ne voient aucun problème.
Sans les diaboliser ni exiger leur interdiction, je n'aime pas en voir dans les stades. Pour moi, en sport, une écharpe est un indispensable dans la panoplie du vrai fan, comprendre ici celui qui soutient exclusivement l'une des deux équipes.
Exactement comme un maillot. Qui, d'ailleurs, aurait l'idée de porter un maillot moitié-moitié (ça pique déjà souvent les yeux artistiquement quand c'est une écharpe, alors qu'est-ce que ça serait avec un maillot...).
Si on est un simple «touriste» au match, neutre, autant ne rien porter du tout. A la limite, ça ne me dérange pas qu'un spectateur non-partisan achète cette écharpe, la range dans son sac pendant la partie et la garde en souvenir chez lui, pour montrer qu'il était à un match mythique. Comme on le fait avec les billets (de moins en moins, d'ailleurs, puisque ceux-ci sont en train de devenir presque exclusivement numériques).
Et même: pour un spectateur neutre qui veut un souvenir, l'écharpe du club local fait déjà entièrement l'affaire.
Et quid des personnes qui soutiennent vraiment une des deux équipes mais arborent une écharpe moitié-moitié? C'est le pire! Je tiens à préciser que je déteste le sectarisme et que je prône un respect total de l'adversaire, peu importe qui il est. Mais on ne peut décemment pas chanter pour son club et l'encourager avec les couleurs de l'adversaire sur le cou...
Imaginez aussi les joueurs qui jettent un œil dans les tribunes et voient partout l'emblème du rival sur leurs propres supporters. Il y a de quoi les déprimer, sans compter qu'avec ces écharpes patchwork, les belles chorégraphies écharpes tendues, avec des couleurs unifiées, ne sont plus possibles. Dommage.
Et puis, pour un authentique supporter, chaque match officiel de son équipe devrait avoir la même valeur. Peu importe qu'il s'agisse d'un 32e de finale de coupe nationale, de la 27e journée de championnat ou d'un soir de Ligue des champions. La seule chose qui devrait compter, c'est son club, indépendamment du contexte ou du prestige de l'adversaire. Inutile, donc, d'acheter un objet qui symbolise un événement en particulier.
Et si ça peut définitivement vous dissuader de le faire, pensez à la durabilité. Il s'agit à chaque fois d'un one shot. Pas très écolo tout ça... Une écharpe de clubiste, elle, se réutilise des milliers de fois. Bref, tordons le cou à ces écharpes moitié-moitié.