Le pays le plus peuplé de la planète accueille depuis lundi dans sa capitale New Delhi la première Coupe du monde de la spécialité, variante survitaminée du chat, du loup ou de «attrape-moi si tu peux».
Pour cette vitrine, les organisateurs indiens ont réuni un plateau de 23 équipes nationales, de tous les continents. La joueuse indienne Nasreen Shaikh, 26 ans, en est persuadée, ce rendez-vous international va faire sortir le kho kho de la confidentialité et l'installer au rang des sports qui comptent.
Le principe du kho kho est simple. Sur un terrain de 27 x 16 m coupé en deux dans sa longueur, sept chasseurs doivent attraper un maximum de proies en un temps limité. Puis les deux équipes changent de rôle.
Première contrainte, seul un chasseur à la fois peut poursuivre les coureurs. Deuxième règle, il ne peut intervenir que dans une moitié du terrain. Lorsque sa proie franchit la ligne, il doit passer le relais à un équipier autorisé à courir dans l'autre moitié. La victoire est attribuée à l'équipe qui a touché le plus d'adversaires pendant le temps imparti. Un match dure 2 fois 9 minutes.
Convaincus de son potentiel auprès du public, les Indiens ont relancé le kho kho en 2022. Pour séduire la télévision, la toute nouvelle ligue nationale a fait le choix de disputer les matches en salle et sur des tapis synthétiques, plutôt qu'à l'extérieur sur l'herbe. Et le succès n'a pas tardé.
«Le tournant, c'est quand on est passé de la boue des terrains extérieurs aux tapis. Le jeu est devenu mondial», analyse le président de la fédération indienne (KKFI), Sudhanshu Mittal. «Aujourd'hui, il se joue dans 55 pays, poursuit-il. On trouve des pratiquants en Allemagne, au Brésil ou au Kenya qui apprécient sa vitesse, l'agilité et l'équipement minimal qu'il requiert.»
Optimiste, M. Mittal espère rallier une dizaine d'autres pays à sa cause cette année. Son objectif? Séduire un maximum de nations pour convaincre la famille olympique d'intégrer son sport aux Jeux de 2036... que la ville indienne d'Ahmenabad souhaite organiser.