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Pékin 2022

L'asthme gâche la vie de Dario Cologna, et menace sa fin de carrière

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Pékin 2022

L'asthme gâche la vie de Dario Cologna, et menace sa fin de carrière

L'immense champion du Val Müstair (35 ans) n'a jamais trouvé le remède lui permettant de surmonter ses crises d'asthme. Elles l'ont forcé à se retirer du Tour de Ski lundi et pourraient gâcher ses derniers Jeux olympiques, dans un mois à Pékin.
07.01.2022, 13:2007.01.2022, 14:20
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Le Tour de Ski, la prestigieuse compétition que Dario Cologna a remporté quatre fois durant sa riche carrière et avec laquelle il a noué une relation sentimentale, s'est terminé mardi sans le fondeur de 35 ans, rentré à Davos diminué par une toux persistante. Une irritation qui s'est accentuée à mesure des différentes étapes de la course itinérante et qui a fini par empêcher le Grison de se remettre des efforts fournis sur la piste.

Cologna exténué à l'arrivée de l'étape de Lenzerheide, le 29 décembre.
Cologna exténué à l'arrivée de l'étape de Lenzerheide, le 29 décembre.

Dario Cologna connaît bien ces problèmes de toux sèche (Reizhusten en allemand). C'est à cause d'eux qu'il avait déjà dû se retirer du Tour de Ski il y a deux ans. «Ils sont un facteur limitant pour lui depuis des années, rappelait la Neue Zürcher Zeitung mardi. Le problème est apparu à chaque fois dans la période du Tour de Ski, où des courses sont organisées presque tous les jours et où il tousse surtout après les efforts extrêmes des épreuves de sprint.»

«Je souffre plus après les courses que pendant»
Dario Cologna, presque ironique

L'expérimenté fondeur est victime depuis plusieurs saisons d'asthme. C'est bien simple: aucun autre fondeur ne tousse autant dans l'aire d'arrivée d'une compétition. Par chance, cette pathologie le gêne très peu en piste. C'est ensuite que tout se gâte. «Après une course difficile, il continue à transpirer rien qu'en toussant. C'est un véritable cercle vicieux, car cela irrite encore plus ses poumons», relève l'Aargauer Zeitung. La toux persiste parfois pendant la nuit, privant le champion de sommeil, et donc de temps de récupération.

«Super Dario» a tenté différentes médications ces dernières saisons pour retrouver du souffle, allant même «jusqu'à la limite de ce qui est autorisé» (sous-entendu: par les instances antidopages), selon un médecin de l'équipe, sans jamais que le problème ne soit durablement résolu. Swiss-Ski en a fait pourtant une affaire d'Etat, soumettant son champion aux tests les plus pointus, mais «les Norvégiens sont plus avancés que nous dans ce domaine: ils font de la recherche depuis vingt ans déjà», déplorait la Fédération en 2019.

Cologna lors d'un test d'effort à Macolin.
Cologna lors d'un test d'effort à Macolin.Image: Instagram

Le Grison vit la dernière saison de sa formidable carrière, et n'aura donc jamais réussi à trouver la solution. Il faut espérer que l'asthme ne le ralentira pas, dans un mois aux Jeux olympiques de Pékin. Peut-il en souffrir, et voir sa sortie gâchée? Cologna assure que non. D'abord parce qu'il bénéficiera de six jours de repos entre les deux épreuves (relais et 50 km) sur lesquelles il s'alignera, ensuite parce que le froid n'a jamais accentué ses problèmes respiratoires.

Les journalistes alémaniques, qui connaissent bien le Grison pour le côtoyer de longue date, sont un peu plus sceptiques. Ils ont relayé lundi les propos du chef des fondeurs suisses Christian Flury, lequel estime en substance que Cologna accuse du retard dans sa préparation pour les JO. Comment le combler? La logique voudrait que le Suisse monte en puissance en s'alignant sur plusieurs courses, mais il se pourrait qu'il n'en dispute aucune, et se concentre exclusivement sur des entraînements ciblés.

Le défi est à la fois grisant et inquiétant, parce que Dario Cologna a souvent puisé force et confiance dans le Tour de Ski, dont il s'est servi comme tremplin pour réaliser de grandes choses en deuxième moitié de saison. Il n'a pas eu l'occasion de le faire cet hiver, si bien qu'il devra se réinventer, à 35 ans, s'il entend concrétiser son rêve de ramener une médaille olympique de Pékin.

Cette situation précaire peut paraître surprenante pour ceux qui connaissent Cologna et sa gestion «federesque» de son corps et de son calendrier.

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Le Grison et le Bâlois ont plusieurs points communs, dont celui-ci: ils connaissent parfaitement leur organisme et adaptent leur agenda en conséquence, de sorte à atteindre leur pic de forme au moment opportun.

En réalité, le quadruple champion olympique subit la conséquence de circonstances malheureuses qui ont débuté par des blessures au genou lors d'une chute en ski à roulettes en octobre. Dario Cologna a par la suite essayé de compenser le retard dans sa préparation par davantage d'heures d'entraînement, et il semble en payer le prix aujourd'hui.

Il lui reste désormais un mois pour se refaire une santé, arriver en Chine les poumons gonflés d'oxygène et faire honneur à sa réputation: celle d'un immense champion capable de se sublimer lors des grands rendez-vous.

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