Mujinga Kambundji met un terme à sa saison, a annoncé son équipe de management vendredi. Une bonne nouvelle explique toutefois cette décision: la Bernoise de bientôt 33 ans est enceinte! Mais elle compte bien revenir à la compétition dès l'an prochain.
La double championne du monde du 60 m en salle et sportive suisse de l'année en 2022, dont le compagnon n'est autre que son coach et manager Florian Clivaz, souhaitait initialement encore s'aligner à Rabat en Ligue de diamant le week-end prochain. Mais elle renonce finalement à ce déplacement et a décidé d'annoncer officiellement la bonne nouvelle.
«Florian et moi nous réjouissons énormément de devenir parents pour la première fois cet automne», lâche la double finaliste olympique sur 100 m, citée dans un communiqué. Elle-même très proche de ses trois soeurs, elle n'a jamais caché son désir de maternité, est-il souligné.
Mujinga Kambundji était donc forcément déjà enceinte lorsqu'elle a tenté sa chance le 16 mai à Doha, où elle était restée très discrète sur 100 m (11''49) pour sa troisième course en pleir air de l'année. La recordwoman de Suisse de la rectiligne (10''89) n'était alors déjà plus en pleine possession de ses moyens.
«Pendant très longtemps, je me suis sentie très en forme à l'entraînement et, d'un point de vue médical, rien ne m'aurait empêchée de participer encore à quelques compétitions», explique Mujinga Kambundji. «Mais ces dernières semaines, j'ai senti que la grossesse modifiait mes sensations corporelles et que je manquais tout simplement de substance en course.»
Mujinga Kambundji se fixe d'ores et déjà un grand objectif sportif: Los Angeles 2028, où elle espère bien disputer ses cinquièmes Jeux olympiques, avec si possible une troisième finale consécutive sur 100 m. Elle entend cependant déjà être compétitive durant l'été 2026, aux Championnats d'Europe de Birmingham (GB) pour lesquels elle bénéficiera d'une wild card. Pour rappel, elle est double championne d'Europe en plein air.
«En concertation avec les spécialistes, je vais continuer à m'entraîner en adaptant ma charge afin de maintenir mon niveau de forme le plus longtemps possible. Si tout se passe bien, je veux absolument éviter une "saison blanche" et revenir sur la piste l'année prochaine», déclare-t-elle encore. «Nous ne précipiterons rien, mais le but est d'être compétitive dès 2026.»
La Bernoise aux 31 titres nationaux (!) peut s'inspirer de l'exemple de plusieurs grandes championnes pour espérer revenir au top après sa grossesse. A commencer par Shelly-Ann Fraser-Pryce. La triple championne olympique jamaïcaine âgée de 38 ans a couru plus vite que jamais après la naissance de son fils en août 2017.
En 2019 à Doha - là où Mujinga Kambundji a glané le bronze sur 200 m -, elle remportait son quatrième titre mondial sur 100 m, en 10''71. Et en 2021, à Athletissima à Lausanne, elle devenait la troisième femme la plus rapide de l'histoire en 10''60, à 34 ans.
Emblème de l'athlétisme féminin, Allyson Felix a décroché deux médailles d'or en relais lors des mêmes Mondiaux de Doha, moins d'an an après avoir accouché. En 2021, elle remportait le bronze aux JO de Tokyo et l'or sur 4x400 m avec les Etats-Unis.
Le retour sur les pistes après la maternité s'avère en revanche plus difficile pour Shaunae Miller-Uibo. Deux ans après la naissance de son fils, la double championne olympique du 400 m des Bahamas reste très loin de ses standards.
En Suisse, en tennis, Belinda Bencic est bien revenue. En février dernier, dix mois après avoir accouché, elle remportait le tournoi WTA 500 d'Abou Dhabi, son 9e titre. Elle est actuellement 39e mondiale, elle qui avait été 4e en février 2020.
Mujinga Kambundji se réjouit en tout cas de la «nouvelle vie» qui l'attend: «Je suis extrêmement impatiente d’ouvrir ce nouveau chapitre de ma carrière. Rien que l’idée de participer à de grands événements en tant qu’athlète et maman me donne un énorme supplément d’énergie.» (jzsats)