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La Suisse préfère avoir des copains qu'un président du curling mondial

Swiss team throw the stones during the men's third round vs Canada team, at the the 2001 World curling championships, in Lausanne, Switzerland, on Sunday, April 1, 2001. (KEYSTONE/Fabrice Coffrin ...
Image: KEYSTONE

La Suisse préfère avoir des copains qu'un président du curling mondial

Aucun Helvète ne se présente à l'élection du président de World Curling ce dimanche. «Parce que Swiss Curling manque de stratégie et choisit des copains pour faire des voyages», assène un ancien champion olympique.
08.09.2022, 06:5308.09.2022, 07:42
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C'est une curiosité qui nous a interpellé cette semaine, à quelques jours de l'élection du nouveau président de World Curling: aucun Suisse ne se présente. Etonnant, quand on connaît l'importance de la discipline dans notre pays. Mais ce qui est plus étonnant encore, c'est que l'instance faîtière de ce sport de précision n'a jamais été présidée par un Helvète depuis sa création en 1966. Quatre Ecossais, Trois Canadiens, un Suédois, un Autrichien et un Américain se sont succédés.

Pourquoi n'avons-nous pas notre mot à dire? Cette question, nous l'avons posée à Patrick Hürlimann. Le Zougois connaît à la fois le curling pour avoir été champion olympique en 1998, et son instance dirigeante pour avoir été vice-président de la Fédération mondiale.

Patrick Hürlimann rappelle d'abord que «pour se porter candidat, il faut être délégué au sein de World Curling». Ce n'est pas un problème pour la Suisse, qui en possède quatre. L'ennui, selon le Zougois, c'est que ces quatre délégués sont choisis par le comité exécutif de Swiss Curling et que celui-ci «manque de stratégie».

«C'est grave. Je ne sais pas pourquoi, mais notre Fédération préfère choisir des copains pour faire des voyages, ça ne va pas plus loin. Il n'y a rien qui bouge. Pour que la Suisse puisse soutenir un candidat, il faudrait qu'elle ait des délégués qui soient connus internationalement, et que ces mêmes personnes parlent anglais.... Ça semble être le cas aujourd'hui, mais ça ne l'a pas toujours été.»
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Patrick Hürlimann en 1999.Image: AP CP

Champion olympique avec M. Hürlimann en 1998, Patrik Lörtscher fait le même constat et pose une autre pierre dans la maison suisse. «Il y aurait chez nous des gens tout à fait compétents pour être candidats à la présidence de la Fédération mondiale. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas au comité central de la Fédération suisse.»

Nous avons confronté le CEO de Swiss Curling, Tom Seger, au constat fait par nos anciens champions olympiques. Le dirigeant nous a très vite fait comprendre qu'il ne souhaitait pas leur répondre directement. Il a ajouté qu'il appellerait Patrick Hürlimann pour connaître son avis avec plus de précision. Il a accepté ensuite de commenter la stratégie de sa Fédération.

«Pour le moment, nous n'avons pas de candidat au board de Word Curling. Il n'y a donc pas non plus de candidat pour le poste de président. Notre objectif est aussi de présenter à l'avenir une personnalité suisse au conseil d'administration de la Fédération mondiale. Si nous trouvons quelqu'un qui a le temps, l'énergie, la motivation et les compétences, nous serons heureux de le soutenir dans sa démarche.»
Tom Seger.
Tom Seger.

Six candidats se présentent cette année dans l'espoir de succéder à l'Ecossaise Kate Caithness: l'Australien Hugh Millikin, le Canadien Graham Prouse, le Norvégien Bent Ramsfjell, l'Américain Beau Welling, la Suédoise Helena Lingham et le Brésilien Sergio Mitsuo Vilela.

Le vainqueur de l'élection de dimanche occupera la fonction durant les quatre prochaines années. Il faudra du temps, donc, avant qu'un Helvète ne puisse briguer un poste qui changerait beaucoup de choses pour les curleurs de notre pays, et pas seulement.

«Swiss Olympic aurait aussi un intérêt à ce que le président de World Curling soit Suisse, car l'influence de notre pays au sein du Comité international olympique se réduit de plus en plus: Blatter et Fasel sont partis, Kasper et Baumann sont décédés, rappelle Patrick Hürlimann. Swiss Olympic devrait mener une stratégie commune avec les Fédérations olympiques afin de ne pas perdre le pouvoir que nous avions au CIO.»

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