De nombreuses incertitudes planent sur le 5e week-end de la saison en Formule 1: l'écurie Red Bull prendra-t-elle la tête du championnat des constructeurs? Son pilote Max Verstappen rattrapera-t-il Charles Leclerc (Ferrari) au classement des pilotes? Enfin, et surtout, à quoi ressemblera le Grand Prix de Miami, nouvellement inscrit au calendrier?
Les premiers avis sont partagés. Notre confrère de Tamedia, Luc Domenjoz, décrit un circuit «fabuleux», «le plus glamour du championnat: deux lignes droites interminables pour favoriser les dépassements, 19 virages, dont certains très serrés et d’autres qui se referment autour d’une marina artificielle». De quoi réjouir les pilotes, qui ont apprécié leurs premières «sorties» sur simulateur.
Mais L'Equipe rappelle dans un reportage que «c'est autour de l'asphalte que les choses prêtent à sourire, parfois, et à faire la grimace, souvent». Les promoteurs du Grand Prix, dessiné sur des parkings autour du Hard Rock Stadium, n'ont en effet «pas lésiné sur le rouge à lèvres, le fard à paupières et le mascara». Symbole des fautes de goût, cette marina non reliée à la mer qui amuse pas mal de monde depuis plusieurs jours.
Quand un pilote va célébrer son podium dans la marina du circuit de Miami...pic.twitter.com/EtLZtDB94P
— Jean-Louis Tricot 🇺🇦 (@JLTricot) May 2, 2022
Nothing to see here, just Craig Slater having a swim at the #MiamiGP's fake harbour 😂 pic.twitter.com/LB48SQgedq
— Sky Sports F1 (@SkySportsF1) May 3, 2022
De véritables «yachts » ont été acheminés par camion, puis déposés sur ces planches en bois aux couleurs de la mer.
«La surface peut faire brièvement penser à de l’eau, mais seulement lorsque l’on ferme un oeil ou deux, que l’on fait trois tours sur soi-même, la tête à l’envers», ironise Auto Hebdo.
Non loin de là, au virage 12, on trouve carrément un club de plage avec sable chaud et transat. Un environnement inédit en F1. Les organisateurs, qui avaient initialement songé à organiser la course au centre-ville, n'ont visiblement pas encore accepté leur déménagement à 15 km des côtes.
Cet espace accueille cabanes, bungalows, bars et piscine. Les meilleurs DJ y sont attendus tout le week-end. L'endroit se mérite (3600 euros le billet pour le week-end), mais affiche déjà complet, comme le reste des tribunes. Tous les billets ont été vendus en 40 minutes. Le marché noir bat son plein. Les places s'échangent jusqu'à dix fois leur prix initial. On dirait la finale du championnat de football américain.
Chacun veut participer à la fête et à cette première qui en appelle d'autres. «La rumeur veut que le GP de Monaco risque de disparaître du calendrier. Son côté glamour serait assuré par Miami», écrit Luc Domenjoz. Miami est prêt à reprendre le flambeau: il a signé un contrat de 10 ans avec «Formula 1», le promoteur du championnat du monde.
De quoi soigner sa réputation. Beaucoup de critiques sont en effet apparues en marge des festivités ces derniers jours, comme le partenariat entre la F1, qui prêche le développement durable, et le sponsor de sa marina artificielle MSC Cruises Yacht Club, un croisiériste actif dans l'un des secteurs les plus polluants au monde.
L'Equipe souligne encore d'autres éléments de crispation, «comme la manière dont le promoteur a géré, façon bulldozer, la préparation du GP par rapport aux riverains».
Les bulldozers ont depuis été remplacés par les monoplaces. Bien plus chics, elles cadraient mieux avec le décor souhaité par les organisateurs. Show must go on.
(jcz)