Olivier Samé est Camerounais et aime le football. Sa passion l'a amené jusqu'au Laos durant sa carrière de joueur, qui s'est terminée en ligues régionales valaisannes l'été dernier. Depuis, Samé est devenu entraineur en 5e ligue et a passé son diplôme d'agent de joueurs au SAWI à Lausanne. Un double apprentissage qu'il tente de développer actuellement au Cameroun, son pays natal. Il nous raconte l'ambiance qui règne au pays.
La discussion démarre bien évidemment par la thématique de l'ambiance. Dans l'imaginaire collectif, la CAN rime avec des tribunes pleines de couleurs et de chants, de danses et de vuvuzelas. Rien de tel cette année, raconte Olivier:
Le constat de l'entraîneur de l'US Port-Valais 2 est partagé par le sélectionneur de la Centre-Afrique Raoul Savoy: «Le manque d'ambiance, pour moi, est dû aux nombreuses restrictions sanitaires. C'est difficile de se rendre à un match, malgré les allègements concédés par le gouvernement au début de la compétition. Le public est clairsemé. Dommage.»
Si le peuple camerounais se fait encore un peu discret autour de son équipe nationale, d'autres supporters animent les rues de Douala, comme en témoigne Olivier Samé: «Il y a un petit village ivoirien avec pas mal de supporters, c'est très joli et sympa. J'ai également croisé une grande communauté algérienne mais, malheureusement, les Algériens sont déjà éliminés. Ces derniers jours, pas mal d'Egyptiens sont arrivés. Plus étonnamment, j'ai croisé beaucoup de fans de la Guinée Equatoriale.»
Depuis le début, l'organisation a été pointée du doigt à plusieurs reprises. Un drame s'est produit en marge du match Cameroun-Comores, avec une bousculade qui a fait huit morts. Cette tragédie ne doit pas, selon Raoul Savoy, servir les intérêts des détracteurs du football africain : «Ce qui s'est passé est horrible. Mais ce n'est pas un phénomène qui se déroule uniquement en Afrique. C'est un mélange de malchance et de bêtise humaine. Des éléments existants partout dans le monde.»
Pour Olivier, qui vit cette CAN en immersion totale à Douala, la logistique sur place reste compliquée:
Selon Olivier, les «couacs» liés à l'organisation peuvent être mis en relation avec les pressions externes exercées sur le Cameroun: «Samuel Eto'o et son comité ont bien travaillé mais, à quelques semaines du début du tournoi, ils ont du se lancer dans une bataille contre la FIFA, des clubs anglais et le Qatar qui voulaient délocaliser, voir même annuler le tournoi. Toute cette énergie, ils n'ont pas pu la mettre ailleurs, comme dans la promotion de la compétition et dans les derniers détails logistiques.»
Depuis le début de la Can, le Cameroun joue contre 53 pays, contre La Fifa, contre Canal+, RFI, France 24, et contre des ennemis de l intérieur ( certains de nos frères camerounais).
— Didier (@YvesDidier9) January 25, 2022
Mais c'est rien. Plus tu es combattu plus tu es fort .
Forza Cameroun 🤜
Cette fête du football africain offre toutefois un joli spectacle sur le terrain, malgré un début poussif avec peu de buts. Voici un top 5 des plus beaux au premier tour ⤵️
On peut notamment penser aux magnifiques parcours des Comores et de la Gambie, mais également à l'élimination surprise au premier tour du tenant du titre algérien. Raoul Savoy avait prévenu : «J'en avais parlé lors de notre premier article: en Afrique, il est difficile d'enchaîner et j'avais peur pour l'Algérie. Il y a eu également l'élimination du Ghana, une valeur sûre du continent. Le Nigéria, quant à lui, a été impressionnant au premier tour avant de sortir contre la Tunisie. Le Sénégal s'en sort à chaque fois difficilement et en jouant assez mal. Le tournoi reste vraiment ouvert et passionnant.»
Pour Olivier Samé, ce tournoi est également l'occasion de nouer des contacts dans le milieu du football. Sur place, il profite de sa présence pour échanger avec des légendes du continent: «J'ai déjà eu la chance de discuter avec Rigobert Song et El-Hadji Diouf. Ils sont ici pour supporter leur pays et j'en profite pour discuter avec eux.»
La suite du tournoi s'annonce dans tous les cas passionnante: