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Hockey: les charges autorisées en PostFinance Women's League

Dès cette saison, les charges sont autorisées en première division suisse de hockey sur glace féminin.
Dès cette saison, les charges sont autorisées en première division suisse de hockey sur glace féminin.Image: keystone

Une nouvelle règle bouleverse le hockey suisse et ravit les joueuses

La saison 2025/26 de la première division helvétique féminine a débuté ce samedi. Avec un gros changement, qui plaît beaucoup aux hockeyeuses.
13.09.2025, 18:5313.09.2025, 18:53
Niklas Helbling
Niklas Helbling

La fausse modestie, on ne connaît pas dans le hockey féminin helvétique. Quatre joueuses interrogées lors du Media Day de la Women’s League affichent clairement leur objectif: décrocher le titre.

Sinja Leemann (CP Berne), Lara Stalder (EV Zoug), Julina Gianola (HC Davos) et Lisa Rüedi (ZSC Lions) l’assument sans détour. La cinquième, Lena-Marie Lutz (Ambri-Piotta), vise au moins la finale. Résultat: plus de la moitié des huit clubs de l’élite se fixent des ambitions majeures. La promesse de suspense est donc bien là.

Autre nouveauté: pour la première fois, les charges (bodychecks) sont autorisées. Accueil unanimement positif du côté des joueuses. «Ça rend le jeu super attractif et plus rapide. C’est une vraie valeur ajoutée pour le hockey féminin», s’enthousiasme l’attaquante des ZSC Lions, Lisa Rüedi. Pour Lutz (Ambri), c’est simple:

«En tant qu’athlète, ça rend le jeu encore plus excitant»
Tess Allemann (SCB), rechts, und Vanessa Ryhner (EVZ) kaempfen um den Puck, beim dritten Eishockey-Playoff Finalspiel der PostFinance Women's League zwischen den SC Bern Frauen und dem EV Zug Fra ...
Les duels physiques n'étaient pas rares auparavant, mais désormais, les règles sont beaucoup plus claires.Image: keystone

Mais cette règle peut-elle booster l’intérêt du public? «Peut-être dans les discussions de bistrot», ironise Lara Stalder (31 ans).

«On entend souvent: "Les femmes n’ont pas le droit de checker, c’est ennuyeux, donc on ne regarde pas." Peut-être que maintenant, certains viendront jeter un œil.»

Clarté et diminution du risque de blessures

La star de Zoug précise toutefois qu’il y avait déjà beaucoup de contacts auparavant, mais dans une zone grise: «On ne savait pas vraiment ce qui était permis ou non.» D’où sa satisfaction et son éloge envers la fédération:

«C’est top que l’association ait osé clarifier les règles et avancer avec courage»

Stalder espère aussi que cette évolution réduira les blessures. Paradoxal? Pas tant que ça, dit-elle: «Quand on sait qu’une charge peut arriver à tout moment, on joue différemment. Si on n’est pas prêt, tête baissée, sans attendre le contact, c’est là que surviennent les blessures.» Désormais, tout le monde sait qu’il y aura du physique et que les mises en échec contre la bande sont légales.

La joueuse zougoise Lara Stalder celebre avec la coupe apres la finale de Women's National Cup 2024/2025 de hockey sur glace entre le EV Zug et le HC Fribourg-Gotteron, ce dimanche 26 janvier 202 ...
La Zougoise Lara Stalder, ici avec la Coupe de Suisse, ne voit que des points positifs à l'arrivée des charges dans le hockey féminin. Image: KEYSTONE

La joueuse des ZSC Lions Lisa Rüedi, professeure en dehors de la glace, met en garde sur les commotions cérébrales, mais partage l’analyse de sa collègue:

«Beaucoup de commotions se produisaient justement parce qu’on n’était pas préparées. Aujourd’hui, le risque ne devrait pas être beaucoup plus élevé.»

Les statistiques de la ligue suédoise, où les checks sont autorisés depuis 2022, confirment cette tendance. Lena-Marie Lutz, l'attaquante d'Ambri, résume:

«On ne se met plus dans des situations où l’on peut s’écraser tête la première contre la bande»
Lena-Marie Lutz, ici sous ses nouvelles couleurs, est aussi d'avis que l'autorisation des charges évite un effet de surprise vicieux.
Lena-Marie Lutz, ici sous ses nouvelles couleurs, est aussi d'avis que l'autorisation des charges évite un effet de surprise vicieux.image: instagram

D’autant que beaucoup de joueuses ont déjà pratiqué le hockey avec des garçons dans leur jeunesse, où les mises en échec étaient permises. Et sur la scène internationale, le jeu était déjà plus physique. Les équipes se sont d’ailleurs préparées à cette évolution, souligne Sinja Leemann, du CP Berne.

Beaucoup de prétendants au titre

Les Bernoises entament la saison en tenantes du titre, renforcées notamment par l’arrivée de Sinja Leemann (meilleur compteur des ZSC Lions) et de Stefanie Wetli, ex-capitaine du HC Davos. «On sent le frisson de vouloir défendre la couronne», s'enthousiasme Leemann. Même si elle n’aura plus le même rôle qu’elle avait à Zurich, à savoir capitaine, l’attaquante de 23 ans relativise:

«Au fond, ce n’est qu’une lettre. Être capitaine ajoute un peu d’organisation, mais je ne change pas de personnalité juste parce que je n’ai plus de "C" sur le maillot.»
Sinja Leemann

Autre transfert notable: celui de Lena-Marie Lutz, 24 ans, qui a quitté Zoug pour Ambri-Piotta. Victime en mars d’une double fracture tibia-péroné, elle a passé une bonne partie de sa rééducation au centre national de Macolin. Déjà familière avec plusieurs coéquipières et italophone, son intégration a été facile. «Après mon année à Lugano, le Tessin est un peu devenu ma maison», confie-t-elle.

Deux équipes romandes
Sur les huit équipes engagées en Women’s League, la première division nationale, deux sont romandes: Fribourg et Neuchâtel.

La saison régulière comptera 28 journées jusqu’à fin janvier, avant des play-offs programmés après les Jeux olympiques, fin février.

Lutz affiche clairement l’ambition de sa nouvelle équipe:

«On veut la finale. Et quand on y sera, on veut la gagner»

Même objectif du côté de Zoug, où Lara Stalder annonce la couleur: après la Coupe et une finale de play-offs l’an dernier, seul un sacre satisfera les hockeyeuses de Suisse centrale. Malgré son arrivée récente en première division (deuxième saison seulement), le club s’est imposé d’emblée comme un crack, grâce à des conditions idéales et un effectif de haut niveau. Battues sèchement en finale par Berne (0–3), les Zougoises ont recruté six joueuses, dont Alina Marti (ex-ZSC Lions).

Le HC Davos, troisième la saison dernière, vise lui aussi un cap supérieur: la finale, voire plus. A Zurich, les Lionnes veulent, elles, oublier une saison dernière ratée, marquée par une élimination précoce en play-in.

Chez les hommes, Zurich est le grand favori👇

Un vrai choc pour le nonuple champion suisse, alors triple tenant du titre et présent en finale sans discontinuer depuis la saison 2009/10. «Après trois sacres, c’était dur de retrouver la même intensité émotionnelle», reconnaît Lisa Rüedi. Mais la nouvelle saison lui redonne confiance: «Beaucoup de choses ont changé, je crois qu’on est sur la bonne voie. Notre objectif est clair: rejouer le titre.»

Adaptation en français: Yoann Graber

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