La menace d’une suspension plane sur la star du ski français
C’est une affaire qui traîne en longueur et qui semble loin de connaître son épilogue, malgré la récente décision du tribunal correctionnel d’Albertville, qui a condamné fin octobre la Française Julia Simon à trois mois de prison avec sursis et à 15 000 euros d’amende pour vol et escroquerie.
La biathlète a reconnu avoir utilisé les cartes bancaires de sa compatriote Justine Braisaz-Bouchet et de la physiothérapeute de l’équipe de France, afin d'effectuer des achats de produits high-tech livrés à son domicile. Montant total des opérations: plus de 2000 euros.
Les deux victimes avaient déposé des plaintes pour fraude, respectivement en décembre 2022 et en mai 2023. Les faits, que Julia Simon avait jusqu’ici toujours niés, allant jusqu’à porter elle-même plainte contre X pour usurpation d’identité, remontent à la période comprise entre décembre 2021 et septembre 2022. La prévention en dénombre cinq.
Simon, qui a exprimé ses excuses devant le procureur de la République et indiqué être désormais suivie par un psychologue, pour «comprendre, grandir et évoluer», a donc reçu sa sentence devant la justice française. Cependant, elle n’en a pas encore terminé avec les ennuis, même si son sursis lui évite la prison.
La Commission de discipline de la FFS se réunit
La Savoyarde doit dorénavant affronter la justice sportive et remettra ce jeudi 6 novembre son sort entre les mains de la Commission de discipline de la Fédération française de ski (FFS), composée de sept membres indépendants. Quinze sanctions, allant du simple avertissement à la radiation, en passant par la suspension, peuvent être prononcées, selon le règlement de l'instance.
Etant donné le désastre en termes d’image que représente cette affaire pour l’équipe de France, le long mensonge de la championne et la récente décision du tribunal correctionnel, il ne fait guère de doute que Julia Simon sera réprimandée, elle qui avait déjà été écartée du groupe France lors de la préparation estivale 2023, lorsque le scandale en était à ses débuts.
Reste désormais à connaître l'ampleur de la mesure disciplinaire, à seulement quatre mois des Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina, où Simon vise plusieurs médailles en or, en tant que biathlète française la plus titrée aux Championnats du monde, avec dix sacres, dont quatre à Lenzerheide l’hiver dernier. Une suspension de plusieurs mois briserait son rêve ou, a minima, bouleverserait sa préparation, une hypothèse évoquée par la légende Ole Einar Bjørndalen.
L'IBU surveille
Selon le verdict de la Fédération française de ski, attendu dans quelques jours, l’Union internationale de biathlon (IBU), via son Unité d’intégrité, pourrait elle aussi se saisir de l’affaire, par exemple si la décision de la FFS s’avérait clémente dans le contexte olympique actuel.
Cette structure indépendante, créée pour gérer les enquêtes et les poursuites liées aux violations du Code d’intégrité, monitore déjà de près la situation, a assuré son directeur Greg McKenna auprès du média norvégien TV2. Il ajoute:
L’affaire Julia Simon est donc loin d’être terminée et promet d’animer le début de saison, fin novembre du côté d'Östersund.
