Sport
Marathon

Cette chaussure à 600 francs s'use après une seule course

epa10880172 Tigst Assefa of Ethiopia celebrates winning the women's race of the Berlin Marathon 2023, in Berlin, Germany, 24 September 2023. EPA/Filip Singer
C'est avec la nouvelle paire Adidas que Tigist Assefa a battu le record du monde féminin du marathon à Berlin. Image: EPA

Cette chaussure coûte 600 francs et s'use après une seule course

Adidas a lancé sur le marché un modèle qui pose de nouveaux jalons en termes de légèreté et de prix. Il a été utilisé pour la première fois sur le marathon de Berlin dimanche.
24.09.2023, 16:1625.09.2023, 11:14
Katja Burgherr
Katja Burgherr
Plus de «Sport»

600 francs: c'est le prix de la dernière chaussure de course du fabricant de chaussures allemand Adidas. Le modèle, au nom évocateur d'«Adizero Adios Pro Evo 1» dépasse ainsi tous les records. Jusqu'à présent, la chaussure de course la plus chère était produite par la concurrence: Nike proposait en effet l'«Alphafly 2» à 400 francs.

«Cette chaussure de course joue dans son propre championnat», écrit Adidas à propos de son dernier coup. La marque ne promet rien de moins que de «redéfinir les limites du possible» pour le modèle qu'elle vient de lancer.

Ce qui surprend le plus dans cette nouvelle création, c'est sa légèreté: la chaussure de luxe ne pèse que 138 grammes, soit 40% de moins que n'importe quel autre modèle Adidas. Cette réduction massive du poids a été rendue possible par l'utilisation d'une nouvelle mousse d'amortissement. La marque aux trois bandes a également fait des recherches sur la géométrie: l'«Adizero Adios pro Evo 1» dispose ainsi d'une semelle spéciale qui doit améliorer l'économie de course.

Une autre particularité de la chaussure est son absence de semelle intérieure. Mais que ceux qui se demandent si cela pose un problème au lavage se rassurent. Le plaisir que procure ce modèle à 600 francs n'est que de courte durée puisqu'après un marathon (période de rodage comprise), la chaussure doit être jetée en raison des signes d'usure. Reste à savoir si cela est en accord avec l'objectif défini par l'entreprise: «Augmenter constamment l'utilisation de matériaux durables dans les processus de fabrication, les produits et les magasins».

Un premier coup de pub

C'est en tout cas avec le nouveau modèle Adidas aux pieds que l'Ethiopienne Tigist Assefa a explosé le record du monde de la distance, ce matin au marathon de Berlin. «C'est la chaussure de course la plus légère que j'ai jamais portée et la sensation est incroyable - je n'ai jamais rien ressenti de tel auparavant», avait-elle annoncé sur le site Internet d'Adidas avant l'épreuve.

epa10880172 Tigst Assefa of Ethiopia celebrates winning the women's race of the Berlin Marathon 2023, in Berlin, Germany, 24 September 2023. EPA/Filip Singer
Tigist Assefa à l'arrivée de la course.Image: EPA

Viktor Röthlin, la légende suisse du marathon, se montre pour sa part plus critique. Il ne pense pas que le prix puisse être justifié par le produit et voit plutôt dans le nouveau modèle une opération de relations publiques de la marque, dont les chaussures ne sont pas les plus appréciées des coureurs.

Opération de relations publiques ou pas, le coureur allemand Amanal Petros avait de grands projets avec cette chaussure. Dimanche à Berlin, il voulait encore faire baisser son record d'Allemagne du marathon et se rapprocher de la marque des 2h04. «Je pense qu'il s'agit actuellement de la chaussure de course sur route la plus rapide du marché», disait-il au portail Laufen.de avant de remplir son objectif sur la route, puisqu'il a terminé la course berlinoise en 2h04'58.

Amanal Petros
Amanal Petros

Le nouveau modèle a donc de quoi séduire, mais l'investissement vaut surtout la peine pour les coureurs qui cherchent à gratter des secondes au sommet du classement. Pour ceux qui considèrent la course à pied comme un hobby, l'achat d'une chaussure à 600 francs, qui ne peut être portée que pour un marathon, n'est pas forcément rentable.

Plus d'articles sur le sport

Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Le rugby veut changer ses règles du jeu, mais une menace plane
World Rugby entend accélérer et dynamiser le jeu en modifiant plusieurs points de règlement. Le coach du Servette RC les commente pour watson et met en garde contre l'abus de changements qui nuirait à son sport.

Clément Fromont a l'habitude des changements. «Tous les ans, trois ou quatre nouvelles règles apparaissent», rappelle le coach, manager et directeur du Servette Rugby Club, le meilleur club suisse actuel. Mais cette fois, l'instance faîtière du rugby a travaillé en profondeur, car il s'agit de nouveautés qui peuvent modifier la façon même dont on regarde un match. C'est d'ailleurs le but:

L’article