Elimination dès son entrée en lice aux Masters 1000 de Monte-Carlo et Madrid, forfait à Rome: la saison sur terre battue du 6e joueur mondial a ravivé les doutes nés de ses sorties de route précoces à l'ATP 500 de Doha en février puis au Masters 1000 d'Indian Wells en mars.
Invité en dernière minute à l'ATP 250 de Genève, où il affrontera Cameron Norrie ce vendredi après-midi, le champion olympique dispose au bout du lac d'une dernière occasion de remettre les pendules à l'heure avant Roland-Garros, où il s'est paré d'or l'été dernier lors des Jeux de Paris.
Le Serbe clame depuis le début de la saison sur terre battue que son principal objectif est Roland-Garros.
Quatrième membre du «Big 4» qui a écrasé le circuit masculin au début du XXIe siècle, l'Ecossais Andy Murray vient lui de quitter ses fonctions d'entraîneur de Novak Djokovic, après six mois à peine d'association. Le duo de choc aura réussi à atteindre les demi-finales de l'Open d'Australie (abandon sur blessure) et la finale du Masters 1000 de Miami (défaite contre le Tchèque Jakub Mensik). Mais le compteur de Novak Djokovic reste bloqué à 24 titres en Grand Chelem, comme celui de l'Australienne Margaret Court, héroïne d'une lointaine époque.
«Nous n'avons tout simplement pas atteint ce que nous espérions tous les deux atteindre en termes de résultats», a commenté Djokovic mardi. Même s'il n'est pas «fichu dehors par les jeunes générations», Djokovic «s'épuise», avançait en mars l'ex-joueuse française Catherine Tanvier.
Opération du genou droit en juin 2024, déchirure à la cuisse gauche pendant le dernier Open d'Australie, infection oculaire à Miami: ces derniers mois, le Serbe a effectivement accumulé les pépins physiques.
«J'essaie de trouver un bon équilibre entre ma carrière professionnelle et ma vie privée (...), de me motiver à continuer, pas seulement à disputer des tournois mais aussi à m'entraîner quotidiennement. Sans aucun doute, c'est devenu progressivement plus difficile que plus tôt dans ma carrière», a reconnu Djokovic début avril à Monte-Carlo.
«Evidemment, quand tu commences à moins bien jouer, à être éliminé rapidement, des questions surgissent, des petites voix intérieures t'amènent à douter, à te demander si tu dois continuer», a poursuivi le champion serbe, progressivement privé depuis 2022 de sa rivalité au long cours avec Roger Federer et Rafael Nadal, partis à la retraite.
Sa finale à Wimbledon en 2024 et son titre olympique, conquis quelques semaines après son opération au genou, ont toutefois rappelé combien il était risqué de prédire un déclin irréversible du troisième joueur le plus titré de l'histoire (derrière Jimmy Connors et Federer).
«Je suis convaincu que si son objectif était de disputer les prochains Jeux olympiques en 2028 à Los Angeles, il serait capable de le faire!», a renchéri vendredi le numéro 2 mondial Carlos Alcaraz.
Après Roland-Garros, Djokovic retrouvera des surfaces de jeu plus hospitalières: le gazon de Wimbledon début juillet et les courts en dur de l'US Open à la fin de l'été.