Pendant longtemps, elle a été sacralisée. Aujourd'hui, la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) – dont fait partie la RTS – est souvent critiquée et remise en question, y compris par les politiciens. Ces critiques concernent notamment les budgets, trop élevés selon certains.
A peine l'initiative No Billag a-t-elle été repoussée que la prochaine attaque a suivi. Même le Conseil fédéral veut maintenant baisser les redevances radio et TV, de 335 à 300 francs par an.
Or, les droits TV pour des événements à couvrir comme les Jeux olympiques sont particulièrement coûteux. Autrement dit: pour ces JO de Paris, la SSR va devoir casser la tirelire.
Ce total comprend les droits de licence, la production des contenus sur place et en studio ainsi que les salaires de toutes les unités de l'entreprise.
150 collaborateurs de la SSR sont sur place, les premiers ont pris possession de leur poste de travail il y a trois semaines déjà à l'International Broadcast Center. Ce complexe est situé au nord-est de Paris, sur le site de l'aéroport du Bourget. Cette surface d'environ 450 mètres carrés comprend quatre postes de montage, huit cabines de commentateurs, une salle de réunion et des postes de travail. C'est le cœur de la production de la SSR pour ces JO.
«La rédaction des sports de la RTS sera mobilisée comme jamais», se félicite sur Linkedin le chef des sports de la chaîne romande, Massimo Lorenzi. Il précise que cette seule RTS emploiera 75 personnes (techniciens, journalistes et personnel de soutien logistique) pour ces JO, dont un tiers basé à Paris et les deux autres travaillant depuis la Suisse.
Dans son communiqué, le média romand détaille:
Qu'en est-il justement, de cette couverture? Massimo Lorenzi explique, toujours sur Linkedin, que la RTS diffusera 15 heures de direct quotidiennement sur sa chaîne tv et le web. «En plus des directs tv, le site et l’application rtssport proposeront aussi six chaînes dédiées aux JO (deux dans chaque langue nationale)», ajoute-t-il.
A côté des diffusions live, les journalistes interviendront dans les émissions d'actualité sur les différents canaux, notamment la radio, précise le communiqué de la RTS.
Une telle couverture et les coûts qui vont avec ont de quoi braquer les yeux des politiciens et de la population sur les budgets de la SSR. «C'est clair que nous sommes plus attentifs aux domaines dans lesquels nous pouvons être plus efficaces», assure Roland Mägerle.
Mais le responsable de la SSR, dont la concession pour les JO a été prolongée jusqu'en 2028, doit jouer l'équilibriste financier: il veut continuer de proposer un programme des Jeux olympiques aussi diversifié et complet que possible.
Contribution: Yoann Graber