On pensait l'affaire réglée, fin de l'histoire et rendez-vous le week-end suivant en Andorre pour une nouvelle manche du circuit Coupe du monde. Mais si Mathias Flückiger est passé à autre chose, ce n'est pas le cas de Nino Schurter. Le nonuple champion du monde est toujours remonté contre le Bernois.
Pour ceux qui ont manqué le début, on rappellera simplement qu'à 300m de l'arrivée dimanche à Lenzerheide, et alors qu'il pouvait faire coup double (victoire et record de succès en Coupe du monde), Schurter a terminé 4e après avoir chuté par la faute (selon lui) de son adversaire suisse dans une portion de forêt. Les deux Suisses occupaient les deux premières places à ce moment-là.
«Nous avons fait une course parfaite. C'était tactique, très rapide, rembobine Nino Schurter dans le Tages-Anzeiger ce mardi. Je suis parti du principe que tout se jouerait dans le dernier tour (...) Avant la portion de forêt, à l'un des derniers endroits où il était encore possible de passer avant le sprint final, j'ai dépassé Mathias.»
La suite, seuls les deux coureurs la connaissent puisqu'il n'y avait pas de caméras de télévision dans ce secteur.
«Mathias savait qu'il n'y avait plus de possibilités de dépassement, à part lors du sprint final.» L'affaire a pris de telles proportions que Mathias Flückiger s'est senti obligé de publier un communiqué de presse, dans lequel il expose notamment: «L'épreuve s'est parfaitement déroulée jusqu'à cet accident de course dans le dernier tour. J'ai vu une ouverture et j'ai agi intuitivement. Je regrette beaucoup qu'il y ait eu une chute, mais cela fait partie de la compétition.»
Dimanche, le Bernois avait aussi rappelé que c'est Schurter qui lui avait appris comment il fallait courir pour gagner. Sous-entendu: qu'il n'avait fait qu'appliquer les méthodes du champion grison dans le coude-à-coude. Interrogé sur ce sujet par Pia Wertheimer dans le «Tagi», Schurter a simplement précisé:
Un ancien vététiste suisse, présent à Lenzerheide ce week-end, nous disait lundi que l'ambiance était tendue entre les deux coureurs suisses. «C'est même chaud bouillant.»
Pourquoi une telle animosité? Schurter ne réponde pas directement à cette question. Mais la lecture qu'il fait de sa relation avec Flückiger met le doigt sur une rivalité exacerbée:
Les deux Suisses n'ont pas fini de se disputer. Il reste encore quatre courses cette saison et 218 points (une victoire en rapporte 250, une 2e place 200, une 3e place 160 etc.) les séparent au classement général. Un écart à l'avantage de Nino Schurter.