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Euro 2020: la Suisse a ramené tout un pays à la vie

Swiss soccer fans react during the live broadcast of the UEFA EURO 2020 soccer match between Spain and Switzerland at the Amboss Rampe in Zurich, Switzerland, Friday, 2. July 2021. (KEYSTONE/Ennio Lea ...
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La Nati nous a ramenés à la vie et a changé la sienne

L'esprit de conquête qui a animé l'équipe de Suisse nous a repoussés dans les bras l'un de l'autre, et a répandu des énergies positives dans les villes endormies. En cela, cet Euro restera inoubliable.
03.07.2021, 09:4304.07.2021, 10:13
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Bien sûr, ce n’est que du foot, les succès de la Nati ne relanceront pas l’Accord cadre et ne feront pas revenir le berger Ötzi. Mais pour nous autres, peuple à moitié confiné et prostré, les hurlements de joie (France) comme les cris de colère (Italie) ont résonné comme une délivrance.

Il n’y avait pas trop de klaxons dans les rues pour annoncer un brillant réveil, pas trop d’embrassades sur le terrain, et tant pis si ce ne sont que des batifolages de gredins en cuissettes, pour réhabiliter des bonheurs défendus, pour nous pousser dans les bras l’un de l’autre, après une année derrière les barrières.

Ce n’est pas la première fois, bien sûr, que la Suisse cocardière met le nez à la fenêtre et les drapeaux au balcon. Mais ses cris n’avaient jamais résonné aussi fort, aussi loin, dans un chahut que nous laissions volontiers aux autres (Italie, Portugal, Espagne) sans les trouver totalement mesquins, mais un peu benêts quand même.

Fans watch the European Championship quarterfinal soccer match between Switzerland and Spain at a public viewing in Bern, Switzerland, Friday, 2 July 2021. (KEYSTONE/Manuel Lopez)
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Cette fois, ce fut notre tour. Un tour, deux tours de phase finale, mille tours de pâté de maison, le coeur ouvert à l’inconnu, en braillant comme des bienheureux. Parce que nous le voulions bien. Parce que nous en avions besoin.

Switzerland players stand facing their supporters during a penalty shootout at the end of the Euro 2020 soccer championship quarterfinal match between Switzerland and Spain at Saint Petersburg stadium ...
Image: Pool AP

La Nati, bien sûr, n’était pas si différente des autres fois, elle avait les mêmes limites, les mêmes incongruités face à la frugalité des réalités citoyennes (un employé qui aurait commis une faute n’aurait pas l’idée de se présenter le lendemain avec une tignasse peroxydée, sauf pour démontrer qu’il n’en fait qu’à sa tête), mais la Nati a surtout tenu ses promesses, de surcroît de très grandes promesses, avec beaucoup d’intelligence et de hardiesse.

La perception ne sera plus jamais la même. Comme les hockeyeurs après leur première finale de Mondial, les footballeurs suisses s'affranchissent d’un héritage. Ça ne veut pas dire qu’ils brigueront le titre au Qatar, ni qu’ils sont devenus l’égal de la France. Mais ça veut dire qu’ils peuvent exister (que nous le pouvons tous, en somme), et c’est déjà une autre perspective.

Pour toutes ces raisons, l’Euro de la Suisse restera une délivrance, non par son enjeu somme toute futile, non par ses émois sans risque, mais pour les immenses énergies positives qu’il a répandues dans nos vies endormies. C’est un peu le sentiment qui domine, en ce petit matin blême: la bande à Xhaka nous a ramenés à la vie. Nous lui en serons éternellement reconnaissants.

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Il est temps de songer à licencier le sélectionneur de la Nati
L'équipe de Suisse de hockey sur glace reste sur 13 défaites consécutives. Après les deux échecs embarrassants, honteux et humiliants en Slovaquie la semaine dernière (0-3, 3-5), la coupe est pleine. Notre sélection nous doit une réaction lors des matchs à venir contre la France (vendredi et samedi) et la Lettonie (semaine prochaine). Sinon, il sera temps de songer sérieusement au licenciement du sélectionneur Patrick Fischer.

La Suisse n'a plus dépassé le stade des quarts de finale d'un grand tournoi depuis 2018. La raison de ces échecs successifs? Probablement la perte de notre culture de la gagne, qui était autrefois l'une des meilleures au monde, et grâce à laquelle nous avons atteint la finale du Mondial en 2013 et 2018.

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