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Témoignage watson

«50 francs pour un test Covid, c'est trop cher. Je n'irai plus au stade»

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Les fans de sport non-vaccinés risquent de déserter les tribunes des stades dès octobre.Image: Shutterstock
Témoignage watson

Les tests Covid payants vont impacter les clubs et leurs fans

Le Conseil fédéral a confirmé l'introduction des tests payants dès le 1er octobre. Cette mesure risque de décourager les non-vaccinés de se faire dépister pour pouvoir se rendre dans les stades et les patinoires. Un supporter du FC Sion et de Fribourg-Gottéron l'a déjà décidé: Il n'ira plus en tribunes.
18.09.2021, 20:04
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Jonas a 32 ans et c'est un fou de sport, capable d'être à Genève-Fribourg le samedi soir et à Lugano-Sion le lendemain. Jusqu'à présent, ce résident vaudois n'avait jamais envisagé de prendre un abonnement à une chaîne sportive payante parce que, pour lui, hockey et football sont des disciplines populaires qui doivent se vivre en tribunes, dans les embruns des fumigènes.

Keystone/montage watson

Mais tout a changé depuis l'annonce des tests Covid payants dès le 1er octobre. Notre interlocuteur n'est pas vacciné, il refuse de le faire (le contenu des doses ne lui inspire guère confiance) et il n'envisage pas de payer 50 francs tous les week-ends pour obtenir un certificat lui permettant de se déplacer au stade.

Il a fait ses calculs: «Le test antigénique coûte plus cher que l'entrée au match. Si vous additionnez le prix du test (50 francs) à celui du billet (30 francs en moyenne), vous vous retrouvez avec une facture de 80 francs pour un seul match, sans compter la bière et la saucisse. C'est hors de prix.»

Jusqu'à présent, Jonas multipliait les tests Covid financés par la Confédération pour pouvoir entrer au stade.

«J'en faisais tous les week-ends. Une fois, j'en ai même fait deux, car Fribourg jouait vendredi et Sion dimanche»

Cette situation le satisfaisait. Il la trouvait même normale: «Le vaccin étant payé par l'Etat, donc par nos impôts, il me semble logique que les tests le soient aussi, surtout si le vaccin est un choix, comme ne cesse de l'affirmer le gouvernement.»

Mais désormais, Jonas compte les jours le séparant de son canapé. «J'irai encore voir un match de Fribourg-Gottéron puis un autre à Grasshopper, le 26 septembre. Ce sera peut-être le dernier match de ma vie, j'en sais rien!» Il rigole à moitié. Sait que les week-ends seront moins festifs après le 1er octobre. «Je viens de prendre un abonnement pour Blue sport, histoire de suivre la Super League à la télé. Ça ne m'était encore jamais arrivé!»

Il y a quand même une enceinte sportive dans laquelle il pourra toujours se rendre mais dont il préfère taire le nom, pour éviter que les autorités ne renforcent les contrôles. L'idée lui est venue lors d'un récent déplacement.

«Ce jour-là, je m'étais présenté à l'entrée avec un test antigénique parfaitement valable. Or la machine du préposé au contrôle des billets n'a pas pu lire mon code QR, pour je ne sais quelle raison technique. Le sécu a alors examiné mon document, et voyant que la date du test était valable, m'a laissé entrer. J'utiliserai le même papier la prochaine fois, en modifiant simplement la date sur Word.»

Le genre de manoeuvre qui ne passera pas partout. Et qui est loin de le consoler. «Ca m'embête grave de ne plus pouvoir me déplacer. C'est dommage pour moi, et aussi pour les clubs, qui vont perdre des spectateurs.»

Les clubs s'attendent en effet à une diminution de leur affluence. Dans notre pays, une seule personne sur deux est vaccinée (53,18% selon les chiffres officiels communiqués mercredi). L'autre moitié doit toujours se faire tester pour se rendre au stade. «On craint de perdre davantage de public, au même titre que le milieu de la restauration», admet le responsable communication du FC Sion.

A Fribourg-Gottéron, Raphaël Berger a deux discours:

  • Le premier est celui tenu par le directeur général du club: «Il y a déjà des fans qui ne venaient pas en raison du certificat Covid exigé. Si les tests deviennent payants, nous en perdrons un peu plus encore.»
  • Le second discours est celui du citoyen: «Les gens se débrouillent. Ils n'ont qu'à se faire vacciner!»
Raphael Berger, Generaldirektor des HC Fribourg-Gotteron, anlaesslich einer Medienkonferenz zum Saisonstart 2016/17 des Eishockey-Klubs HC Fribourg-Gotteron, am Dienstag 5. September 2017, in Fribourg ...
Raphaël Berger en conférence de presse.Image: KEYSTONE

Les équipes peinent à estimer le manque à gagner consécutif aux mesures qui entreront en vigueur le 1er octobre, ne sachant pas quels spectateurs entraient jusqu'à présent grâce à un vaccin ou à un test. Les appareils aux bornes ne faisaient en effet que scanner les codes QR.

Mais les chiffres que nous ont transmis le Servette FC permettent de situer le pourcentage minimum de non-vaccinés parmi ses supporters. Le club grenat proposait à ses fans ne possédant pas de certificat Covid de se faire tester au stade avant chaque rencontre de championnat. «Ils étaient en moyenne entre 350 et 450 par match», nous informe le SFC.

Sur une moyenne de 4780 spectateurs, cela représente environ 8,5%. Un chiffre qui ne comptabilise pas tous les supporters s'étant fait contrôler dans une autre structure que celle du Stade de Genève, la veille ou l'avant-veille du match.

Servette-Saint-Gall, le 12 septembre à Genève.
Servette-Saint-Gall, le 12 septembre à Genève.

Au final, cela fait beaucoup de supporters que Servette et les autres clubs de football et de hockey espèrent ne pas perdre en octobre.

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