Il y a eu un gros couac au Stade de France
Fait suffisamment rare pour être souligné, l’Afrique du Sud évoluait en blanc samedi au Stade de France lors de son test-match face aux Bleus, remporté 32-17, malgré une deuxième mi-temps disputée à quatorze. Une victoire nette et sans bavure, donc.
Cependant, les Springboks ont rapidement retrouvé leur vert habituel, non pas à cause d'un changement de tenue forcé, mais parce que la peinture appliquée sur la pelouse pour le marquage des sponsors a déteint.
Bien sûr, les joueurs du XV de France ont eux aussi été touchés, mais cela s’est moins vu à l’image, leur maillot bleu camouflant davantage les traces de peinture.
Comment un tel incident a-t-il pu se produire lors d’un match de ce calibre, opposant le vainqueur du dernier Tournoi des Six Nations aux doubles champions du monde en titre? L’Equipe a enquêté et révélé une série de ratés embarrassants.
Habituellement responsable de l’habillage des pelouses françaises de rugby, la société basque Trace Sports a cette fois confié une partie du travail à l’entreprise britannique Amayse, en charge samedi du centre du terrain où trônait le logo vert de la marque Quilter, sponsor titre de la tournée d’automne.
Or les deux prestataires emploient des procédés différents et ne semblent pas respecter les mêmes standards de qualité. «Eux peignent au pistolet, nous à la main. Ils utilisent des peintures australiennes qu'on a eues pendant longtemps, mais depuis sept-huit ans, on a la nôtre qui n'est pas parfaite, mais un peu mieux. Et surtout, eux sont relativement bourrins, nous on fait plutôt attention», s'est défendu Jean-Michel Larroque, PDG de Trace Sports, dans les colonnes de L'Equipe. Son équipe se chargeait de peindre les zones d’en-but.
Amayse aurait donc badigeonné la pelouse avec entrain et accumulé les couches de peinture, alors que l'application s'est faite le jour du match, conformément au protocole, qui plus est sous la pluie, soit un contexte retardant inévitablement l’absorption. «Les logos ont été validés dans la matinée et plusieurs retouches ont eu lieu vers 15 heures. Mais ce n’est pas cela qui pose problème. C’est vraiment l’utilisation de la pulvérisation dès 8 heures du matin sur une pelouse encore humide», ont expliqué au journal des représentants de la Fédération française de rugby (FFR).
Ajoutez à cela les tenues claires des joueurs sud-africains, et le festival de réactions sur X n’a pas manqué. «Encore une occasion de briller d'incompétence aux yeux du monde!», pouvait-on lire sur la plateforme le soir de la rencontre.
Aucun problème similaire n’a été constaté lors des autres test-matchs du week-end, notamment en Angleterre ou en Ecosse, où la publicité virtuelle est employée, une pratique interdite chez nos voisins français.
