Une mesure symbolique a été prise pour honorer Muriel Furrer
Avec quatre breloques, la Suisse fait partie des nations ayant remporté le plus de médailles aux Championnats du monde de cyclisme sur route, aux côtés des Pays-Bas, de la France, de la Belgique et de l'Espagne.
Le titre de Marlen Reusser dans le contre-la-montre femmes, après tant de galères, reste bien sûr la plus belle réussite de la délégation helvétique. Mais une autre médaille, celle d'Anja Grossmann, troisième de la course en ligne juniors, revêt elle aussi une forte charge symbolique.
C’est en effet sur cette même épreuve, en 2024, que sa compatriote Muriel Furrer avait lourdement chuté, avant de succomber le lendemain à ses blessures à la tête, à l’hôpital universitaire de Zurich.
Une décision symbolique
Un an plus tard, le souvenir de Muriel Furrer a naturellement plané sur la course, d’autant que, juste avant le départ, l’Union cycliste internationale a annoncé le retrait du dossard 84 que portait la Suissesse lors de son tragique accident.
«La mort de Muriel Furrer, une jeune coureuse prometteuse, survenue lors de nos Championnats du monde UCI l’an dernier, a jeté une ombre de deuil sur l’ensemble de la communauté cycliste», a commenté David Lappartient, président de l’UCI.
La mesure n’a toutefois pas été très perceptible samedi dans les rues de Kigali, puisque seules 73 concurrentes ont pris le départ, plusieurs délégations ayant renoncé à faire le déplacement au Rwanda en raison de coûts jugés trop élevés. Nul doute qu’elle le sera davantage à l'avenir, au fil des prochaines start-lists. Après tout, 120 jeunes femmes étaient alignées à Zurich en 2024, un chiffre bien plus habituel.
Suivi en temps réel
Le souvenir de l’accident de Muriel Furrer a également refait surface avec la mise en place d’un nouveau système de sécurité: des trackers GPS placés sous la selle de chaque participant, afin d’éviter le scénario de l'an passé.
Pour rappel, la Zurichoise de 18 ans était restée de longues minutes, seule et inerte, dans un sous-bois à proximité immédiate de la route, sans que personne ne remarque sa présence.
Le nouveau système, «piloté depuis le centre de contrôle des Championnats du monde», a permis «de suivre en temps réel les données de position et de vitesse de l’ensemble du peloton», afin d’identifier «toute situation inhabituelle, comme l’arrêt soudain d’un coureur sur le parcours», selon un communiqué de l’UCI. Concrètement, dès qu’un participant s’immobilisait, sa position exacte était immédiatement transmise aux membres concernés du convoi.
Cette technologie avait été testée le mois dernier lors du Tour de Romandie féminin, avant d’être perfectionnée en vue des Mondiaux. En Suisse, son utilisation avait suscité quelques remous: cinq équipes ayant refusé d’équiper leurs vélos de trackers GPS avaient été disqualifiées de la boucle romande.