«Shaqiri m’en a voulu pour mes remarques sur son poids»
Thorsten Fink, est-ce un sentiment spécial pour vous d'affronter le FC Bâle?
Le FC Bâle me tient toujours à cœur. J’ai aimé la ville, les supporters, la Muttenzerkurve. Et j’y ai aussi fait du bon travail. Mes débuts ont été difficiles. Georg Heitz (réd: alors directeur sportif du FCB) était d'ailleurs nerveux après seulement huit matchs. Mais ensuite, ça a décollé et nous avons tout renversé. C'est donc toujours spécial pour moi, parce que Bâle est le club avec lequel j’ai obtenu le plus de succès: deux titres de champion et une victoire en Coupe.
Comment allez-vous préparer votre équipe pour affronter votre ancien club?
Le FC Bâle est toujours un bon club en Europe, une équipe qui ne se contente pas de défendre, mais qui veut jouer au football et qui est difficile à manœuvrer. Je pars de ce principe. Mais je pense aussi qu’en ce moment, ils sont plus forts à domicile qu’à l’extérieur. Il faudra donc en profiter et se méfier aussi de Xherdan Shaqiri.
Ce seront des retrouvailles avec Xherdan Shaqiri. Quand l’avez-vous rencontré pour la dernière fois?
Certainement à l’époque où il jouait au Bayern Munich. Ça remonte à longtemps: je ne m'en souviens plus précisément. Xherdan est l'exemple parfait d'un joueur que j'ai apprécié entraîner. Il m’a plu dès la première fois que je l’ai vu lors d’un stage à Saint-Moritz. Bien sûr, le club faisait déjà un très bon travail de formation, mais en équipe première, les joueurs de petite taille n’étaient pas forcément très appréciés. Je pense pouvoir dire que j’ai largement contribué à sa brillante carrière. C’est pour cela que je me réjouis de revoir Xherdan.
Par exemple, en tant qu’arrière gauche lors de la finalissima 2010 à Berne, pour arrêter le meilleur buteur Seydou Doumbia. Il fallait y penser! Votre audace et celle de Shaqiri vous ont valu à tous les deux votre premier titre de champion.
Cela a aussi donné un vrai élan à ma carrière, ainsi qu’à ma motivation pour développer et faire progresser de jeunes joueurs. Il y en a eu plusieurs, comme Jonathan Tah, Heung-min Son ou Hakan Calhanoglu. Granit Xhaka en fait bien sûr partie, tout comme Shaqiri. Je n’ai jamais eu peur de les lancer dès le départ, car ils m’ont toujours donné le sentiment que je pouvais compter sur eux, qu’ils étaient suffisamment audacieux et intelligents sur le terrain pour mettre en œuvre mon style de jeu.
Même si vous ne vous êtes pas vus depuis son passage au Bayern, avez-vous gardé le contact avec Shaqiri?
Pas vraiment. Nous nous apprécions beaucoup, mais je crois qu’il m’en voulait un peu à un moment parce que j’avais dit qu’il aurait pu tirer encore plus de son potentiel avec quelques kilos en moins. Vous savez, je veux toujours le meilleur pour mes joueurs. Mais Xherdan peut vraiment être satisfait de sa carrière. Il a beaucoup accompli, et tout cela, il l’a réalisé par lui-même.
Votre club de Genk réalise une bonne campagne en Ligue Europa, notamment grâce à des victoires sur la pelouse des Rangers et à Braga.
Nous sommes forts en Ligue Europa parce que nos adversaires jouent très haut contre nous. Cela nous permet de mettre en avant nos points forts, notamment nos joueurs très rapides. Cela se remarque davantage au niveau international que dans notre championnat, où les équipes jouent plus bas et privilégient les contres.
Vous êtes en bonne position pour accéder à la phase à élimination directe.
Si nous remportons le match contre Bâle, tout restera possible. Il y aura ensuite Utrecht et Malmö, dont la saison est déjà terminée, mais d’abord la partie contre Midtjylland, qui sera pour moi la plus difficile: ils ne perdent presque jamais depuis des mois. C’est pour cela que le match contre Bâle peut être décisif pour accéder au tour suivant. Nous voulons saisir cette opportunité.
