Xamax a créé un concept insolite pour se rapprocher de ses fans
Neuchâtel Xamax a réalisé le rêve qu'ont beaucoup de fans de football. Oui, à la Maladière, les supporters du club rouge et noir peuvent directement poser leurs questions à leurs idoles à la fin des matchs, en face à face.
Quelques minutes après le coup de sifflet final, un joueur xamaxien se rend dans la tribune C, vers les buvettes. En maillot et crampons, il prend place sur un siège surélevé, entouré des fans qui peuvent lui poser chacun leur tour une question au micro. Le premier Xamaxien à se prêter au jeu a été le milieu Fabio Saiz après la rencontre contre Etoile Carouge, le 22 août. Vendredi dernier, après le succès contre Wil, c'est Salim Ben Seghir qui s'est présenté devant les supporters neuchâtelois. L'«élu» est en principe un Xamaxien qui s'est mis en évidence positivement durant la rencontre.
La démarche – intitulée «La 3ème mi-temps» – est toute récente: elle a débuté au même moment que la nouvelle saison. Et elle est insolite en Suisse. «J'ai vu ça quand je suis allé voir un match en Angleterre, à Fulham», raconte Christophe Tufarolo, le responsable marketing et communication de Xamax. «On s'est dit que ce serait chouette de faire la même chose à la Maladière. Je n'ai vu ça nulle part ailleurs dans notre pays».
Derrière cette idée, le club de Challenge League a la volonté de se rapprocher de ses fans. «On a mené beaucoup d'enquêtes de satisfaction et de sondages auprès d'eux», explique Christophe Tufarolo.
L'interview de Ben Seghir par les fans 📺
Le chef communication et marketing du club de la Maladière dégage aussi deux autres raisons, secondaires. L'une est économique, l'autre organisationnelle: «Les spectateurs restent plus longtemps dans le stade après le match, en consommant des boissons. Et puis, ça permet d'éviter les embouteillages à la sortie du parking».
Questions piquantes et spontanéité
L'initiative demande une petite logistique: il s'agit d'amener le joueur au milieu de la tribune, qui est entouré sur place d'un agent de sécurité et d'une petite équipe animation, qui s'occupe de la modération. «On a décidé de faire ces interviews par le public uniquement après les victoires. C'est plus facile au niveau sécuritaire et les joueurs sont davantage motivés à répondre aux questions», confie Christophe Tufarolo.
Mais attention, bonne ambiance n'est pas synonyme de langue de bois. «On est même content quand des questions piquantes obligent les joueurs à sortir de leur zone de confort», avoue le chef communication de Xamax.
Parce que oui, pour les footballeurs, devoir répondre à des questions de fans – parfois plus intimes et moins prévisibles que celles des journalistes – est un exercice différent d'une conférence de presse traditionnelle. «On leur a expliqué le concept juste avant le match contre Carouge, et ils l'ont très bien accepté. Tous ont parfaitement joué le jeu jusqu'à maintenant, et je ne peux que les remercier», se réjouit Christophe Tufarolo.
Et le moins qu'on puisse dire, c'est que les deux Xamaxiens, jusqu'à présent, qui ont répondu à leurs fans ont été généreux: ils sont chacun restés environ 20 minutes.
La démarche semblent aussi beaucoup plaire aux supporters.
Désormais, Christophe Tufarolo espère que de plus en plus de supporters xamaxiens prendront le micro pour questionner les rouge et noir. Et souvent, aussi, car ça voudrait dire que les pensionnaires de la Maladière ont gagné. Prochaine interview publique dès le 3 octobre, après le match contre Stade Lausanne Ouchy?