Ce petit club romand vit un casse-tête avant de défier Bâle
Le FC Grand-Saconnex a reçu ce week-end une double dose d’émotions. Samedi, le club de Promotion League s’est imposé 4-3 au Locle, lors du deuxième tour de la Coupe de Suisse, décrochant ainsi, comme six autres formations romandes, un ticket pour les huitièmes de finale. Dimanche, l’adrénaline s’est prolongée. Et pour cause: les Genevois ont tiré au sort le FC Bâle.
Sur le coup, Valentin Toffoletto, directeur sportif du club, a exulté. Non seulement son équipe héritait du collectif le plus prestigieux de Suisse, mais elle allait peut-être aussi pouvoir respirer un peu sur le plan financier, elle qui fait face à la dure réalité de la troisième division et qui est confrontée à une dette liée aux déplacements ainsi qu'aux frais d’arbitrage.
Rapidement, une idée a donc émergé, et a même été partagée par Toffoletto lui-même sur les réseaux sociaux: étant donné que le centre sportif du Blanché est trop petit et ne répond pas aux exigences de sécurité pour accueillir Bâle, Grand-Saconnex se doit d'inverser la rencontre et de jouer cette affiche au Parc Saint-Jacques. Il en a la possibilité, si un accord est trouvé dans les cinq jours qui suivent le tirage au sort.
Mais comment tirer profit d’un déplacement quand, en Coupe de Suisse, la recette n’est pas partagée et revient intégralement à l’équipe qui reçoit? Contacté lundi par watson, au lendemain du tirage au sort, Valentin Toffoletto explique avoir voulu compter sur la générosité du FCB. «Quand on a la chance de jouer contre le grand FC Bâle, on espère forcément un geste sur la recette, qui pourrait changer les finances du club sans pour autant impacter celles de Bâle.»
Le directeur sportif du FC Grand-Saconnex avait des raisons de croire en la bienveillance bâloise. Au premier tour, les Rhénans ont accepté de recevoir le FC Bienne, la Tissot Arena étant indisponible en raison de la pose d’une pelouse synthétique. Selon CH Media, groupe auquel watson appartient, le FCB, d’abord réticent, aurait finalement consenti à partager la recette du match en deux, déduction faite de tous les frais. Cette partie, qui mettait aux prises deux clubs proches géographiquement et récemment opposés en finale de la Coupe de Suisse, avait attiré 16 323 spectateurs.
Cependant, la réception du FC Grand-Saconnex en huitième de finale pourrait drainer une affluence beaucoup plus faible. Si la date exacte de la rencontre n’est pas encore connue, on sait déjà qu'elle se disputera un soir de décembre en semaine.
Or une faible affluence constitue un frein pour le FC Bâle. Car si le club évoluant à domicile perçoit la recette, il doit également assumer le risque de pertes. «On est rattrapés par une réalité très nette: l’ouverture du Parc Saint-Jacques coûte cher. Apparemment, s’il y a moins de 10 000 personnes dans le stade, cela engendre une perte pour le club», souffle Valentin Toffoletto. Dommage pour les amateurs, d'autant qu'inverser le match était aussi «l'occasion pour nos joueurs de découvrir le Parc Saint-Jacques. C'est quelque chose de beau et magnifique».
Grand-Saconnex devra donc très certainement trouver un stade proche de ses bases pour accueillir le FC Bâle. «On risque d'organiser ce match à Genève. On ne sait pas encore où: on va voir», souligne le directeur sportif. Carouge ou Meyrin sont des alternatives envisageables, pour tenter de faire de cette partie une réussite autant sportive qu'économique.
«Gagner de l'argent avec la Coupe de Suisse est possible, mais cela reste difficile», constate toutefois Valentin Toffoletto, qui espère ne pas être déficitaire comme il y a deux ans, quand le FC Grand-Saconnex avait reçu le Stade Lausanne Ouchy au premier tour.