C'est en dessinant un «X» avec ses bras que la lanceuse de poids Raven Saunders était montée sur le podium des JO de Tokyo, il y a trois ans désormais. Ce signe représentait alors «l'intersection où se rencontrent toutes les personnes opprimées», selon les dires de la médaillée d'argent. Il diffère en tout point de celui aperçu aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Son «X», la Turque Esra Yildiz Kahraman l'a mimé par deux fois avec les doigts. Il symbolise la paire de chromosomes XX attribuée au genre féminin et consiste à dire que son combat n'aurait jamais dû avoir lieu, et qu'il ne respectait pas l'équité sportive.
Yildiz Kahraman était opposée en demi-finale à Lin Yu Ting, une boxeuse présentant des taux d'hormones masculines trop élevés, et qui subit ces derniers jours une campagne de harcèlement autour de son hyperandrogénie. Sa présence à Paris est vivement contestée, au même titre que celle de l'Algérienne Imane Khelif.
Ces deux boxeuses ont été disqualifiées des Mondiaux 2023 organisés par la Fédération internationale de boxe (IBA), car elles ont «échoué à se conformer aux standards d'éligibilité d'après les résultats d'un test biochimique». Le Comité international olympique (CIO) a pour sa part autorisé Yu Ting et Khelif à participer aux JO dans la catégorie féminine, celle où elles boxent depuis toujours.
C'est la deuxième fois que ce signe polémique apparaît après un combat de la Taïwanaise. Le premier a été à l'initiative de la Bulgare Sveltlana Staneva, vaincue par Lin Yu Ting en quart de finale des moins de 57 kg. Il pourrait à nouveau être reproduit d'ici la cérémonie de clotûre. Lin Yu Ting et Imane Khelif sont toutes les deux en finale de leur catégorie.
(roc)