Cette année, la fête d'anniversaire de Raphaël Wicky pourrait se prolonger un peu. Le coach des Young Boys a soufflé ses 46 bougies mercredi et ce dimanche, si son équipe s'impose contre Lucerne dans un Wankdorf à guichets fermés, il pourrait être sacré champion.
Ce titre serait le plus beau cadeau d'anniversaire pour Wicky. Il s'agirait de son premier trophée chez les professionnels, après des années d'attente et plusieurs échecs. Mais changera-t-il pour autant durablement et positivement la réputation du Valaisan? Ce n'est pas certain. Car son licenciement du FC Bâle sans avoir remporté le moindre titre résonne encore dans les esprits. Remercié à l'été 2018, Wicky avait perdu un championnat que Bâle avait remporté huit fois de suite.
Cette saison, il va certes remporter le championnat très tôt (fin avril) avec YB, mais les performances de son équipe ne sont pas perçues comme particulièrement exceptionnelles. Le public pense que si Berne a 19 points d'avance après 29 tours, c'est surtout parce qu'aucune équipe n'est capable de rivaliser avec le club de la capitale sur la durée.
Wicky est en train de faire l'expérience de ce que de nombreux entraîneurs du FCB ont dû vivre à la grande époque bâloise (huit fois champion entre 2010 et 2017). Il ne suffit pas de gagner, il faut être convaincant, et même produire un peu de spectacle. Deux matchs nuls de suite suffisent à créer une crise. Christian Fassnacht résume bien le sentiment général:
Il ne faut pas sous-estimer le rôle de l'entraîneur d'YB, surtout dans une saison comme celle qu'il vient de vivre. Comme les Young Boys ont échoué en play-off pour la participation à la Conference League (défaite aux tirs au but contre Anderlecht), les matchs européens prévus au budget ont soudain disparu. Wicky, lui, a dû tout d'un coup se demander comment il pouvait garder un bon esprit de compétition avec un contingent pensé en quantité et en qualité pour disputer l'Europe.
Comment y est-il parvenu? Cedric Itten, meilleur buteur de la ligue, explique que son entraîneur a «très, très bien géré la situation sur le plan humain. Ce n'est pas facile d'avoir autant de joueurs qui aimeraient tous avoir plus de temps de jeu. Il a pris chacun à sa manière et a réussi à créer une véritable équipe». Pour cela, il est parvenu à entretenir un mélange entre sérieux et décontraction.
Christian Fassnacht ajoute que «Wicky est un fanatique de football au sens le plus positif du terme».
Malgré le scepticisme entourant le jeu prôné par YB, il ne serait pas surprenant, compte tenu de l'adhésion du groupe et des résultats de Raphaël Wicky dans la capitale, que le contrat du Valaisan (qui court jusqu'à l'été 2024) soit bientôt prolongé.
Adaptation en français: Julien Caloz