Paris a éliminé le Bayern et aussitôt, avec le goût de l'outrance qui caractérise les rageux de son pays, il est devenu «le nouveau favori de la Ligue des champions».
D'une victoire 3-2 à Munich où il a repoussé trente tirs, le PSG a concédé une défaite 1-0 dans laquelle il s'est heurté trois fois aux poteaux (Neymar) et cinq autres fois à Neuer. Le foot est ainsi fait, bizarre et cruel, à pourfendre les êtres désespérément rationnels. Le PSG est ainsi fait, capable de perdre un match de sous-préfecture à Lorient ou à Nantes, en étant perclus de raideurs aristocratiques, et capable de battre le champion d'Europe avec des valeurs de sacrifice, en mode blue color, en se pliant à toutes les contraintes.
On a Fideo et @kimpembe_3 si ça te convient 😍
— Paris Saint-Germain (@PSG_inside) April 14, 2021
Bonne nuit à tous, cette qualification est aussi la vôtre ❤️💙 https://t.co/7nl3UO0I05 pic.twitter.com/p3NEsEyR2G
Un PSG insondable et imprévisible, tergiversant les esprits cartésiens, à moins qu'il ne soit tout simplement protéiforme et sélectif. On voulait voir Mbappé et Neymar, on a vu Gueye et Di Maria. On a loué de riches individualités, au risque de quelques egotrips, on prête aujourd'hui des vertus collectives inestimables. D'une escouade de jet-setteurs en liquette, Paris est subitement devenue une grande équipe en conquête, de celles qui mouillent le maillot, comme disent les rageux d'antan.
Une de Kimmich qui a préféré parler avant le match plutot que d'agir sur le terrain svp pic.twitter.com/Gsawb46GVS
— ADL🦊 (@Nino_brwnn) April 13, 2021
Il n'y a pourtant aucune outrance dans toute cette histoire, juste la stricte réalité: s'il y a bien un enseignement à tirer de ses victoires contre Barcelone et le Bayern, c'est que le PSG est capable de tout, sans la moindre raison ni vergogne. Absolument tout, même de gagner la Ligue des champions. Bien sûr que oui.
Pas besoin de parler le schwyzerdütsch pour comprendre le sens de la phrase: «Scheissegal, wie!» Comme le PSG, l'équipe de Suisse féminine a obtenu sa qualification à l'Euro 2022 par tous les moyens, des plus louables (quel cran!) aux plus évitables (égalisation poussive à 1-1, victoire 3-2 aux tirs au but, alors que la République tchèque a eu les meilleures chances en prolongations).
Les Suissesses se sont réveillées tard (59e), mais pas trop tard. Comme au match aller, l'ouverture du score des Tchèques a sonné ce brillant réveil, ou peut-être les cloches, sinon les deux en même temps. Portée par sa capitaine Lia Wälti, la Suisse est subitement devenue moins nerveuse et plus entreprenante, toujours en danger, à chaque instant, mais plus sûre de sa force, de son style, de son destin européen.
Les barbes piquent et les mots blessent: c'est parti pour les play-off...
Ailleurs, Zoug, grandissime favori au titre, a chichement battu Berne, qualifié de dernière minute (4-2), tandis que Lugano a torpillé Rapperswil 6-2. Les barbes n'ont pas fini de pousser et le ton de monter...
Pour prévenir un éventuel retour de bâton, voici un extrait des mémoires de Roy Keane, idole rugueuse et cabotine de Manchester United:
Ce soir, méfions-nous, d'autres se préparent à faire des folies (Liverpool - Real Madrid, Borussia Dortmund - Manchester City).