C'est dans un communiqué, intitulé «un grand homme s’en est allé», que l'association Défi Parkinson a annoncé ce jeudi la disparition d'Yves Auberson. Le Nyonnais de 54 ans s'était fait connaître du grand public en 2020 lors de son incroyable raid pédestre entre Montreux et les Grisons (aller-retour).
Plus de 1000 kilomètres de marche en montagne au cours desquels il était tombé (souvent), mais s'était relevé (toujours), à l'image de son combat contre le mal neurodégénératif incurable que les médecins lui avaient diagnostiqué à l’âge de 35 ans et qui était devenu son compagnon de route. Yves Auberson l'appelait «Monsieur Parkinson».
Ce passager clandestin causait des tremblements et des mouvements involontaires qui déstabilisaient le Nyonnais et le ralentissaient, sans toutefois parvenir à l'arrêter. «Quand je marche, j'ai l'impression de vivre. La maladie s'en va», ne cessait de répéter Yves Auberson, dont le courage et l'abnégation lui avaient valu le titre de «Personnalité La Côte 2020».
Atteint de Parkinson, il traverse les Alpes suisses à pied... Retour sur l'incroyable exploit d'Yves Auberson !
— France 3 (@France3tv) November 25, 2021
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Son épopée alpestre, très médiatisée, avait ému le public, qui avait découvert une personnalité dont le courage forçait l'admiration. Elle avait aussi permis d'en apprendre davantage sur les symptômes méconnus de la maladie, dont des gestes lancés de manière intempestive par un corps habité.
Les personnes touchées par la maladie souffrent aussi du symptôme opposé: le freezing. «C’est comme si on me coulait du plomb dans les veines. C’est ce qui m’angoisse le plus», disait l'enfant de Gingins, comparant sa situation à celle des squales:
Le marcheur devait ingurgiter 15 pilules au quotidien. Il avait subi une opération au printemps 2021. Les électrodes placées dans son cerveau devaient lui permettre de gagner des années de vie «normale». «Mais la maladie a évolué beaucoup plus rapidement qu’on ne l’espérait et les cellules continuaient à se détruire… trop vite», a témoigné Michel Zryd (ami du Vaudois) cette semaine dans La Côte.
Yves Auberson avait décidé et organisé sa mort, assisté par l'association Exit. «Ce sportif n’aurait guère supporté la vie d’EMS à 54 ans, a écrit le journaliste Didier Sandoz jeudi. Décision a été prise, il y a trois semaines environ, de mettre un terme à ses douleurs. Il est revenu une ultime fois dans son studio nyonnais pour prendre congé de ses proches et de la vie, sur l’air musical de Vangelis "Conquest of Paradise".»
«Entouré de l’amour de ses proches, Yves Auberson est parti comme il a vécu, avec courage et dignité», a communiqué l'association Défi Parkinson. Un grand homme s'en est allé.