Portugal-France est devenu un classique du football européen, mais les confrontations ont souvent tourné à l'avantage des Bleus. Au coup d'envoi du deuxième quart de finale de l'Euro ce vendredi, le bilan était en effet de 19 victoires tricolores pour six succès portugais et trois matchs nuls.
Les comptes ont longtemps été douloureux pour les Lusitaniens, notamment en grands tournois, car les Bleus les ont éliminés en 1984, 2000 et 2006, toujours en demi-finale. Sauf qu'en 2016, le Portugal est venu prendre sa revanche, en battant 1-0 la France, chez elle, en finale de l'Euro. Le buteur? Un certain Eder qui, d'une frappe furtive, rappelant celle du redoutable Nuno Gomes, marquait à la 109e minute.
Ce sont pourtant les Lusitaniens qui ont réalisé la meilleure entame de match, en se projetant principalement sur le côté gauche, celui de Rafael Leão, particulièrement en jambes. Mais une frappe tendue de Théo Hernandez, boxée par Diogo Costa, a redonné confiance aux Bleus dans cette partie (20e). Les Portugais ont repris le contrôle du ballon et ont fait courir les Tricolores, n'hésitant pas à renverser le jeu. Ils n'ont toutefois pas véritablement inquiété les Bleus. 0-0 à la pause.
La deuxième période a débuté sur un une-deux français à l'initiative de Kylian Mbappé, conclu par une frappe à l'entrée de la surface de réparation. Diogo Costa n'était pas inquiété. Peu avant l'heure de jeu, Leão, encore, s'extirpait côté gauche et affolait la défense française, uniquement repris par Camavinga. Le Portugal a alors insisté, enchaînant deux occasions en 20 secondes. Maignan a repoussé une frappe de Bruno Fernandes et celle de Cancelo s'est envolée (61e). Le portier français sauvait une nouvelle fois les siens dans la foulée, quand Vitinha venait reprendre un centre de Leão.
Mais les Français se sont rebiffés. Ils n'étaient pas loin d'ouvrir le score contre le cours du jeu, lorsque Kolo Muani s'est présenté seul face à Diogo Costa (63e). C'était ensuite à Camavinga de frapper au but. Sa frappe frôlait le montant (70e). Dembélé a apporté de la vitesse au jeu des Bleus et se procurait une occasion trois minutes plus tard. Là encore, ce n'était pas cadré. La France venait à son tour d'avoir son temps fort.
Ronaldo, relativement transparent depuis le début du match, aurait pu marquer le 1-0 suite à un débordement de Francisco Conceição, mais sa frappe s'est dérobée (93e). La Seleção a tenu le ballon, donnant parfois des frayeurs à la France, notamment sur le côté droit, celui de Conceição. Le danger côté Bleus ne venait que des percussions et des dribbles de Dembélé et Barcola. Le match s'est emballé dans les dernières secondes, mais le score est resté nul et vierge. 0-0, et donc une séance de tirs au but, que les coéquipiers de Ronaldo pouvaient aborder avec confiance après les exploits de Diogo Costa en huitième de finale contre la Slovénie. Dans cet exercice, la victoire est finalement revenue à la France (5-3), sans que Kylian Mbappé ne tire, car sorti du terrain à la mi-temps des prolongations.
Les Bleus restaient sur trois défaites aux tirs au but. La première en 2006, en finale du Mondial contre l'Italie. La deuxième en 2021, c'était bien sûr contre la Nati en huitième de finale de l'Euro. La troisième en 2022, là encore en finale de Coupe du monde, face à l'Argentine. Ce n'est pas si étonnant de revoir l'équipe de France gagner dans cet exercice. Mike Maignan est un spécialiste comparé à Hugo Lloris. La France a également travaillé les tirs aux but, alors qu'elle ne le faisait pas auparavant, en tout cas sous Didier Deschamps. Le sélectionneur tricolore estimait qu'il s'agissait d'une loterie et qu'on ne pouvait pas reproduire la tension du match à l'entraînement. Mais dès la préparation du huitième de finale contre la Belgique, Deschamps a demandé à ses hommes de frapper des pénaltys. «Il y a toujours le facteur chance. Les conditions d’entraînement ne seront jamais les conditions de match, mais on les travaille quand même», précisait Ibrahima Konaté en conférence de presse. Le travail semble avoir payé.
(roc)