Relégué, Bordeaux a vécu une soirée horrible à cause de ses ultras
Vladimir Petkovic doit être très heureux d'avoir échappé à ça. Samedi soir, les Girondins de Bordeaux – coachés par l'ex-sélectionneur de la Nati jusqu'en février – ont vécu l'une des pires soirées de leur longue existence.
Primo, parce qu'après le nul 0-0 contre Lorient à domicile, ils sont certains d'être relégués en Ligue 2: avant la dernière journée, ils ont 3 points retard sur le barragiste Metz et une différence de buts très défavorable (-12 par rapport aux Lorrains). Une première depuis 1960, si on exclut la relégation administrative de 1991. Ensuite, et c'est lié: leurs supporters leur en font voir de toutes les couleurs.
🚨 BORDEAUX EST RELÉGUÉ À 99,9999 % ! 🔻😨
— Actu Foot (@Actu__Foot__) May 14, 2022
Les Girondins ont une différence défavorable de 12 buts par rapport à Metz, 18e.
🚨🔔@ActuFoot_ pic.twitter.com/SsSTzySKjS
Furieux de la situation de leur équipe favorite, ils ont lancé les hostilités déjà avant la partie. Des centaines d'entre eux avaient décidé de bloquer le car des Girondins à son arrivée au stade, histoire de faire savoir une énième fois leur colère aux joueurs et au staff. Mais la police ne leur en n'a pas donné l'occasion. Elle a dispersé les insurgés avec du gaz lacrymogène et une lance à eau.
⚽️ le bus des @girondins serait passer de l’autre côté du stade ! Les forces de l’ordre ont lancé des « fumigènes » #girondins pic.twitter.com/1Jfhch4vci
— Dorian Malvesin (@MalvesinDorian) May 14, 2022
⚽️ le « bus » des @girondins arrive au @MatmutAtl toujours des gaz lacrymogènes #FCGB #girondins pic.twitter.com/qIbbyCsFsV
— Dorian Malvesin (@MalvesinDorian) May 14, 2022
Pas de quoi faire abdiquer les frondeurs, qui ont accueilli leur équipe sur la pelouse avec des sifflets et deux immenses banderoles des plus explicites:
🔵⚪️ le message des @ub87officiel avant Bordeaux - Lorient est limpide : «Vous êtes la honte de nos 140 ans d’histoire !» #FCGBFCL #Girondins pic.twitter.com/9kXBxJv9ga
— Emery Taisne (@EmeryTaisne) May 14, 2022
Deuxième banderole des UB87 contre les @girondins #FCGBFCL pic.twitter.com/m3qYron7TO
— Zebulon Crocis (@ZCrocis) May 14, 2022
Si le message placardé au bas de l'anneau supérieur est resté déployé tout le match, les banderoles – toutes aussi hostiles – au bas du virage se sont succédées. Elles ont notamment visé le gardien habituellement titulaire et capitaine, Benoît Costil, en froid depuis quelques semaines avec les ultras:
Pour l instant, le spectacle est en tribunes avec une banderole pour Costil maintenant… «Virage sud tribune bénévole, Costil a 200k par mois. Le seul profiteur du système c est toi» #FCGBFCL #Girondins #Bordeaux pic.twitter.com/WGBAo6nIgh
— Emery Taisne (@EmeryTaisne) May 14, 2022
Une p'tite dernière pour la route👇
88e minute de ce #FCGBFCL (0-0) les Ultramarines chantent leur "colère noire" et préviennent que "ça va péter". Pour l'instant, Bordeaux n'est pas mathématiquement relégué mais c'est tout comme pic.twitter.com/aIxn1iLcmu
— Sud Ouest Girondins (@SO_Girondins) May 14, 2022
Le clou du spectacle a eu lieu à la 26e minute, quand les ultras ont lancé des centaines de rouleaux de papier toilette sur le terrain, avant de faire comprendre en chantant que «ça va chier!» Cette pause WC – d'habitude plutôt prisée par certains tennismen dans le dur – a duré six minutes, le temps de libérer le gazon et la cage du papier.
26e minute de ce #FCGBFCL disputé dans une ambiance délétère : les Ultramarines lancent des centaines de rouleaux de PQ sur la pelouse, pour accompagner la banderole "89 buts encaissés, vous êtes à chier". Rencontre interrompue (0-0) pic.twitter.com/1P72GzRgeG
— Sud Ouest Girondins (@SO_Girondins) May 14, 2022
Un peu de couleur dans ce monde de brutes
Sans commentaire @girondins pic.twitter.com/IygMZHR1yD
— Hichem (@Hichem33600) May 14, 2022
Si le but de cette contestation était de réveiller les joueurs, elle a échoué: malgré son deuxième match de la saison (seulement!) sans encaisser de but, Bordeaux est resté impuissant. Il a même fini à 10 suite à l'expulsion de Gideon Mensah à la 86e.
Ce climat délétère n'a pas non plus liquéfié les joueurs sur le terrain, qui ne se sont pas écroulés et qui auraient même pu, avec un peu plus de réalisme, empocher les trois points et continuer de rêver au maintien.
Un autre club légendaire de France, Saint-Etienne, est aussi mal barré
La colère des ultras bordelais peut se comprendre, leur comportement non: pas besoin d'avoir fait un doctorat en psychologie du sport pour saisir qu'une ambiance aussi pourrie ne peut que nuire à une équipe qu'ils sont censés soutenir et qui avait encore un infime espoir d'éviter la relégation...
Désormais, cet espoir est réduit à néant: lors de la dernière journée samedi, Bordeaux devra gagner par six buts d'écart à Brest, tout en espérant que Metz perde par la même différence à Paris et que Saint-Etienne ne marque aucun point à Nantes. Vous avez dit pétrin?
Heureusement, certains internautes créatifs arrivent à prendre du recul sur le marasme bordelais et à nous décocher un petit sourire 👇
« Amber me forçait à regarder les matchs des Girondins de Bordeaux » pic.twitter.com/pEGFIt05GD
— La mouche du coach (@lamoucheduc0ach) May 11, 2022
Un grand merci à cette équipe pour cette saison merveilleuse grâce à vous nous verrons les match sans abonnement sur l équipe tv
— Alex (@Actarus8673) May 14, 2022
Bravo encore