«T'as pas un billet pour moi?» Jonas n'a pas eu de place pour l'un des trois matchs de la Nati en Allemagne cet été, mais il ne désespère pas d'en trouver. Parce qu'accompagner l'équipe nationale dans un grand tournoi est une chance, surtout en Allemagne, dans ce qui est pour lui «le pays du football», et surtout à Cologne et Francfort, où la Suisse disputera la phase de groupes.
Les enceintes allemandes, Jonas les connaît bien. Ça fait plus de 15 ans que ce fan du Bayern Munich et de Miroslav Klose les écume. «J'ai vu environ 70 matchs dans 24 stades différents», raconte celui qui ne s'est jamais totalement remis du 2-5 des Bavarois contre le Werder de Brême en 2008. Les stades de Cologne (où la Nati défiera la Hongrie et l'Ecosse) et de Francfort (Suisse-Allemagne), Jonas les a visités chacun deux fois. Entre eux, son cœur balance. Mais penche plutôt vers la Ruhr.
Jonas cite un autre argument en faveur du domicile habituel du FC Cologne: l'inclinaison des tribunes. «Elles sont très raides, donc tu vois très bien le jeu, peu importe où tu es placé.»
Le stade de Francfort est, lui aussi, très élégant, «avec ses câbles tendus au-dessus du toit et reliés à une espèce de vidéotron». Mais il offre une visibilité moins nette qu'à Cologne. «Les tribunes sont moins inclinées et ont plus de courbes», note le Vaudois.
Pour aller encourager la Suisse en Allemagne, Jonas recommande de se déplacer en transports publics. «Une fois au centre-ville de Francfort, des trams mènent au stade. On peut aussi louer une trottinette électrique. Il faut ensuite compter 20 à 30 minutes de trajet, mais c'est sympa, on traverse une forêt avec des stands de bières et de saucisses.»
Le décor pourrait être un peu différent pendant l'Euro, mais le cadre se prête en effet aux déplacements sans voiture, que ce soit à Francfort ou Cologne, où des trams déposent les supporters aux portes du stade. «Il faut quand même se méfier de la liaison ferroviaire entre la Suisse et Cologne», pointe Jonas, en référence aux propos de Steven Zuber.
«L’Allemagne est un pays où tout est très bien organisé, mais la Deutsche Bahn, ça ne va pas du tout», avait pointé l'international suisse, évoquant «retards, changements imprévus et pannes en tous genres». Steven Zuber connaît bien le pays organisateur pour avoir évolué à Francfort, Hoffenheim et Stuttgart par le passé.
Malgré tout, le train reste le meilleur moyen de voyager, assure Jonas, expliquant que les possesseurs de billets de matchs bénéficieront de plusieurs avantages auprès des chemins de fer allemands, et d'un pass de voyage de 36 heures pour les transports en commun.
De quoi profiter de la fête dans ce que notre interlocuteur vaudois nomme «le pays du foot».
Mais ce que Jonas aime le plus chez nos voisins du nord, c'est «la mentalité des gens». «En Allemagne, on supporte d'abord le club d'où l'on vient, l'équipe locale. Si tu es de Darmstadt, tu soutiens le SVD, et non pas les gros clubs comme le Bayern ou le BVB.» Cet été sera toutefois un peu différent, puisqu'on attend une forte colonie de Suisses dans les villes de Cologne et Francfort. D'ailleurs, Jonas y sera: il nous a rappelé quelques jours après notre entretien pour nous dire qu'il avait trouvé une place pour Suisse-Allemagne!