Le FC Barcelone reçoit le Celta Vigo ce samedi (18h30) en Liga et tout le public aura une nouvelle fois les yeux rivés sur João Félix. Le Portugais, auteur de trois buts en deux matchs, réalise des débuts fracassants avec les blaugranas. «Le plus difficile maintenant est de maintenir le niveau», tempère cet attaquant qui est peut-être en train de confirmer tout le bien que le monde du football pensait de lui quand il brillait avec Benfica en 2019, qu'il claquait un triplé contre l'Eintracht en Ligue Europa et terminait champion national avec des stats élogieuses (15 buts et 7 passes décisives en 26 parties de Liga NOS).
La suite allait être plus compliquée pour celui qui n'avait que 19 ans lorsqu'il est devenu le joueur portugais le plus cher de l’histoire en rejoignant l'Atlético contre 126 millions d'euros (soit 21 de plus que les millions dépensés par la Juventus Turin pour s’offrir Cristiano Ronaldo). Le club madrilène avait présenté sa pépite en la montrant dans les couloirs du musée du Prado, avec ce commentaire: «Bienvenue João Félix – Un talent pur».
Le talent n'a jamais complètement confirmé. «Il a vécu un calvaire à l'Atlético sous les ordres de Diego Simeone», a même osé le média pro-catalan Sport cette semaine. De fait, le natif de Viseu n'a jamais trouvé sa place dans le système du très rigide technicien argentin et la situation entre les deux hommes a fini par s'envenimer. Cédé pour six mois à Chelsea en 2023, l'Atlético a laissé partir son joueur à Barcelone (prêt sec, c'est-à-dire sans option d'achat) à la toute fin du mercato l'été dernier.
La stratégie de l'Atlético est claire, mais dangereuse. En prêtant un talent à un club qui a l'intention de le faire jouer à la fois en championnat et en Ligue des champions, le club madrilène espère qu'il prendra de la valeur et qu'il pourra le vendre à un très bon prix lors du prochain mercato. D'ailleurs, l'Atlético Madrid n'a pas oublié de prolonger le contrat du Portugais de deux ans (soit jusqu'en 2029) juste avant de le laisser filer en Catalogne.
Mais l'Atlético ne s'attendait peut-être pas à ce que son joueur flambe aussi bien et aussi vite chez un rival, si bien que l'on peut se demander si le club madrilène a eu raison de laisser partir un João Félix revanchard au nord-est du pays.
L'Atlético, bien sûr, pourrait directement bénéficier des prestations du Portugais lors du prochain mercato d'été, mais on doute qu'il puisse récupérer la totalité des 126 millions d'euros dépensés en 2019 (sa valeur marchande est actuellement de 50 millions d'euros selon «Transfermarkt»). On doute également que João Félix accepte, une fois sa pige au Barça terminée, de se remettre au service de son employeur madrilène.
L'international lusitanien (32 sélections/6 buts) a d'ailleurs déjà fait passer quelques messages qui ne vont pas dans le sens d'une réconciliation avec son ancienne équipe. Comme celui-ci, après la victoire 5-0 des blaugranas contre le Betis:
Le joueur a consenti à un gros effort financier pour quitter l'Atlético. «J’ai renoncé à beaucoup d’argent, mais j’avais besoin de changer, d’aller quelque part où je pouvais pratiquer mon football», a-t-il insisté dans la presse espagnole. Selon le média portugais A Bola, João Félix aurait accepté de perdre plus de 17 millions d'euros pour changer de club, et retrouver les jambes qui avaient fait de lui l'une des plus belles promesses du foot mondial il y a quatre ans.