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F1: «Une farce» dénoncée au GP de Belgique

Les conditions météorologiques étaient catastrophiques, dimanche, au Grand Prix de Belgique de F1.
Les conditions météorologiques étaient catastrophiques, dimanche, au Grand Prix de Belgique de F1. image: keystone

Jacques Deschenaux: «On ne peut pas blâmer le directeur de course»

Le Grand Prix de Belgique de F1 n'a duré que trois tours, derrière la voiture de sécurité. Max Verstappen a été désigné vainqueur. La presse et certains pilotes dénoncent une mascarade. Pas l'ancien chef des sports de la RTS.
30.08.2021, 17:1930.08.2021, 17:27
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«Simulacre de Grand Prix», «pathétique podium», «farce» ou encore «parodie de course». Les mots de la presse sont durs pour qualifier le Grand Prix de F1 de Belgique.

Les esprits se chauffent, pas les moteurs

Mais il faut dire que ce qu'il s'est passé dimanche sur le circuit de Spa-Francorchamps restera dans les annales, et pas positivement. Ce GP est tout simplement le plus court de l'Histoire. Il a duré trois tours. Oui, vous avez bien lu. Trois tours! Qui plus est derrière la safety-car, donc sans possibilité de dépassement.

La faute aux conditions météo catastrophiques – forte pluie et brouillard. Pour la faire courte, le premier départ fixé à 15h00 a été repoussé. Ce n'est qu'à 18h17 que les bolides ont pu retourner sur la piste, grâce à une légère amélioration. Mais de très courte durée. Le directeur de course Michael Masi a décidé de renvoyer définitivement tout le monde au garage après ces trois tours de chauffe derrière la voiture de sécurité. Suffisant pour établir un classement officiel et un vainqueur, le Néerlandais Max Verstappen (mais avec la moitié des points habituels, comme pour les dix premiers). De quoi faire vrombir sur le paddock et dans la tribune de presse.

Lewis Hamilton, troisième, s'est notamment insurgé via une story Instagram: «Aujourd'hui, c'était une farce, et les seuls perdants sont les spectateurs qui ont payé beaucoup d'argent pour nous voir rouler. Le plus important, c'est de rembourser ces fans, qui sont le cœur de notre sport.»

Pas d'autre solution

Jacques Deschenaux est, lui, resté calme derrière sa TV, même s'il a «zappé sur Grasshopper-Servette au bout de ce long moment d'attente». Et pour cause: l'ex-journaliste sportif de la télévision romande (RTS) comprend parfaitement les décisions du directeur de course.

«Le règlement de la F1 stipule qu'il faut absolument une course. Et elle doit faire au moins deux tours. Les responsables se sont contentés du strict minimum, mais c'était la seule solution. On ne peut pas les blâmer»
Jacques Deschenaux, journaliste spécialiste de la F1

Faire se dérouler coûte que coûte la course normalement? Impossible pour l'ancien chef des sports de la RTS. «Ça aurait été criminel!», s'émeut-il.

Remettre la course au lendemain? Impensable. «Il faut 2000 bénévoles pour un tel événement, qui doivent retourner au travail le lundi, argumente Jacques Deschenaux. Sans parler du fait que la météo était aussi annoncée mauvaise pour lundi. Et puis il y a un problème logistique: le Grand Prix des Pays-Bas a lieu déjà le week-end prochain, alors il faut très vite démonter le matériel en Belgique pour l'installer là-bas.»

Et quid d'une annulation pure et simple de ces deux ou trois tours derrière la safety-car? Ne pourrait-on pas imaginer un classement sur les temps des qualifications? Là encore, le spécialiste de F1 balaie l'idée. Pour des raisons de respect du règlement et des droits TV, d'abord. Ensuite, parce que malgré le souhait d'Hamilton, «c'est impossible de rembourser tous les spectateurs. Et puis, imaginez si tout à coup, juste après l’annonce de l'annulation, il avait fait beau temps…»

Discussions en vue

Le directeur de course a donc été pris au piège. Il fallait impérativement rouler, sans pouvoir offrir le spectacle d'une vraie course et en s'exposant aux moqueries des suiveurs. Celles par exemple du Français Pierre Gasly, sixième sur le circuit wallon dimanche:

«C'est un peu gros de me donner des points pour avoir réussi à suivre deux fois deux tours une voiture de sécurité. Ah si, j'ai réussi à ne pas abîmer ma voiture dans la mise en grille!»
Pierre Gasly, pilote de F1

Mais à l'instar de ses confrères pilote, le Normand de 25 ans n'a apporté aucune solution crédible pour éviter que pareil scénario se répète.

Selon le site motorsport.com, les dirigeants de la F1 – notamment son PDG Stefano Domenicali – vont discuter avec les équipes et la Fédération internationale de l'automobile (FIA) pour modifier le règlement. En proposant de rendre obligatoire des tours sous drapeau vert (et donc un minimum de vraie compétition) pour valider les résultats ou alors en créant une procédure qui permettrait de fixer, si nécessaire, les courses à des dates ultérieures.

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