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Les patrons du sport français ont perdu la tête

Noël Le Graët (football), Bernard Laporte (rugby), Bruno Martini (handball), trois présidents suspendus de leurs fonctions.
Noël Le Graët (football), Bernard Laporte (rugby), Bruno Martini (handball), trois présidents suspendus de leurs fonctions.

Les patrons du sport français ont perdu la tête

Depuis mardi, trois patrons de fédérations ont des démêlés avec la justice. L'un pour escroquerie. L'autre pour corruption de mineur et pédopornographie. Le dernier pour harcèlement moral et sexuel. Et sinon, tout va bien?
25.01.2023, 16:0025.01.2023, 17:01
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Franceinfo révèle ce mercredi que le président de la Ligue nationale de handball, Bruno Martini, est visé par une plainte d'un garçon de 13 ans (qui en faisait 15, selon sa défense). Le dirigeant, ancien gardien champion du monde, a passé la journée de lundi en garde en vue. Il est poursuivi pour «corruption de mineur» et «enregistrement d'images pédopornographiques», très exactement des selfies et des vidéos.

Le lendemain mardi, la place était encore chaude que Bernard Laporte a (re)passé quelques heures garde à vue. Le président de la fédération française de rugby a été entendu pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, avant de ressortir libre dans la soirée.

Laporte connaissait le chemin. Le 13 décembre dernier, le tribunal l'a condamné à deux ans de prison avec sursis pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux. L'ancien rugbyman a fait recours. Il aurait rendu une série d'arbitrages en faveur du groupe Altrad, notamment l'attribution du sponsoring maillot du XV de France peu après avoir reçu 180 000 euros pour un contrat d'images qu'il n'a jamais exécuté.

Ce mercredi enfin, L'Equipe laisse entendre que l'audit menée dans les bureaux de la Fédération française de football, dont les conclusions seront rendues ce lundi 30 janvier, est particulièrement accablante pour Noël Le Graët. Le président de la FFF a été «mis en retrait» pour «harcèlement moral et sexuel».

Selon L'Equipe, Le Graët continue de réfuter les accusations d'une gestion chaotique, totalitaire et libidineuse de «sa» fédération: «Les trois enquêteurs se sont régulièrement étonnés, au cours de leurs auditions, de la passivité du comex (réd: le comité), qui a parfois laissé le président de la FFF gérer sans réelle concertation.»

Pourquoi tant de vice?

Le point commun de ces affaires, entre autres ressorts psychologiques, est le sentiment d'immunité que ces dirigeants semblent avoir développé dans l'exercice du pouvoir. Tous avaient une conception très personnelle de leur fonction, jusqu'à l'occuper pleinement, avant de découvrir - non sans une certaine stupéfaction - qu'ils pouvaient en être relevés: MM. Laporte et Le Graët refusent de démissionner, malgré les pressions de leur base et du gouvernement français. Ils ne voient pas le mal et/ou considèrent que leur départ en causerait beaucoup plus.

Comme disait Chirac, «un chef, c'est fait pour cheffer». Or le bon chef français a historiquement une haute opinion du rang et du statut, en particulier dans le sport où chaque médaille est une offrande à la nation cocardière et nourricière - ceux qui les portent sont ensuite bombardés ministres.

En Suisse, Dominique Blanc (président de l'Association suisse de football, pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler) peut déjeuner en paix dans n'importe quelle cantine. En France, la dimension politique de Noël Le Graët n'a(vait) d'égale que celle de son ego et de ses bombances.

En marge des enquêtes menées dans plusieurs fédérations (football, rugby, sports de glace, etc), des dysfonctionnements sont pointés dans la gestion des Jeux olympiques de Paris (2024) et de la Coupe du monde rugby en France (8 septembre au 28 octobre), respectivement le recours à des travailleurs sans-papier et à des business-plan totalement surévalués.

L'aveu troublant de Djibril Cissé
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