Daniel Vukovic a annoncé sa retraite sportive ce mercredi. Le Canado-Suisse de 35 ans, qui évoluait en National League depuis 2008, va réellement beaucoup manquer au hockey helvétique. Parce que ses airs de nounours sympathique ne sont pas trompeurs: l'ancien défenseur de Genève-Servette est une belle personne, qui a beaucoup apporté à son sport sur et en dehors de la glace.
Ils sont nombreux, sur les réseaux sociaux, à lui avoir rendu hommage. Signe que le bonhomme, chouchou des fans, a laissé une image très positive. Petit florilège:
Merci pour tout @DanielVukovic ♥️ Ça fait désormais plus de 20 ans que je viens aux Vernets, oh des joueurs y’en a eu beaucoup, des gars comme toi très peu. Tu resteras dans l’histoire du club à jamais. Bravo et merci pour ton amour du maillot et d’avoir toujours tout donné!
— . (@ge_aure) September 22, 2021
Toujours un plaisir (ou pas) de jouer contre toi🙄😂, félicitation pour ta magnifique carrière ! @DanielVukovic
— Adrien Lauper (@bouby97) September 22, 2021
@officialGSHC y'a une carrière qui vient de se terminer officiellement. Il y a donc un maillot à retirer. Et vous savez très bien de qui je parle.
— Quentin Delavy 🇨🇭🇩🇰 (@QDelavy) September 22, 2021
#55 @DanielVukovic
Ces honneurs visent juste: avoir Daniel Vukovic dans son club, c'était du pain béni. «Il se sacrifiait pour l’équipe», rembobine Laurent Meunier, son ancien coéquipier aux Vernets (GE).« Il faisait ce que certains joueurs ne veulent pas faire, comme se lancer pour bloquer les shoots, défendre un coéquipier ou son gardien quand ça chauffe. Toutes ces choses qu'on ne voit pas sur le tableau du score mais qui sont cruciales.»
Avec ses 190 centimètres pour 100 kg, le natif de l'Ontario imposait son physique sur la glace. Mais toujours intelligemment et dans les limites. «Il jouait dur, mais jamais de manière sournoise, ce n'était pas du tout le genre de gars à rentrer dans les radars des arbitres», se souvient Stéphane Rochette, ancien directeur de jeu et désormais consultant pour la chaîne TV MySports.
Dévoué sur la glace, Daniel Vukovic l'était aussi dans le vestiaire. Laurent Meunier s'en rappelle:
Les qualités humaines du tout frais retraité et ses compétences sociales étaient aussi appréciées par les arbitres. Elles profitaient directement à son équipe et à l'esprit du jeu. «Les rares fois où il s'emportait, il venait tout de suite s'excuser», se remémore Michael Tscherrig, qui siffle au plus haut niveau. «Daniel avait la tête sur les épaules et pour nous, arbitres, il était très utile: il avait un rôle de messager. Quand un de ses coéquipiers commençait à avoir des attitudes limites, on le disait à Daniel, qui parlait ensuite à son collègue pour le calmer et éviter que les choses ne s'enveniment.»
Mieux: l'Ontarien d'origine apaisait même les... arbitres! Notamment quand ils avaient affaire à son ancien entraîneur à Genève, le bouillant Chris McSorley. «Quand ça commençait à chauffer derrière la bande, Daniel Vukovic me disait: "N'écoute pas Chris, tu sais comment il est. Reste concentré sur ton match!"», raconte Stéphane Rochette.
𝐌𝐄𝐑𝐂𝐈 𝐕𝐔𝐊𝐎 ❤️
— Genève-Servette HC (@officialGSHC) September 22, 2021
Avec plus de 5⃣5⃣0⃣ matchs en Grenat, tu auras laissé ton empreinte sur le Club et ses supporters.
Bravo pour cette magnifique carrière et merci pour tout Vuko, tu seras toujours le bienvenu à la maison! #EnsembleToujours pic.twitter.com/KdnuTghOjO
En treize saisons de National League – les onze premières chez les Aigles, puis les deux dernières à Rapperswil – le solide défenseur a eu le temps de se tailler une réputation. «Comme il était très fair-play, on se disait qu’on avait peut-être bel et bien fait une erreur d'arbitrage quand il venait réclamer. Il était en quelque sorte un baromètre de notre niveau d'arbitrage», rigole Stéphane Rochette.
Les journalistes aussi ont eu la chance de profiter de la jovialité et de l'état d'esprit si positif du quadruple vainqueur de la Coupe Spengler. «Il venait volontiers à l'interview même après les défaites, quand d’autres ne voulaient pas parler», applaudit Laurent Bastardoz.
@DanielVukovic nous parlera de ses 11 années à Genève, ses meilleurs souvenirs et son départ à Rapperswil ce soir dans le Club Sport dès 19h. #GSHC pic.twitter.com/7H8P7zo1IL
— Radio Lac (@radiolacch) March 28, 2019
L'ancien journaliste sportif de la RTS, désormais chez MySports et qui prête également sa plume au Journal Riviera Chablais, a eu plusieurs fois Daniel Vukovic à son micro. Il avait aussi réalisé son portrait. Comme tout le monde, l'homme de presse n'en garde que d'excellents souvenirs: «Il a ce contraste entre son gabarit impressionnant et sa douceur dans le regard et la voix. Les trois premières saisons après son arrivée en Suisse, on faisait les interviews en anglais. Et puis il a fait l'effort ensuite de répondre en français. Cet apprentissage de la langue est révélateur de sa personnalité».
Stéphane Rochette a eu l'occasion de mieux la cerner à un moment particulier.
Michael Tscherrig a lui aussi une anecdote qui en dit long sur la mentalité de «Vuko»:
Avec «Rappi», Daniel Vukovic avait atteint les demi-finales des play-offs – un véritable exploit pour ce club – pour ce qui restera sa dernière saison, sa deuxième plus performante en Suisse niveau points marqués individuellement (12). Désormais, le dur au mal va entamer sa reconversion dans une banque dans la Cité de Calvin, où il vit avec sa femme, une Genevoise d'origine, et leurs trois enfants.