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Iran: le hockey sur glace se fait une place grâce aux femmes

Une équipe du championnat féminin d'Iran écoute son coach, en janvier 2025 à Téhéran.
Une équipe du championnat féminin d'Iran écoute son coach, en janvier 2025 à Téhéran. image: afp

En Iran, le hockey se fait une place grâce aux femmes

Malgré les stéréotypes de genre et le poids de la religion, les hockeyeuses sur glace iraniennes développent leur sport au pays. Avec, même, un exploit l'an passé.
18.05.2025, 18:5218.05.2025, 18:52
Majid SOURATI et Sébastien RICCI / afp
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Devant un public mixte survolté, deux équipes de hockey sur glace s'affrontent dans une patinoire dernier cri de Téhéran. Sous les casques et protections, ce sont des femmes qui imposent ce soir de janvier 2025 le respect par leur combativité.

En Iran, pays du Moyen-Orient qui ne comptait aucune patinoire olympique il y a encore cinq ans, le hockey sur glace est longtemps resté un sport confidentiel, pratiqué au mieux sur des rollers faute d'infrastructures.

Mais un titre de champion d'Asie, décroché l'an dernier par l'Iran et ses joueuses de la sélection nationale, a fait sortir de l'ombre cette discipline et donné un coup de fouet à sa popularité.

Soheila Khosravi a quitté le domicile familial il y a deux ans pour se consacrer entièrement au hockey sur glace à Téhéran, où se trouve la seule patinoire olympique d'Iran. «C'est difficile de vivre seule ici, mais c'est pour l'amour du hockey», témoigne cette sportive de 17 ans, originaire d'Ispahan (centre), vêtue d'un large maillot floqué d'un panda et de bandes vertes, qui couvre des épaulières.

«Le hockey demande du courage et de l'audace, deux caractéristiques des femmes iraniennes», applaudit le président de la fédération nationale.
«Le hockey demande du courage et de l'audace, deux caractéristiques des femmes iraniennes», applaudit le président de la fédération nationale. image: afp

La première fois, «quand on m'a donné une crosse, je suis tombée amoureuse de ce sport», sourit-elle en tenue avant un match, organisé sur la patinoire d'un immense centre commercial branché de la capitale.

Ce soir-là, de nombreux badauds assistent à la rencontre. Sur la glace, des joueuses aux coudées franches vont au contact de leurs adversaires. Dans les gradins, drapeaux, chants et encouragements chauffent l'ambiance. Le public, composé d'hommes et de femmes pas nécessairement voilées, exulte au premier but.

Une reconnaissance pour ces joueuses, qui malgré les préjugés et le poids du religieux en Iran, ont su s'imposer dans un sport très largement masculin et perçu comme violent.

Hijab sous le casque

Kaveh Sedghi, ancien capitaine de l'équipe nationale masculine, est admiratif:

«Le hockey est un sport qui demande du courage et de l'audace, vous voyez ces deux caractéristiques chez les femmes iraniennes»

«Nous sommes le seul pays où nous avons plus de joueuses que de joueurs de hockey sur glace», précise Kaveh Sedghi, désormais président de la jeune association iranienne de hockey, qui dépend de la Fédération de ski.

Mais pratiquer ce sport en Iran n'en reste pas moins un défi. «On porte le hijab et nous n'avons aucune restriction», souligne la hockeyeuse Dorsa Rahmani, en référence au voile obligatoire pour les femmes en Iran, depuis la Révolution islamique de 1979. Ces dernières années dans les grandes villes, un certain nombre d'Iraniennes s'affranchissent toutefois de cette règle.

Avec le hijab sous le casque, les Iraniennes sont autorisées à pratiquer le hockey sur glace.
Avec le hijab sous le casque, les Iraniennes sont autorisées à pratiquer le hockey sur glace. image: afp

En Iran, les hockeyeuses dissimulent leurs cheveux sous un hijab et portent un casque pour protéger la tête des coups. L'internationale Dorsa Rahmani (19 ans) s'amuse de cet équipement:

«Nos maillots sont exactement les mêmes que ceux des hommes, du coup on ne peut pas distinguer si c'est une fille ou un garçon»

Une crosse coûte un salaire

La plupart des hockeyeuses «talentueuses ne sont pas issues de milieux aisés», souligne Azam Sanaï, qui entraîne l'équipe féminine iranienne.

«Elles sont motivées, mais les dépenses sont leur plus grande difficulté», observe Azam Sanaï, prenant l'exemple d'une crosse, qu'il faut parfois remplacer tous les deux mois, et qui coûte environ 200 dollars (170 francs suisses), soit le salaire moyen en Iran. Malgré tout, les joueuses «sont très motivées» et ont du potentiel, souligne l'entraîneuse.

«On travaille vraiment dur pour obtenir des résultats», conclut Dorsa Rahmani. Ce titre de championnes d'Asie en 2024 le prouve.

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