Ceux qui se baladent chaque dimanche à Ouchy, au sud de Lausanne, ont sans doute déjà croisé ce patineur hors-pair, glissant sur l'asphalte avec la grâce d'une ballerine russe et la technique de Stéphane Lambiel. Vêtu d'une chemise claire et d'un pantalon léger, muni de deux écouteurs qui semblent donner vie à chacun de ses mouvements, l'homme habite un espace qui n'appartient qu'à lui dans le quartier le plus peuplé de Lausanne chaque week-end.
Sur une vidéo Instagram likée par plus d'un demi-million de personnes, on le voit faire des arabesques avec ses patins à roulettes d'une autre époque, ce qui le rapproche cette fois davantage de Philippe Candeloro que de Stéphane Lambiel.
La magie de la scène vient de la gestuelle du patineur, bien sûr, mais également de la musique qui l'accompagne («Always remember us this way»). Il y a dans cette association entre l'image et le son toute la poésie que l'on trouvait déjà dans la vidéo de Diego Maradona sur la pelouse de Munich en 1989, lorsque l'Argentin avait choisi de calquer son échauffement sur le rythme du tube «Life is life».
Diego Maradona était une star adulée par des millions de personnes à travers le monde. Notre patineur lausannois, lui, ressemble à tous celles et ceux qui ont une passion et décident de s'y abandonner sans se soucier du regard des autres. Il est en quelque sorte chacun de nous, ou plutôt: celui que nous aimerions tous être au moins un peu, parfois.