Marseille s'est, finalement, facilement qualifié jeudi pour les huitièmes de finale de la Conference League face à Qarabag (3-1 et 0-3). Les Phocéens en découdront désormais avec le FC Bâle, les 10 et 17 mars. Mais le scénario aurait pu prendre une toute autre tournure sans un geste fair-play de grande classe de l'équipe azerbaïdjanaise.
Son attaquant Ibrahima Wadji pensait avoir égalisé à 1-1, à la 34e minute. Problème: le Sénégalais n'a pas repris le centre de la tête, mais bien de la main. L'arbitre, trompé, a validé le goal et n'a pas pu vérifier l'action avec la VAR, le dispositif étant absent. La scène a, logiquement, rendu furieux les Marseillais.
Pour l'histoire de l'aveu du but de la main, Ibrahima Wadji a déclaré dans l'#AfterRMC que Mattéo Guendouzi lui a dit : « Frère, t'es musulman, si tu ne dis pas la vérité, Dieu va te punir ». 😭😭 #QFKOM pic.twitter.com/oLwH6ptp9e
— Instant Foot ⚽️ (@lnstantFoot) February 24, 2022
Mais l'entraîneur de Qarabag, Gurban Gurbanov, est allé avouer à l'arbitre le méfait de son joueur, après avoir discuté avec lui. Résultat? La réussite a été annulée, et les Français n'ont pas manqué d'applaudir le fair-play du coach adverse après la partie.
Dans l'Histoire du sport, il y a eu de nombreux gestes de grande classe comme celui-ci. Voici notre top 5:
Les valeurs s'acquièrent très jeune. Beknaz Almazbekov l'a prouvé, en mars 2019. Lors d'un match de juniors en Turquie, le capitaine des M14 de Galatasaray s'effondre dans la surface après avoir dribblé un adversaire. L'arbitre siffle pénalty.
Mais voilà: le jeune prodige kirghiz du club stambouliote est tombé tout seul, sans qu'il n'y ait faute. Et il le sait. Alors, au moment de se faire justice lui-même et de tenter d'inscrire le 2-0, il fait exprès de rater complètement son pénalty, expédiant le ballon très loin du but. Et le karma ne se trompe jamais: Beknaz Almazbekov et Galatasaray ont malgré tout remporté la partie.
Galatasaray’s under-14s captain Beknaz Almazbekov lost his balance and was incorrectly awarded a penalty.
— ESPN FC (@ESPNFC) March 27, 2019
He responded by deliberately missing the resulting spot kick 👏 pic.twitter.com/9Ps2PgS08E
Les Jeux paralympiques sont souvent le théâtre de belles histoires. Ceux de Pékin, en 2008, n'ont pas fait exception. Celle racontée ici a été écrite par la délégation australienne, et plus particulièrement son athlète en fauteuil roulant, Kurt Fearnley.
Il avait terminé 2e du 800 mètres, derrière le Britannique David Weir. Mais le Comité international paralympique (CIP) avait estimé que ce dernier avait mordu sur le couloir d'un concurrent. Conséquence: le CIP a ordonné de refaire la course. Mais Fearnley et les responsables australiens ont écrit à l'instance suprême pour lui demander d'annuler cette session de rattrapage et de rétablir les résultats initiaux. En perdant, donc, leur chance de glaner l'or. Kurt Fearnley a, par la suite, justifié son acte de bravoure:
Tous ceux qui ont fait un peu de tennis, peu importe le niveau, connaissent ce genre de moments. La fameuse hésitation quand il faut trancher, par exemple, si la balle est out ou in.
Et même les plus honnêtes d'entre nous ont vécu ce dilemme éthique: donner le point, proposer de le rejouer ou se l'octroyer, même dans le doute. Stan Wawrinka a, lui, eu l'attitude la plus noble. Au 3e tour du tournoi de Miami en 2015, le Vaudois a proposé à l'arbitre de rejouer un point, qu'il venait pourtant de gagner.
Le scénario: après une jolie volée amortie, son adversaire, Adrian Mannarino, a juste réussi à relever la balle du bout de sa raquette. Stan a eu ensuite un coup très facile à jouer et a conclu le point. Mais l'arbitre avait interrompu l'échange juste avant, estimant que la balle avait rebondi deux fois avant que Mannarino ne la touche. Le Français a protesté, apparemment à juste titre, la balle n'ayant pas doublé.
Franchement, on en connaît beaucoup qui auraient eu un autre comportement que Wawrinka... Surtout qu'il était mené 2-4 à ce moment (15-15 dans le jeu) et que lui aussi aurait pu réclamer: le Suisse avait de toute façon remporté le point, son adversaire étant complètement battu sur le coup suivant son sauvetage miraculeux.
L'attitude d'un vrai gentleman. On reste en tennis, avec l'un des moments les plus fair-play de l'histoire de ce sport. Ce 5 mai 2005, Andy Roddick mène 7-6 5-3 0-40 contre Fernando Verdasco. Il a donc trois balles de match. L'Espagnol sert une deuxième balle tout près de la ligne centrale. Out, estime le juge de ligne. Et donc double faute. Roddick a gagné.
Mais au lieu d'aller, tout heureux, serrer la main de son adversaire, l'Américain se dirige vers la trace et... rectifie la décision, ce qui transforme la faute en ace, donnant le point à Verdasco. Qui s'accorde donc un sursis, avant de sauver trois autres balles de match et... de finalement remporter la partie! L'Espagnol la conclut en trois manches, 6-7 7-6 6-4. Hallucinant.
#OTD in Rome in 2005: One of the greatest moments of sportsmanship ever seen in tennis by @andyroddick... pic.twitter.com/skik4K2FBr
— Tennis TV (@TennisTV) May 5, 2020
Aaron Hunt restera dans l'histoire de la Bundesliga. Il ne doit pas cet honneur à son relativement maigre palmarès (2 Coupes d'Allemagne), mais bien à son honnêteté. A la 75e minute de ce Nuremberg-Brême de mars 2014, le milieu brêmois s'écroule dans les 16 mètres après avoir passé son vis-à-vis. Pénalty. A vitesse réelle, beaucoup auraient pris la même décision que l'arbitre. Et bien avant l'apparition de la VAR, l'homme en noir va pourtant revenir en arrière. Grâce à Aaron Hunt!
Aaron Hunt deserved a lot of respect for this bit of sportsmanship 👏 pic.twitter.com/UXc6rGDblk
— ESPN FC (@ESPNFC) March 5, 2021
L'Allemand est venu, de lui-même, expliqué au directeur de jeu qu'il n'avait pas été victime d'une faute mais qu'il avait trébuché. Hunt sera félicité à juste titre par ses adversaires pour son comportement exemplaire.