Ce week-end encore, les spectateurs qui se rendront en voiture au tournoi de tennis de Gstaad devront entrer dans leur GPS le nom d'un champion de tennis australien qu'ils n'ont probablement jamais vu jouer. C'est en effet à la Roy Emerson Arena que se disputeront les demi-finales (samedi) et la finale (dimanche) du tournoi estampillé ATP 250.
Roy Emerson, c'est le nom qui a été donc été donné au court central de Gstaad; c'est aussi et surtout celui d'un joueur qui a marqué le tournoi, puisque le natif du Queensland est encore aujourd'hui le détenteur du plus grand nombre de titres dans la station bernoise (cinq).
Mais Roy Emerson ne s'est pas contenté d'empiler les trophées sur sol suisse. Né en 1936 puis actif entre 1953 et 1983, il a remporté pas moins de 8 titres en Coupe Davis et 28 en Grand Chelem (simple et double messieurs), ce qui fait de lui l'un des plus grands joueurs de l'histoire du tennis.
Intronisé au Temple de la renommée du tennis international en 1982, «Emmo» (le surnom qui lui a été attribué par ses amis) ne s'est pas seulement illustré par le palmarès. Son jeu a aussi fait sa renommée. On le disait redoutable au service et à la volée, que ses adversaires craignaient tout autant que sa rapidité et sa capacité à couvrir le terrain. La légende rapporte que si son poignet et son avant-bras étaient aussi solides sur le court, c'est parce qu'il a passé son enfance à traire les vaches chaque matin dans une ferme du Queensland.
Ce qui est vrai, c'est que Roy Emerson avait la grande faculté d'adapter son jeu à n'importe quelle surface, comme il l'a prouvé en remportant deux fois Roland-Garros au cours de sa carrière.
Il semblerait qu'au cours de sa carrière et de ses longs voyages, Roy Emerson soit tombé amoureux de Gstaad, qu'il a découvert en 1959. Il a créé en 1973 les «Gstaad Palace Tennis Weeks», des camps organisés sur les courts en terre battue du Palace et qui existent encore aujourd'hui. «Ce champion passe chaque année au moins sept semaines au Palace», peut-on lire sur le site internet de l'établissement, qui rend hommage à la personnalité de son illustre hôte, dont l'humour est «à nul autre pareil».
C'est donc pour son palmarès, pour son jeu et pour ce qu'il est, que Roy Emerson possède encore aujourd'hui un stade qui porte son nom, et permet de rappeler à la jeune génération quel immense champion il était.