Lille faisait semblant, et tout le monde avait envie d'y croire -c'était l'histoire du petit Poucet face à l'ogre qatari. Depuis une semaine, le club tout entier respirait la gaieté. Les joueurs riaient comme des bossus à l'entraînement, les bons mots valsaient devant les caméras, l'entraîneur prenait des airs de grand sage, lunettes à l'appui, pour feindre une sérénité dont il se savait exsangue (car maintenant, on «sait»).
“Notre saison est magnifique.
— DIM (@DimitriUTX) May 9, 2021
Maintenant il faut la rendre exceptionnelle”
Sir Christophe Galtier ⚜️⚜️⚜️ pic.twitter.com/4F2r05da1E
Résultat: 0-0. Nul sur toute la ligne, Lille n'a pas su battre Saint-Etienne et reste à la merci d'un retour du PSG (vainqueur 4-0 de Reims).
Dénouement dimanche prochain, 21 h:
Le PSG peut-il tout emporter, transformer un parcours chaotique en sacre historique? Depuis le temps qu'il gâche ses dernières chances, l'ogre qatari n'y croyait plus. Il faisait semblant, comme tout le monde. Et il continue:
Mais tout dépendra de Lille, encore une fois. Tout dépendra de la perception que le LOSC a de lui-même, en sa qualité avérée, totalement incontestable, de candidat au titre. «Je n'ai pas reconnu mon équipe», a bredouillé Christophe Galtier dimanche, le temps de retirer ses lunettes. Une équipe nerveuse et peureuse («Il faut bien l'avouer», a finalement concédé l'entraîneur) où des joueurs se sont ignorés ou chamaillés, où tout un projet de jeu s'est effondré sous le poids de l'enjeu.
Le Petit Poucet s'est égaré. Il lui reste six jours pour revenir sur la bonne voie.
Même situation en Espagne où, à une journée de la fin, après avoir dominé les 37 autres, l'Atlético Madrid peut encore tout perdre.
Dénouement dimanche prochain, 18 h:
Il y a 7 ans jour pour jour, l'Atlético Madrid remportait La Liga. 🏆
— Actu Foot (@ActuFoot_) May 16, 2021
Depuis 2004, exceptés les Colchoneros, aucune équipe autre que le FC Barcelone et le Real Madrid n'est parvenue à remporter le championnat espagnol.
Et dans une semaine, ils remettront peut-être ça ! pic.twitter.com/c4157QM7wD
Au contraire de Lille, l'Atlético (vainqueur d'Osasuna 2-1 sur un but de Suarez à la 88e minute!) ne semble pas craquer, ou pas complètement. Il a su se ressaisir après une vague de contaminations et de blessures, en renouant avec un style plus osé.
Mais le Real reste le Real, avec une ténacité génétique, un complexe de supériorité quasi pathologique, et une bonne étoile qui ne le quitte jamais. A la traine depuis le début de la saison, aux prises avec un effectif lessivé, vieillissant et mince, les Merengues sont toujours là, et Zidane aussi qui, dimanche, a démenti toute annonce de départ «à l'heure où je vous parle».
Toujours là... C'est bien le problème avec le Real Madrid, un rival dont on ne se débarrasse jamais totalement, même (surtout) quand on le croit mort et enterré.