Le quotidien L'Equipe publie chaque dimanche l'interview d'une ancienne personnalité du football. Intitulée «Paroles d'ex», la chronique permet au joueur de dire tout ce qu'il n'a pas pu (ou voulu) raconter pendant sa carrière, et au public de découvrir les autres facettes du footballeur interrogé. Ce dimanche, c'était au tour de Stéphane Grichting, qui a disputé 253 matchs avec Auxerre, de se plier à l'exercice.
L'ex-défenseur est évidemment revenu sur ses années françaises, mais aussi sur sa carrière en équipe nationale, commencée en avril 2004 et riche de 45 sélections (pour un but, inscrit contre la Grèce en 2009).
Stéphane Grichting a claqué la porte de la Nati le 6 juin 2011. Douze ans ont passé mais il n'a toujours pas digéré cette fin abrupte, comme il l'a expliqué ce dimanche dans le quotidien français:
Quand le journaliste de L'Equipe demande au Valaisan son pire souvenir, la réponse fuse: «En Turquie, en barrages de la Coupe du monde en 2005».
La Suisse s'était qualifiée ce soir-là pour le Mondial 2006 en Allemagne (2-0 à l'aller, 2-4 au retour). «Au coup de sifflet final, tout le monde court dans le tunnel des vestiaires tellement c'est dangereux, rembobine Grichting. Des gens nous fracassent, un gars me donne un coup de pied et me perfore le canal urinaire. Ma vessie se vide sur place, je tombe. Quand je rentre au vestiaire, je finis de faire pipi et c'est du sang (...) J'aurai des séquelles toute ma vie.»
L'ex-défenseur suisse a dû marquer beaucoup d'attaquants lors de sa carrière. Le meilleur? Zlatan Ibrahimovic, lorsqu'il était au Milan AC.
Guy Roux a marqué toute une génération (et même deux) de footballeurs. Grichting fait partie de ceux qui ont été touchés par le personnage.
Il raconte une anecdote dans L'Equipe qui ne fait que renforcer la légende du mythique coach auxerrois, connu pour surveiller ses joueurs jusque dans leur vie privée.
Stéphane Grichting n'aura connu que trois clubs dans sa vie (Sion, Auxerre et GC). Il a rangé ses crampons en 2015 pour devenir préparateur physique, mais il garde encore de nombreux souvenirs de sa carrière, même ceux qu'il aimerait effacer de sa mémoire, comme ce triste Turquie-Suisse de 2005 ou sa rencontre avec Luis Suarez, le footballeur le plus méchant qu'il ait rencontré.