Sport
Hockey sur glace

Hockey: la NHL perd lentement patience face aux Coyotes de l’Arizona

Moser évolue en Amérique du nord depuis 2021.
Moser évolue en Amérique du nord depuis 2021.

La NHL perd lentement patience face aux Coyotes de l’Arizona

Privés de patinoire digne de la NHL et de succès sportifs, les Coyotes du Suisse Janis Moser pourraient bientôt rebondir en Utah.
11.02.2024, 18:5611.02.2024, 18:56
Adrian Bürgler
Adrian Bürgler
Plus de «Sport»

A partir de l'été 2019, tout devait aller mieux pour les Coyotes de l'Arizona. Après des années d'insignifiance sportive et de problèmes financiers, durant lesquelles la NHL a dû sauver son équipe de la faillite, le milliardaire financier Alex Meruelo rachetait la franchise NHL. Son objectif était de construire une formation compétitive et d'assurer un avenir à long terme en Arizona. Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Quelle est la situation financière et sportive des Coyotes?

Lors de la saison 1996/97, la franchise NHL des Jets de Winnipeg a déménagé à Phoenix, en Arizona, en raison notamment d'un manque de succès sportif et de problèmes financiers. Les quatre premières années, l'équipe, qui s'est appelée les Coyotes de Phoenix, a toujours réussi à se qualifier pour les play-offs, mais n'a jamais franchi le moindre tour. Au cours des 22 années suivantes, elle ne s'est qualifiée que cinq fois pour les playoffs. Les Coyotes n'ont atteint la finale de la conférence qu'à une seule reprise (2012).

Cette saison, Janis Moser et ses coéquipiers ont pris un départ relativement bon, mais depuis, la morosité est revenue et tout laisse à penser qu'Arizona ne disputera pas les play-offs cette année encore.

Moser risque à nouveau de manquer les play-offs.
Moser risque à nouveau de manquer les play-offs.keystone

Les Coyotes sont la franchise de la NHL dont la valeur est la plus basse (500 millions de dollars américains), mais ils ont tout de même réalisé des chiffres noirs la saison dernière. C'est remarquable dans la mesure où l'équipe joue actuellement dans une arène universitaire qui peut accueillir moins de 5000 spectateurs.

Quel est le problème avec la patinoire?

Cela nous amène au problème de l'enceinte, un souci récurrent depuis l'arrivée des Coyotes en Arizona. L'équipe a d'abord joué dans l'America West Arena. Mais comme le stade des Phoenix Suns (NBA) était conçu pour le basket-ball, de nombreux fans de hockey sur glace se sont plaints de la mauvaise visibilité sur le terrain.

Les Coyotes ont donc quitté Phoenix et se sont installés dans la Gila River Arena de Glendale, une banlieue de la grande ville. Mais là aussi, ils n'étaient pas heureux, l'équipe de NHL n'étant que locataire de la ville. En raison de la distance qui les séparait de Phoenix (et de l'absence de succès sportif), les fans étaient moins nombreux et la ville se plaignit bientôt du manque de chiffre d'affaires.

Lorsque les Coyotes ont manqué de payer leur loyer, Glendale en a eu assez et a expulsé l'équipe de NHL de son stade.

A la recherche d'un nouveau domicile digne de la NHL, les hockeyeurs n'ont pas trouvé la perle rare et ont donc atterri à la Mullet Arena. Cette petite patinoire (4600 places assises pour les matchs de NHL) est située à Tempe, une autre banlieue de Phoenix. Dans l'arène de l'Arizona State University, les "Yotes" ne sont toutefois que des locataires secondaires. Et la NHL a clairement indiqué dès le début qu'il ne s'agissait que d'une solution provisoire.

Le Mullett Arena ne répond pas aux attentes de la NHL.
Le Mullett Arena ne répond pas aux attentes de la NHL. Image: keystone

Le projet du propriétaire Meruello était de construire à Tempe un grand complexe de divertissement avec un stade, des restaurants et des magasins. Mais les habitants ont rejeté ce projet de 1,7 milliard lors de trois votes différents.

C'est la raison pour laquelle la Ligue nord-américaine commence à perdre patience avec les Coyotes. Matty Walsh, chef du syndicat des joueurs de la NHL, a dénoncé il y a quelques jours les mauvaises conditions de l'arène Mullet.

Les «Yotes» sont toujours à la recherche d'un terrain approprié. L'idée est d'enchérir sur des parcelles de l'État de l'Arizona, car il y aurait moins d'oppositions. Mais un tel achat n'est pas garanti et ne se ferait probablement pas rapidement. Des sources de la NHL ont fait savoir au Daily Faceoff que les Coyotes ne pourraient pas emménager dans leur propre stade avant l'été 2027. Et il s'agit là du meilleur scénario, dans lequel tout fonctionnerait comme prévu! C'est là qu'intervient Salt Lake City.

Comment Salt Lake City est-il entré dans la danse?

Ryan Smith est le propriétaire de l'équipe NBA des Utah Jazz et copropriétaire de la franchise MLS Real Salt Lake. Le milliardaire de 45 ans aimerait bien élargir son portefeuille sportif avec une équipe de NHL à Salt Lake City. Il avait déjà fait part de son intérêt à cet égard à l'été 2023. En janvier, Smith Entertainment Group a officiellement demandé à la NHL d'examiner une éventuelle expansion à Salt Lake City.

Le Smith Entertainment Group a fait comprendre à la NHL qu'il était en mesure d'accueillir, immédiatement si besoin, une équipe de NHL dans l'Utah. Cela signifie que si la ligue perdait patience avec l'Arizona et qu'une autre «relocalisation» (déménagement d'une équipe) était à l'ordre du jour, Salt Lake City serait prête à prendre le relais. Durant les premières années, le Delta Center de l'Utah Jazz servirait de patinoire. Ensuite, une enceinte de hockey sur glace, avec laquelle Salt Lake City entend également poser sa candidature pour les Jeux olympiques d'hiver de 2034, serait prête à l'accueillir.

Pour l'instant, la NHL et le commissaire Gary Bettman ont toujours soutenu les Coyotes et n'ont encore rien promis aux intéressés de l'Utah. Mais lors du week-end All-Star, on pouvait voir que Bettman lui-même perdait lentement mais sûrement la foi dans le projet en Arizona.

Pourquoi la NHL est-elle si attachée à l'Arizona?

Sur le papier, Phoenix est un marché énorme. La capitale de l'État d'Arizona est la cinquième plus grande ville des États-Unis. Plus de 1,6 million de personnes vivent dans la ville, près de cinq millions dans l'ensemble de la région métropolitaine. La NHL n'aurait pas envie de renoncer à un potentiel aussi important.

Mais après presque 30 ans de problèmes récurrents et d'insuccès persistants, il se pourrait bien que la situation change. Les Coyotes pourraient éventuellement rester en Arizona si Meruello vendait ses parts à un autre investisseur local ayant des projets clairs. Mais de tels investisseurs sont difficiles à trouver.

Dernièrement, les propriétaires de l'équipe NBA des Phoenix Suns ont fait savoir qu'ils n'étaient pas intéressés par la reprise des Coyotes.

Quand en saura-t-on plus sur l'avenir des Coyotes?

Il est difficile de le dire pour l'instant. Le contrat entre l'équipe de NHL et la Mullet Arena court encore jusqu'à l'été 2025. On peut donc supposer que les Coyotes évolueront encore au moins un an en Arizona. L'équipe se montre également combative dans ses déclarations publiques. Mais comme on l'a précisé auparavant, des experts de la NHL s'attendent à ce que Bettman communique sur l'avenir des Coyotes après le Super Bowl, qui se dispute ce dimanche à Las Vegas.

Plus d'articles sur le sport

Cette vidéo va vous dissuader d'aller à Bali
Video: watson
Ceci pourrait également vous intéresser:
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Uli Forte: «On m'a collé l'étiquette de pompier de service»
Nommé coach de Winterthour à Noël, Uli Forte, dont l'équipe a un temps connu huit points de retard sur GC et douze sur Yverdon, a permis aux Lions de quitter la dernière place, juste avant le match de la peur, samedi (18h) face aux Vaudois. Il nous parle des clichés réducteurs à son sujet, de ses douloureux licenciements et de la lutte pour le maintien. Interview.

Uli Forte, comment se présente cette fin de saison?
C’est difficile à prévoir. J’espère juste que nous arriverons à nous éloigner le plus possible de la dernière place.

L’article