Les Jeux olympiques constituent le plus grand objectif dans la carrière de beaucoup d'athlètes. Et y gagner une médaille est un rêve.
Pour qu’il devienne réalité, il faut que tout, absolument tout, soit parfait le jour J. Les ingrédients pour réussir: une forme au top, une prestation XXL, et aussi un peu de chance. Si vous attrapez un rhume dans l'avion, c'est mort! Et dans certaines disciplines, il faut espérer un tirage au sort clément. Malgré ça, un concurrent peut encore chuter juste devant vous et briser vos rêves de médaille. Sans parler de la pression à gérer, paralysante pour certains mais source de motivation pour d'autres.
Depuis que Roger Federer a renoncé aux Jeux, la délégation suisse à Tokyo compte 115 athlètes. Un petit tour d'horizon montre que l'objectif des sept médailles est ambitieux, mais atteignable.
Le Bernois a atteint le sommet du classement mondial. Cette saison, il a remporté deux courses de Coupe du monde et figure en tête du classement général. Après l’argent au Championnat du monde en 2019 et en 2020, il vise désormais une médaille olympique.
Son rival principal: probablement le Néerlandais Mathieu van der Poel. Ce coureur aux multiples talents a porté le maillot jaune cette année dans la première semaine du Tour de France et a été sacré champion du monde de cross cet hiver, pour la quatrième fois. Aux Jeux, il sera au départ du VTT et du contre-la-montre sur route. À noter qu’il a déjà été champion d’Europe de VTT.
Le Grison a connu une ascension fulgurante dans son parcours olympique: en 2008, il remporte le bronze avant de glaner l’argent en 2012 puis l’or en 2016 à Rio. Aujourd’hui, le cycliste de 39 ans veut à nouveau tenter sa chance, mais la concurrence est devenue plus vigoureuse. Schurter n'est plus aussi dominateur qu’avant, mais peut-être réussira-t-il quand même à décrocher une médaille. Son entraîneur de longue date, Thomas Frischknecht, veut y croire: «Nino est en meilleure forme, mais les résultats ne lui rendent pas justice.»
En individuel comme en équipe, l’objectif des cavaliers suisses, c’est le podium. Martin Fuchs et Steve Guerdat, champion olympique en 2012, occupent respectivement la deuxième et troisième places au classement mondial derrière l’Allemand Daniel Deusser. Les Helvètes peuvent espérer une voire deux médailles en individuel.
En équipe, la Suisse est l'une des plus prometteuses formations parmi les dix nations en compétition. Mais le nouveau règlement ne permet aucune erreur: il y aura seulement trois cavaliers (contre 4 auparavant) par nation et le moins bon score ne pourra plus être enlevé. De quoi faire monter la pression. Le vétéran Beat Mändli et Bryan Balsiger se rendront également à Tokyo. Les athlètes seront sélectionnés sur place.
Avant chaque édition des Jeux olympiques, les escrimeurs suisses soulignent à quel point ils sont bons et promettent des médailles. Mais depuis que Marcel Fischer est devenu champion olympique en 2004, l’équipe suisse ne connaît que des déceptions. Les escrimeurs helvétiques sont la preuve parfaite que des performances exceptionnelles aux championnats du monde ou d'Europe ainsi qu'à la Coupe du monde ne garantissent pas une médaille aux Jeux olympiques.
Les épéistes, surtout en équipe, ont de bonnes chances cette fois-ci. Les vétérans Benjamin Steffen (39 ans) et Max Heinzer (33) seront de la partie, avec Michele Niggeler (29) et Lucas Malcotti (26). En 2018, ce quatuor a remporté l'or des championnats du monde. Cette fois, Max Heinzer tempère les ardeurs: «Pour une médaille, tout doit fonctionner. Si ça ne marche pas, la vie continue. Mais une médaille olympique serait la cerise sur le gâteau.»
Les deux femmes sont championnes d'Europe en titre et ont déclaré qu’elles visaient les demi-finales à Tokyo. Heidrich et Vergé-Dépré auront déjà l'occasion de constater leur état de forme lors de la phase de poules quand elles rencontreront les championnes du monde canadiennes Sarah Pavan et Melissa Humana-Parades.
Lors du tournoi de beach-volley féminin, les deux meilleures équipes de chaque poule de quatre se qualifieront, ainsi que quatre des six équipes classées troisièmes. Ensuite, le tournoi à élimination directe commence avec les huitièmes de finale.
Le BMX, c’est comme une sorte de ski cross sur roues. C'est donc clair que dans ce sport, où l'on se bat au coude-à-coude, la chance et la malchance peuvent avoir une influence. David Graf et Simon Marquart ont tous deux gagné en Coupe du monde pour la première fois cette année.
Dans l'épreuve féminine, la Vaudoise Zoé Claessens roulera en tant que championne d'Europe. Pour obtenir une médaille, il faut passer les quarts de finale, les demi-finales et la finale sans accroc.
Le freestyle féminin suisse a aussi toutes ses chances de remporter une médaille olympique. Cette épreuve implique des figures dans un parcours d'obstacles et on y retrouvera la Genevoise Nikita Ducarroz, vice-championne du monde et deuxième au classement mondial.
Champion d'Europe en 2018, vice-champion du monde en 2019 et vice-champion d'Europe en 2021, Jérémy Desplanches est au sommet de sa discipline, le 200 mètres quatre nages. Il a tout ce qu'il faut pour être le premier nageur suisse à remporter une médaille olympique depuis Etienne Dagon à Los Angeles en 1984. «Je me suis vraiment entraîné comme un affamé depuis cinq ans. J’ai mis tout ce que je pouvais de côté. C’est cela qui me permet de croire en mes chances de podium», a déclaré le Romand établi à Nice.
Il est conscient que les Jeux olympiques, ce n’est pas comme les championnats européens et mondiaux. Mais il croit en ses chances:« Je pense que je suis capable de monter sur le podium. Mais les sept autres finalistes le seront aussi.» Mais ce n’est pas gagné d'avance: le Genevois estime qu’il y a 12 ou 13 prétendants à une place en finale.
L’expérience montre qu’il y a toujours des athlètes – pas forcément favoris au départ – qui réussissent à tirer leur épingle du jeu le jour J. Parmi les équipes et les athlètes en individuel, on vous présente les Suisses qui ont aussi toutes leurs chances de remporter une médaille:
Beach-volley: Nina Betschart/Tanja Hüberli.
Le duo a terminé à la 4e place des championnats du monde 2019.
Judo: Fabienne Kocher.
Elle a remporté la médaille de bronze aux championnats du monde en 2021.
Judo: Nils Stump.
Il est monté sur la troisième place du podium en 2021 aux championnats d’Europe.
Canoë-kayak: Martin Dougoud.
L'année dernière, il a gagné une course de la Coupe du monde.
Canoë-kayak: Thomas Koechlin.
Il a remporté l’épreuve test à Tokyo en 2019.
Karaté: Elena Quirici.
Il y aura seulement 10 athlètes par catégorie de poids. Les deux premiers d'un groupe de cinq se qualifieront pour les demi-finales.
Saut en hauteur: Salome Lang.
Elle a récemment battu le record suisse de saut à 1,97 m, une performance qui la place au cinquième rang du classement mondial cette année. Mais elle doit espérer des erreurs de la part de ses concurrents, qui sautent plus régulièrement à un haut niveau.
Saut en hauteur: Loïc Gasch.
Le Vaudois a également battu le record suisse avec 2,33 m et figure ainsi à la quatrième place du classement mondial cette année. Mais il aura de nombreux concurrents à Tokyo.
VTT: Jolanda Neff, Sina Frei.
Après une grave blessure, Neff n’est plus aussi forte qu’avant mais elle pourra rouler sans problème à Tokyo. Quant à Frei, elle occupe la sixième place du classement général de la Coupe du monde, mais n’est jamais montée sur un podium.
Cyclisme, piste: poursuite par équipe.
Le quatuor autour du pro de la route Stefan Bissegger croit en ses chances. Mais ça sera difficile: aux Championnats du monde l'année dernière, cette équipe n'a obtenu que la sixième place.
Cyclisme, route, contre-la-montre: Marlen Reusser.
Elle a remporté le contre-la-montre des Jeux européens en 2019 et l'argent des Championnats du monde l'année dernière.
Cyclisme, route, contre-la-montre: Stefan Küng.
Le Thurgovien, l'un des meilleurs spécialistes du monde, figure parmi les favoris dans le contre-la-montre.
Cyclisme, route: Marc Hirschi, Gino Mäder.
A une semaine seulement de la fin du Tour de France, la course sera intense et se déroulera sur un parcours difficile avec beaucoup de dénivelé. On se demande si les athlètes pourront être au top de leur forme.
Lutte: Stefan Reichmuth.
Le lutteur de 26 ans a remporté le bronze aux championnats du monde en 2019. Il a donc toutes ses chances de remporter une autre médaille en lutte libre.
Aviron: deux de couple masculin
Barnabé Delarze l'affirme clairement: «Notre rêve, c’est l'or, pas n'importe quelle médaille.» Son partenaire, Roman Röösli, est plus réservé. Pour lui, neuf à dix concurrents ont une chance de remporter une médaille.
Aviron: Jeannine Gmelin.
Elle n'est pas aussi surprenante qu'il y a quelques années, mais il faudra quand même la surveiller lors du skiff femmes.
Tir: Nina Christen, Heidi Diethelm-Gerber.
Dans ce sport, la précision est particulièrement importante, la victoire se jouant à quelques millimètres. Les deux athlètes suisses participeront à deux épreuves chacune. Peut-être qu’elles remporteront une autre médaille, comme Diethelm-Gerber avec son bronze à Rio en 2016.
Planche à voile: Mateo Sanz Lanz.
En 2017, il a remporté l'argent à Enoshima, l'endroit même où se déroulent les épreuves olympiques. En 2019, il a terminé sixième de l'épreuve test.
Tennis: Belinda Bencic, Viktorija Golubic.
De nos jours, dans le tennis féminin, tout est possible! Preuves en sont les surprises régulières sur le circuit WTA.
Triathlon: Nicola Spirig.
A 39 ans, la Zurichoise n’est plus la grande favorite, mais elle est tout à fait capable de remporter une médaille.
Triathlon: Max Studer.
Il a récemment remporté les championnats européens de super sprint.
Triathlon: relais mixte.
Dans cette nouvelle épreuve, la Suisse est en position de force.
Gymnastique: Giulia Steingruber.
Récemment blessée, la Saint-Galloise va devoir réaliser une prestation parfaite au saut et espérer des erreurs de la part de ses concurrentes.
Gymnastique: Pablo Brägger.
Le champion d'Europe 2017 de la barre fixe pourrait créer la surprise.