Alors que le football fait confiance à l'assistance vidéo et que le tennis va abandonner ses juges de ligne au profit de l'oeil électronique, voici que le rugby s'apprête lui aussi à faire sa révolution technologique.
World Rugby a annoncé mi-mai qu’un ballon intelligent allait être mis à l’essai lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans. Celle-ci doit se tenir en Afrique du Sud, haute terre rugbystique, du 24 juin au 14 juillet. Ce cuir ovale 3.0 est né d'une collaboration entre l'équipementier Gilbert et la société Sportable, spécialisée dans les mesures d'actions sportives (la technologie qu'elle utilise nous permet par exemple de connaître la vitesse de rotation d'un ballon de rugby).
«Le ballon intelligent est suivi en 3D et en temps réel grâce à des capteurs placés autour du terrain pour déterminer la position exacte du ballon jusqu’à 20 fois par seconde et fournir un retour d’information immédiat sur chaque coup de pied, chaque passe et chaque lancer», annonce World Rugby. Un flux de données est acheminé auprès de l’arbitre vidéo, qui peut interpeller l'arbitre central par radio pour l'aider dans sa prise de décision.
Ces données sont déjà calculées dans le rugby de haut niveau, mais elles servent à fournir des statistiques. L'idée est de voir de quelle manière elles peuvent aider l'arbitre lorsqu'elles lui sont transmises en temps réel. Concrètement, la technologie pourra aider l'homme en noir dans plusieurs situations de jeu. Puisque les capteurs permettront de situer le ballon dans l'espace, l'arbitre saura si le cuir a été aplati dans l'en-but, si le lancer en touche a été effectué correctement, si la passe a été faite en avant ou encore à quel endroit exactement le ballon est sorti de l'aire de jeu.
Le double objectif de l'innovation est d'accélérer le rythme des matchs tout en minimisant le risque de décisions sujettes à discussions.
Si ce ballon intelligent fait ses preuves chez les jeunes, il pourrait être introduit dans d'autres compétitions, mais pas tout de suite. Wolrd Rugby a déjà prévenu qu'étant donné «sa nature émergente et la nécessité d'entreprendre une revue complète des résultats à l'issue des tests», cette nouvelle technologie ne sera pas utilisée lors de la Coupe du monde 2023 en France (du 8 septembre au 28 octobre).