Il n'y aura pas de matchs de football ces prochains jours sur le terrain de Villarimboud (FR). Et cette fois, le Covid n'y est pour rien. La fautive, et la seule, c'est la bêtise d'un ou de plusieurs individu(s), qui n'ont rien trouvé de mieux que d'aller rouler en voiture sur le gazon. Résultat: des traces de pneus qui rendent la pelouse impraticable. «C'est de la méchanceté gratuite», se désole Mélanie Boudeau au bout du fil.
La responsable infrastructures du club glânois estime la surface saccagée, en plein milieu du terrain, à 60 m2. En prime: un poteau de corner en plastique fracassé, rien que pour le plaisir.
Pour un petit club dont l'équipe fanion milite en 4e ligue fribourgeoise, les frais de réparation sont élevés. «On en aura pour 1500 à 2000 francs si l'état du gazon ne s'améliore pas naturellement», chiffre Mélanie Boudeau. «Et on ne sait pas encore qui paiera.» Le FC Villaz/Villarimboud a déjà fait appel à l'entreprise qui entretient ses pelouses pour faire un bilan des dégâts. «Comme chaque année, on a refait le terrain en septembre pour le début de saison en remettant du gazon, du sable et de la terre. Ça nous coûte 8000 francs par terrain. Et là, on va devoir presque tout refaire», s'émeut la Fribourgeoise. Elle enchaîne:
Les habitants de Villarimboud ont découvert les dégâts dimanche matin. «Ils ont été commis dans la nuit de samedi à dimanche», rembobine Mélanie Boudeau. «Dans notre malheur, on a quand même un peu de chance: si ça c'était passé dans la nuit de vendredi à samedi, les dommages auraient été pires, parce qu'il pleuvait.» La Glânoise essaie de rester optimiste, malgré son dépit. «On va réparer la pelouse du mieux qu'on peut, et on espère qu'on pourra rejouer des matchs dessus dès la reprise du championnat, le 19 mars.»
Les travaux ne peuvent toutefois pas démarrer tout de suite à cause des conditions hivernales, puisque le froid empêche l'herbe de bien repousser. En attendant l'assainissement, des piquets seront plantés autour de la zone, telle une scène de crime, et les entraînements pourront se dérouler sur le reste de la surface.
Les douze équipes du FC Villaz/Villarimboud pourront, heureusement, aussi peaufiner leurs automatismes sur les deux autres terrains que la commune possède. Mais tous les clubs n'auraient pas cette chance, les infrastructures étant souvent limitées.
Le village glânois n'est pas le seul en Suisse romande à avoir été victime de ce genre de comportements nauséabonds. En automne 2020, plusieurs clubs vaudois et fribourgeois avaient vu leur gazon se faire massacrer par des pneus de voiture. Parmi eux, le FC Poliez-Pittet. «Les traces faisaient 10 cm de profondeur à certains endroits, la réparation a coûté 10 000 francs», se souvient le président, Thierry Zenker.
C'était la première fois que le club vaudois faisait face à pareils désagréments, et pour l'instant la seule. «On a mis des barrières autour du terrain, alors ça dissuade de recommencer», explique Thierry Zenker. Prix de l'installation? 8000 francs, entièrement couverts par la commune, comme la réparation de la pelouse.
A Courgevaux (FR) aussi, on a utilisé les grands moyens, à savoir barrières et caméras, installées il y a quelques semaines. «Les prochains vandales qu'on attrapera en train de rouler sur le terrain avec une voiture vont payer plein pot», avertit le syndic Eddy Werndli. Le terrain de football de ce village proche de Morat a été martyrisé de la sorte deux fois en deux ans, la dernière fois en fin 2020. Plus d'un an après, Eddy Werndli ne décolère pas. Et ne comprend toujours pas. «Comment peut-on faire une chose pareille? On ne peut même pas mettre ça sur le compte de la frustration d'un adversaire après une défaite, puisqu'il n'y avait plus de matchs à cette période à cause du Covid. On n'a pas pu utiliser le terrain pendant un mois à cause des dommages!»
A Villarimboud, on ne souhaite pas installer de dispositif dissuasif. «Mettre des grillages ou des barrières ne serviraient à rien», balaie Mélanie Boudeau. «Dans un village en Gruyères, ils les ont cassés et ont réussi à pénétrer sur la pelouse avec leur véhicule.» La Glânoise voit encore un autre argument pour ne pas barricader les lieux:
Après les déprédations du week-end dernier, une plainte a été déposée contre X. Le ou les coupable(s) n'ont pas encore été identifié(s). L'enquête poursuit son cours.