On est sans nouvelles de Simon Ammann. Il n'a pas sauté lors de la saison d'été du saut à skis et n'est pas davantage présent ce week-end pour la finale du Grand-Prix à Klingenthal. «Les chances de le voir disputer une 26e saison de Coupe du monde dès novembre deviennent toujours plus minces», prévient l'Agence télégraphique suisse (ATS), soulignant que ni le chef de la discipline (Berni Schödler) ni l'entraîneur du champion saint-gallois (Martin Künzle) ne savent ce qu'Ammann a planifié pour l'hiver. «S'il veut sauter, il devrait bientôt le communiquer. La balle est dans son camp», dit simplement le coach.
Simon Ammann peut-il nous faire une Roger Federer? Peut-il annoncer la fin de sa carrière dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux alors que ses supporters attendent impatiemment son retour? «On a absolument aucune idée de quand il partira. Tout est possible», avoue Matthieu Juttens, commentateur du saut à skis pour la Radio télévision suisse (RTS) depuis 2013. «Je suis tout aussi curieux que vous de savoir ce qu'il va se passer», glisse un expert de la discipline en Suisse. Il ne souhaite pas être cité car son observation, dit-il, répond à «un feeling personnel».
Matthieu Juttens rappelle que «la façon qu'a Simon Ammann d'aborder son sport, qui est sa passion et toute sa vie, n'est pas comme on l'imagine». Il insiste: «Même si ça fait des années qu'il est là, je pense qu'on a toujours pas compris». Il y aurait erreur sur la personne. Le journaliste développe:
L'envie est là. Les jambes aussi. Contrairement à Roger Federer, qui était blessé de longue date, le sauteur saint-gallois semble bien physiquement. Les adaptations du matériel sont en marche pour chaque athlète du cadre helvétique. Selon nos informations, l'entraîneur de Simon Ammann aurait même commandé une nouvelle combinaison pour que son poulain participe aux Championnats de Suisse à Kandersteg (du 21 au 23 octobre). Cela ne garantit rien, bien sûr, mais cela veut aussi dire que tout est prêt pour que l'histoire continue.
Surtout que le sauteur aux 23 victoires en Coupe du monde n'aurait pas besoin de beaucoup d'adaptation pour retrouver ses sensations. «Ce n'est pas bien grave s'il n'a pas sauté cet été, explique notre expert. Il se connaît tellement bien qu'il pourra savoir où il en est après quelques entraînements sur neige.»
Tout serait oublié: les semaines d'absences et l'inquiétude d'une fin de carrière imminente. Car quand Simon Ammann quitte un tremplin, la magie opère toujours. «Quand tu observes sa posture et sa façon d'être dans les airs, c'est féérique», relève avec fascination Matthieu Juttens. «Son saut ne dure que 4, 5 ou 6 secondes mais tu as l'impression que c'est le triple car chez lui rien ne bouge. C'est pour ce genre de moments que tu as envie de le revoir, encore et encore.»
Pour le moment, c'est surtout l'incertitude qui plane au-dessus des tremplins. «Je suis incapable de vous dire ce qu'il décidera ces prochaines semaines. Connaissant Simon, tout est possible», glisse un membre de Swiss-Ski. Nous avons appris que lorsque l'hypothèse d'une retraite a été évoquée au mariage de Killian Peier fin juillet, Ammann a simplement répondu qu'il ne savait pas quand il allait arrêter.
S'il fait le choix de s'en aller cette saison, trois portes de sortie s'ouvriraient:
La dernière option, s'il décide de redescendre sur Terre cette saison, consisterait à le voir prendre congé de la compétition sans tenir compte du calendrier. «Il ne fera peut-être pas en fonction d'un gros évènement mais plutôt de ses sensations à l'entraînement, songe Matthieu Juttens. Peut-être suivra-t-il l'exemple de Federer, en annonçant la fin puis en apparaissant une dernière fois, sans pression ni attente, juste pour le plaisir. C'est dur d'anticiper. Pour l'instant, j'ai trop besoin de me dire qu'on va le revoir pour penser à la fin de sa carrière.»