Sport
Tennis

Ammann peut-il faire comme Federer et partir sans prévenir?

Swiss Davis Cup tennis player Roger Federer, right, shakes hands with Simon Ammann, Swiss ski jumping Olympic Champion, after a short training session in the Postfinance Arena in Bern, Switzerland, Th ...
Les deux champions lors d'un entraînement en 2011 à Berne.Image: KEYSTONE

Ammann peut-il faire comme Federer et ne plus jamais revenir?

Le sauteur à skis a le même âge (41 ans) que l'icône du tennis et le même amour pour son sport mais les mêmes ennuis, aussi, pour retrouver le haut niveau. Il n'a pas sauté de tout l'été et personne ne sait quand il réapparaîtra, ni même s'il reviendra.
29.09.2022, 19:1102.10.2022, 10:26
Suivez-moi
Plus de «Sport»

On est sans nouvelles de Simon Ammann. Il n'a pas sauté lors de la saison d'été du saut à skis et n'est pas davantage présent ce week-end pour la finale du Grand-Prix à Klingenthal. «Les chances de le voir disputer une 26e saison de Coupe du monde dès novembre deviennent toujours plus minces», prévient l'Agence télégraphique suisse (ATS), soulignant que ni le chef de la discipline (Berni Schödler) ni l'entraîneur du champion saint-gallois (Martin Künzle) ne savent ce qu'Ammann a planifié pour l'hiver. «S'il veut sauter, il devrait bientôt le communiquer. La balle est dans son camp», dit simplement le coach.

Simon Ammann peut-il nous faire une Roger Federer? Peut-il annoncer la fin de sa carrière dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux alors que ses supporters attendent impatiemment son retour? «On a absolument aucune idée de quand il partira. Tout est possible», avoue Matthieu Juttens, commentateur du saut à skis pour la Radio télévision suisse (RTS) depuis 2013. «Je suis tout aussi curieux que vous de savoir ce qu'il va se passer», glisse un expert de la discipline en Suisse. Il ne souhaite pas être cité car son observation, dit-il, répond à «un feeling personnel».

«Simi a l'amour du sport, un peu comme Federer. Je pense que même à 41 ans, même avec une famille et des enfants, s'il a la possibilité de monter sur un tremplin, il le fera.»

Matthieu Juttens rappelle que «la façon qu'a Simon Ammann d'aborder son sport, qui est sa passion et toute sa vie, n'est pas comme on l'imagine». Il insiste: «Même si ça fait des années qu'il est là, je pense qu'on a toujours pas compris». Il y aurait erreur sur la personne. Le journaliste développe:

«A son âge et avec son palmarès, Ammann se fiche désormais de savoir s'il atteindra les 135m, les 120 ou les 115. Il ne vise pas davantage un top 10 ou une médaille. Ce qu'il recherche, c'est la sensation. Le saut juste, parfait. C'est dur à comprendre pour nous, journalistes, suiveurs et spectateurs, car l'humain est naturellement porté vers le résultat et la comparaison. On s'attend à ce que Simon se batte pour avoir du succès car on est dans le factuel alors que lui est dans le ressenti. Pour schématiser, on s'imagine qu'il ne pourra vibrer qu'en se posant à 143m à Planica alors qu'il aura peut-être énormément de plaisir sur un petit tremplin à 118m.»

L'envie est là. Les jambes aussi. Contrairement à Roger Federer, qui était blessé de longue date, le sauteur saint-gallois semble bien physiquement. Les adaptations du matériel sont en marche pour chaque athlète du cadre helvétique. Selon nos informations, l'entraîneur de Simon Ammann aurait même commandé une nouvelle combinaison pour que son poulain participe aux Championnats de Suisse à Kandersteg (du 21 au 23 octobre). Cela ne garantit rien, bien sûr, mais cela veut aussi dire que tout est prêt pour que l'histoire continue.

Une histoire débutée en 1997

Der Schweizer Skispringer Simon Ammann, aufgenommen am 26. Dezember 1997 in St. Moritz. Das Auftaktspringen zur diesjaehrigen Vierschanzentournee in Oberstdorf (D) endete am Montag, 29. Dezember 1997, ...
Seize ans et tous ses dons.Image: KEYSTONE

Surtout que le sauteur aux 23 victoires en Coupe du monde n'aurait pas besoin de beaucoup d'adaptation pour retrouver ses sensations. «Ce n'est pas bien grave s'il n'a pas sauté cet été, explique notre expert. Il se connaît tellement bien qu'il pourra savoir où il en est après quelques entraînements sur neige.»

Tout serait oublié: les semaines d'absences et l'inquiétude d'une fin de carrière imminente. Car quand Simon Ammann quitte un tremplin, la magie opère toujours. «Quand tu observes sa posture et sa façon d'être dans les airs, c'est féérique», relève avec fascination Matthieu Juttens. «Son saut ne dure que 4, 5 ou 6 secondes mais tu as l'impression que c'est le triple car chez lui rien ne bouge. C'est pour ce genre de moments que tu as envie de le revoir, encore et encore.»

epa09848796 Simon Ammann of Switzerland in action during the first round of the Ski Flying Hill Individual competition as part of the FIS Ski Jumping World Cup in Planica, Slovenia, 25 March 2022. EPA ...
Même les sapins semblent subjugués.Image: EPA

Pour le moment, c'est surtout l'incertitude qui plane au-dessus des tremplins. «Je suis incapable de vous dire ce qu'il décidera ces prochaines semaines. Connaissant Simon, tout est possible», glisse un membre de Swiss-Ski. Nous avons appris que lorsque l'hypothèse d'une retraite a été évoquée au mariage de Killian Peier fin juillet, Ammann a simplement répondu qu'il ne savait pas quand il allait arrêter.

S'il fait le choix de s'en aller cette saison, trois portes de sortie s'ouvriraient:

  1. A Engelberg (17 et 18 décembre).
    Il pourrait prendre sa retraite à la maison, devant sa famille et ses amis. Le week-end lui serait dédié et il serait célébré comme l'immense champion qu'il est. «Mais il n'y a généralement pas une grosse ferveur à Engelberg et pas beaucoup de public non plus, intervient Nicolas Jean-Prost, ancien sauteur né au Sentier. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de partir à ce moment-là.»
  2. Lors de la Tournée des quatre tremplins (du 29 décembre au 6 janvier).
    Il n'a jamais remporté le général de la Tournée et n'a aucune chance d'y parvenir cette saison. Mais il a terminé trois fois sur le podium (en 2011, 2009 et 2007) et cette compétition est l'une des plus prestigieuses de son sport. «Ce serait un beau moment pour partir», trouve l'expert du saut à skis que nous avons contacté.
  3. A la Coupe du monde de vol à skis (du 30 mars au 2 avril).
    Il pourrait participer aux Mondiaux de ski nordique à Planica (du 21 février au 5 mars) puis s'élancer une dernière fois en Slovénie lors de la Coupe du monde de vol à skis. «C'est un évènement extraordinaire, rappelle notre expert. C'est la discipline qui procure les sensations les plus fantastiques. Mais en vol à skis, si on n'est pas en forme, ça ne fait aucun sens de sauter.»

La dernière option, s'il décide de redescendre sur Terre cette saison, consisterait à le voir prendre congé de la compétition sans tenir compte du calendrier. «Il ne fera peut-être pas en fonction d'un gros évènement mais plutôt de ses sensations à l'entraînement, songe Matthieu Juttens. Peut-être suivra-t-il l'exemple de Federer, en annonçant la fin puis en apparaissant une dernière fois, sans pression ni attente, juste pour le plaisir. C'est dur d'anticiper. Pour l'instant, j'ai trop besoin de me dire qu'on va le revoir pour penser à la fin de sa carrière.»

0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Les stars de la Nati se sont fait embobiner par cet homme
Un célèbre membre bâlois du groupe de motards Hells Angels est notamment accusé d'escroquerie, de pédophilie et de viol. Cet homme de 36 ans a bâti son image de people grâce aux vedettes du foot qu'il côtoyait et avec lesquelles il s'affichait. Son procès débutera le 13 mai.

Ertan Y. (nom modifié) se met en scène comme une star sur son profil Instagram public. Il pose sur des yachts et dans des jets privés, gros cigares en bouche et Rolex en or au poignet. Sur son bras, un gros tatouage allant de sa montre de luxe à son coude: HELLS ANGELS. «Nous sommes toujours là», écrivait-il en 2020, une année avant son arrestation.

L’article